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Quand l'Ile-de-France accueillait la plus grande plaine légumière d'Europe

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BOBIGNY - Avant que l'urbanisation n'oblige les maraîchers à s'éloigner de la capitale, la région parisienne a accueilli, du XVIIIe au XIXe siècle, une vaste plaine légumière, considérée comme la plus grande de France et même d'Europe: la plaine des Vertus.

Située sur un territoire allant de Saint-Denis à Bobigny, au coeur de l'actuel département de Seine-Saint-Denis, cette plaine, qui doit son nom à une église érigée au XVe siècle à Aubervilliers (Notre-Dame-des-Vertus), a compté à son apogée jusqu'à 2.000 hectares de cultures.

A l'origine de l'intérêt des maraîchers pour ce territoire: la qualité de sa terre, bénéficiant d'une forte humidité naturelle. Et sa proximité immédiate avec la capitale, assurant des débouchés faciles aux fruits et légumes produits.

La vocation maraîchère des Vertus est très ancienne. On a des textes qui font état de cultures légumières dans la région dès le Moyen-Age, souligne Jean-Michel Roy, historien spécialiste du monde rural et responsable de l'unité patrimoine à la mairie de La Courneuve (Seine-Saint-Denis).

Ce n'est cependant qu'au XVIIIe siècle que les Vertus se sont imposées comme une zone majeure de production. Avec l'essor démographique et le développement de l'industrie à Paris, la demande est devenue très importante. La classe ouvrière était grosse consommatrice de légumes, raconte l'historien.

Choux, betteraves, navets, salsifis... Sous les fourches des maraîchers, la plaine se transforme alors en potager de la capitale. Les deux tiers des gros légumes consommés par les Parisiens, au Second Empire, venaient des Vertus. Près de 2.000 personnes y travaillaient alors la terre, précise Jean-Michel Roy.

Conséquence de cette forte concentration agricole: de nombreuses variétés ont vu le jour dans la plaine, à l'image du fameux oignon jaune paille des Vertus. Les cultivateurs s'efforçaient d'élaborer les meilleurs légumes possibles, pour satisfaire au goût des Parisiens. Il y avait à cette époque une vraie passion pour la recherche variétale, explique l'historien.

De ce passé glorieux, peu de traces subsistent. Avec l'urbanisation de la petite couronne (de Paris, ndlr) à la fin du XIXe siècle, les maraîchers ont peu à peu disparu de la plaine, indique ce passionné à l'origine d'une exposition sur l'histoire des Vertus.

Cette dernière, installée dans le parc départemental Georges Valbon, à La Courneuve, est visible jusqu'en novembre.



ROMANDIE.COM 15/09/2012

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