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BelleMuezza

Trot attelé : un gène associé à la performance

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Dans les courses de trot attelé, comme le célèbre Prix d'Amérique, les chevaux doivent être les plus rapides possible, sans se mettre au galop: des chercheurs ont découvert une mutation génétique associée à cette capacité de trotter sans aller à la faute.

Ces travaux, dont les résultats sont publiés mercredi dans la revue scientifique britannique Nature, devraient trouver rapidement des implications directes pour les éleveurs, les chercheurs proposant dès jeudi une licence pour la commercialisation d'un test génétique.

Les trois allures naturelles chez les chevaux sont, par ordre de vitesse croissante, le pas, le trot et le galop. Certains chevaux possèdent naturellement une ou deux allures supplémentaires, telle "l'amble", allure à deux temps où le cheval avance avec ses bipèdes latéraux (les deux jambes du même côté), prisée des amazones. Ou encore "le tölt", allure spécifique au cheval islandais qui conserve en permanence un pied en contact avec le sol, assurant au cavalier un confort extrême.

Les chercheurs de l'université suédoise d'Uppsala ont étudié les caractéristiques génétiques qui pouvaient expliquer pourquoi certains chevaux islandais étaient dotés d'un amble naturel et d'autres pas.

Ils ont ainsi démontré qu'une mutation du gène DMRT3, conduisant à la production d'une forme tronquée de la protéine du même nom, était associée à la capacité d'aller à l'amble. Cette protéine joue un rôle "crucial dans la coordination du mouvement des jambes des vertébrés", a expliqué à l'AFP le Pr Leif Andersson, un des auteurs de l'étude.

Les chercheurs ont découvert que cette mutation était répandue parmi des chevaux comme le Tennessee Walker des Etats-Unis ou le Paso Fino d'Amérique du Sud.

A leur grande surprise, la mutation est aussi apparue très commune chez les chevaux élevés pour les courses attelées. Selon les chercheurs, la mutation DMRT3 montre ainsi "une forte association positive avec la performance dans les courses attelées".

"Notre interprétation est que la mutation inhibe la transition du trot au galop et permet ainsi au cheval de trotter à très vive allure", a expliqué le Pr Andersson.

Lorsqu'un cheval augmente sa vitesse, il passe normalement du trot au galop qui est l'allure naturelle pour un cheval à grande vitesse, mais qui conduit à sa disqualification sur les champs de course au trot.

"Chez le Trotteur Américain, la mutation est très fréquente, mais elle est moins répandue chez le Trotteur Français", a précisé le Pr Andersson. "Le Trotteur Français est réputé pour sa puissance, mais aussi pour avoir parfois du mal à rester au trot", a-t-il relevé, soulignant que le coût du test génétique serait "modeste comparé au coût du cheval".

Quant aux Trotteurs Français, 11.601 naissances ont été enregistrées en 2011, tandis que 4.970 chevaux ont reçu la "qualification" correspondant au permis de courir. Plus de 11.000 courses de trot sont organisées chaque année en France.

Les chercheurs ont approfondi avec des tests sur la souris leurs recherches sur le gène DMRT3, montrant que les rongeurs chez qui il avait été désactivé (souris "knockout") présentaient un profil de locomotion modifié. En l'absence de la protéine DMRT3, le circuit neuronal qui contribue à la coordination des membres, n'est pas formé normalement, ont-ils expliqué.

Il est probable que ce gène joue un rôle central dans la coordination des mouvements chez l'homme également, selon les chercheurs.



SCIENCES ET AVENIR 29/08/2012

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