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BelleMuezza

De l'esclavagisme et du sabotage chez les fourmis

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Les fourmis Protomognathus americanus lancent des raids pour réduire d'autres espèces en esclavage. Celles-ci les servent docilement jusqu'à ce que, dans certains cas, elles se mettent à commettre de véritables actes de sabotage via l’exécution des nymphes des esclavagistes. Cela permet d'affaiblir leur colonie et donc de diminuer le nombre de raids dans le futur.

Si les fourmis pouvaient chanter, elles entonneraient l'Internationale et le chant des partisans. La moitié des espèces animales ont beau être des parasites, certaines poussent le bouchon un peu trop loin et leurs victimes ne se laissent plus faire. Susanne Foitzik de l’université Gutenberg de Mayence, en Allemagne, a ainsi observé dès 2009 l’existence incroyable d’esclavagisme, de révolte et de sabotage chez certaines espèces de fourmis américaines. Elle a depuis étudié le phénomène et réuni une équipe internationale dont les travaux sont publiés dans la revue Evolutionary ecology.

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idinium0815 2/9/2011


Les fourmis du genre Protomognathus americanus lancent régulièrement des raids sur les colonies d’autres espèces de fourmis comme les Temnothorax longispinosus. Lors de ces assauts elles tuent tous les adultes qu’elles trouvent et ramènent ensuite les œufs des vaincus dans leur propre colonie. Lorsque les captifs atteignent leur forme adulte, ils se mettent alors à s’occuper des couvées de leurs kidnappeurs et à nourrir leurs maitres. Ceux-ci ciblent tout particulièrement les espèces dont les ouvrières sont soigneuses et efficaces. Comme les esclaves sont plus petites que les esclavagistes, elles ne peuvent pas s’en prendre directement à leurs oppresseurs.

Mais il y a une faille dans ce système : le moment où les petits Protomognathus americanus passent au stade de nymphe. "Il est probable qu’au début les esclaves ne comprennent pas que les larves appartiennent à une autre espèce, explique Susanne Foitzik. Les nymphes, qui ressemblent déjà à des fourmis, portent des signaux chimiques sur leur cuticule [couche protectrice] qui sont apparemment détectables. Nous avons pu montrer qu’une grande proportion des nymphes d’esclavagistes sont tuées par les ouvrières esclaves."

Les nymphes sont dépourvues de cocon et ne peuvent ni se déplacer, ni se défendre. Elles sont donc totalement à la merci des esclaves nourrices qui peuvent aisément les mettre en pièces. Alors que 95% des couvées survivent jusqu’à ce stade, seules 27% le dépassent dans les colonies de Virginie Occidentale. Ce pourcentage remonte à 49% à New-York et à 58% dans l’Ohio. Même si les attaques ne sont pas systématiques, on reste bien en dessous du taux de survie normal en absence d’esclaves qui est de 85%.

"Les ouvrières en esclavage ne profitent pas directement de ces meurtres car elles ne se reproduisent pas, ajoute Susanne Foitzik. Mais, grâce à l’assassinat de la progéniture des esclavagistes, leurs congénères des alentours, qui peuvent très bien être leurs sœurs, bénéficient indirectement de meilleures chances de survie. Les colonies d’esclavagistes affaiblies par ces rebellions d’esclaves croissent moins vite, ce qui mène à des raids moins fréquents et moins destructeurs."


MAXISCIENCES 30/09/2012

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Une nouvelle espèce de fourmi a été identifiée dans l'est des Etats-Unis par des biologistes allemands. Elle capture ses cousines pour les réduire en esclavage.

Cette espèce du genre Temnothorax, qui regroupe plusieurs centaines d'espèces de petites fourmis vivant dans les arbres ou sur le sol des forêts, a été baptisée "pilagens", du latin "pillarde", en raison des raids qu'elle lance sur des fourmilières d'autres espèces pour se procurer des esclaves.

 Une fourmi "Temnothorax pilagens". | DR


Contrairement aux célèbres fourmis esclavagistes d'Amazonie qui peuvent déployer jusqu'à 3 000 soldats sur le terrain pour leurs razzias, la Temnothorax pilagens privilégie la furtivité et une grande économie de moyens. Elle ne vise que deux autres espèces de fourmis proches de la sienne qui élisent domicile dans des noix ou des glands creux faisant office de châteaux-forts (murs épais et entrée unique d'un millimètre de diamètre, faciles à défendre). Une aubaine pour la "fourmi pillarde", dont la petite taille (2,5 mm en moyenne) limite son rayon d'action à quelques mètres carrés !

Une escouade se compose généralement de quatre esclavagistes, dont l'éclaireuse ayant découvert la cible. En général, l'attaque d'une fourmilière par des ennemies finit en lutte acharnée et bien souvent à mort. Mais curieusement, les biologistes de l'Université de Mayence et du Muséum d'Histoire naturelle Senckenberg de Görlitz n'ont rien observé de tel lors des raids des fourmis pillardes.

Les victimes ne se défendaient pas, mais en plus elles les laissaient emporter des larves, voire des individus adultes que les pillardes font ensuite travailler pour leur propre compte. En fait, les fourmis esclavagistes sécrètent des substances chimiques spécifiques qui empêchent leurs proies de les reconnaître en tant qu'ennemies, a révélé l'étude, publiée par la revue en ligne ZooKeys.

Malgré leur camouflage chimique, il arrive parfois que les intruses soient démasquées. Mais elles ne sont pas pour autant prises au dépourvu. Elles savent aussi frapper là où ça fait mal et visent avec leur dard précisément un point du cou de leurs adversaires où la carapace est molle. La piqûre provoque une paralysie immédiate et une mort rapide, avec des pertes quasi nulles chez les pillardes, selon les chercheurs.

Sciences et avenir 17/1/2014

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