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BelleMuezza

Un catamaran dépollueur innovant en panne de soutiens français et européen

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Le catamaran (Catamar) tout en aluminium déploie ses bras flottants autour de la nappe de pétrole qui est aspirée entre ses coques: cette technologie unique, selon ses concepteurs, peine à percer faute de soutien des organismes français et européen de dépollution.

Dans la rade de Brest, René, à la barre, aperçoit la nappe matérialisée pour une démonstration par de la balle de riz, un produit végétal flottant quelques heures et bien visible. Depuis sa cabine, il ouvre une trappe, met en place les bras flottants et dirige son catamaran droit sur la nappe. Quelques instants plus tard, dans le sillage du bateau, plus aucune trace de pollution.

Les hydrocarbures aspirés sont ensuite séparés de l'eau, puis transférés vers un pétrolier. Le système, contrairement à un pompage classique, ne crée pas d'émulsion, sorte de mayonnaise provoquée par le mélange d'eau et pétrole qui doit être traitée avant stockage, réduisant ainsi la capacité de récupération, explique Eric Vial, à la tête de l'entreprise familiale Ecoceane. "Nos bateaux peuvent récupérer autour de 100 m3 d'hydrocarbures par heure, soit 20 fois plus que des navires équipés de skimmers (dispositifs servant a écumer les eaux polluées par des hydrocarbures)", assure-t-il à l'AFP.

Ecoceane, implantée à Paimpol (Côtes d'Armor), compte une trentaine de salariés. Elle a vendu 75 bateaux dans 25 pays, des petites barges pour l'entretien des ports, capables de collecter algues, méduses ou eaux noires.

A partir de 2008, elle a développé des bateaux plus grands, de 13 à 46 m, destinés à intervenir lors de marées noires. Et les difficultés ont commencé. "On est constamment barrés par une administration que visiblement l'on gêne", se plaint M. Vial qui dénonce "l'ostracisme et l'ignorance que nous subissons de la part des organismes en charge de la dépollution en mer".

Les organismes auxquels il fait référence sont le Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux), sous tutelle du ministère de l'Ecologie, et le Ceppol (Centre d'expertises pratiques de lutte antipollution), chapeauté par la Marine Nationale.

Il leur reproche de ne pas soutenir l'entreprise auprès de l'EMSA (Agence européenne pour la sécurité maritime), organisation européenne basée à Lisbonne et chargée, à la demande des Etats, d'apporter son aide lors de pollutions, et qui, selon M. Vial, "ignore volontairement" la technologie Ecoceane, tout en "connaissant parfaitement les limites des bateaux qu'elle affrète".

Interrogée par l'AFP, l'EMSA a dit n'être "ni informée, ni impliquée". Et la Marine Nationale dit devoir rester neutre. "On ne peut pas soutenir une entreprise par rapport à une autre", explique la porte-parole adjointe de la préfecture maritime de l'Atlantique, le lieutenant de vaisseau Ingrid Parrot. "On leur demande de présenter une nouvelle technologie à l'EMSA, on ne leur demande pas de faire notre promotion", s'insurge M. Vial.

Au Cedre, on indique que les bassins à disposition sont trop petits pour tester les bateaux d'Ecoceane. "Ne pouvant pas tester leur grand bateau, il nous est difficile de donner un avis sérieux et documenté", explique à l'AFP le directeur adjoint Christophe Rousseau.

"Il faut arrêter d'avancer de faux problèmes", peste M. Vial. "Qu'ils se débrouillent pour faire des évaluations, ce n'est pas notre problème", dit-il, en précisant consacrer entre 1,5 et 2,5 millions d'euros par an à la recherche et au développement.

"Nous pourrions créer 3.000 emplois sur 5 ans, dont la moitié en France", assure le chef d'entreprise, qui menace de partir à l'étranger "si les choses ne bougent pas".



SCIENCES ET AVENIR 23/09/2012

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Un ancien article illustré... pour mieux comprendre...

En 2010, la société Ecocéane a proposé son aide aux Etats-Unis, lors de la catastrophe survenue sur la plateforme DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique...

Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'Ecologie avait proposé l'aide de la France... comprenant notamment la mise en oeuvre de navires spécialisés... Parmi eux figure le Catamar, un navire de récupération d'hydrocarbures et de déchets flottants en haute mer, capable de récupérer 100 m3 par heure, soit plus de 2000 m3 par jour. Conçu par Ecocéane pour l'intervention en zones portuaires, champs pétroliers et canaux, le S180 Catamar mesure 18 mètres de long pour 7 mètres de large. Travaillant à la vitesse de 4 noeuds, ce bateau peut intervenir jusqu'à une mer de force 5. Dotés de grues de 3 et 10 tonnes, il peut nettoyer 40.000 m2 par heure et stocker 50 m3 d'hydrocarbures, auxquels s'ajoutent les capacités offertes par des souteurs remorquant derrière lui. La rotation des souteurs rend, d'ailleurs, les capacités illimitées.

Comme tous les bateaux développés par Ecocéane, le Catamar intègre un concept spécialement développé pour rendre les opérations de dépollution plus efficaces qu'avec les navires traditionnellement utilisés pour la récupération d'hydrocarbures. «La majorité des navires n'ont pas pour vocation première la dépollution. Les bateaux sont munis de bras type sweeping arms et de pompes reliées a des skimmers. Ils avancent avec les bras déployés dans les nappes pour en augmenter l'épaisseur : Le pompage des hydrocarbures par les skimmers provoque une emulsion (type mayonnaise) entre l'eau et les hydrocarbures. Cette émulsion contient jusqu'a 80% d'eau de mer. L'émulsion récupérée ne peut pas être stockée directement dans des cuves, car trop compacte, mais doit être chauffée a 35°C dans des silos pour permettre la séparation des hydrocarbures et de l'eau. Le temps nécessaire au réchauffage de l'émulsion est le véritable rythme de ramassage. Les bateaux ne peuvent pas ramasser en continu, et leur capacité de ramassage est inferieure a 5m3/h, quelle que soit la puissance de leurs pompes», explique Ecocéane, qui précise en outre que ce système de récupération ne peut fonctionner que jusqu'à une mer de force 3.


Partant de ce principe, Ecocéane propose trois gammes de bateaux dont les caractéristiques et les équipements sont optimisés pour le travail dans les ports, sur le littoral ou plus au large. Il s'agit des Cataglop (unités de 6.6 à 9.2 mètres), Workglop (10.6 à 12.8 mètres) et Spillglop (18 à 25 mètres), le Catamar faisant partie de cette dernière gamme, dédiée à la dépollution hauturière. On notera que ces bateaux peuvent aussi combattre des pollutions chimiques, des absorbants peuvant être embarques et répandus sur la pollution par l'intermédiaire du canon à eau servant a la lutte contre les incendies. L'espace vie, à l'intérieur des navires, est protégée, permettant un travail 24h/24 en atmosphère polluée.

Quelques photos :




Le concept de récupération d'Ecocéane (©️ : ECOCEANE)



Le concept de récupération d'Ecocéane (©️ : ECOCEANE)



Le Catamar : crédits : ECOCEANE



Bateau de la gamme Cataglop (©️ : ECOCEANE)



Le Catamar en opération de récupération (©️ : ECOCEANE)



La France à son Monsieur "Dyson (aspirateur)" des mers... Il serait dommage que les belles innovations françaises terminent sous licence d'un pays étranger... !

Cliquez ici pour en savoir plus sur les gammes de bâteaux (PDF)

D'autres infos via le Grenelle de l'Environnement (décembre 2011)

Mer et Marine juin 2010

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