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La mémoire d'escargots dopée au chocolat noir

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Le Prix Nobel Eric Kandel (2000), spécialiste de la mémoire, a débuté ses travaux sur un mollusque, l'aplysie, en étudiant la façon dont son réflexe de rétraction des branchies était modulé par des stimulations de cet organe respiratoire. Il a ainsi caractérisé des formes simples d'apprentissage, faisant de la limace de mer une figure historique de la neurobiologie.


La grande limnée, Lymnaea stagnalis, autre gastéropode aquatique, passera-t-elle aussi à la postérité grâce à des spécialistes de la mémoire ? Ken Lukowiak, Sarah Dalesman et Lee Fruson, de l'université de Calgary, espèrent en faire un modèle de choix pour étudier l'impact de composés végétaux sur la cognition. Dans l'édition du jeudi 27 septembre du Journal of Experimental Biology, l'équipe canadienne décrit la façon dont elle a testé sur la mémoire de cet escargot les effets d'un flavonoïde présent dans le chocolat noir, le thé vert et le vin.

Ils ont versé cette épicatéchine dans l'eau dans laquelle baignaient des limnées, et tapoté sur le pneumostome, sorte de tuba à travers lequel l'animal respire quand le taux d'oxygène est trop faible pour lui permettre de le faire à travers la peau. Le résultat a été sans ambiguïté : alors que le conditionnement (associer les petites tapes à une rétraction) n'était pas raccourci, la mémorisation à long terme (au-delà de vingt-quatre heures) était grandement améliorée.

La limnée va-t-elle permettre de sélectionner des molécules améliorant la mémoire ? Pour une première évaluation, estime Sylvie Granon (Centre de neurosciences de Paris-Sud, CNRS), "ce modèle simple et peu onéreux est tout à fait pertinent. Pour ce qui est des mécanismes, il est en revanche certainement limité car le métabolisme, les connexions neuronales, la physiologie diffèrent beaucoup par rapport aux vertébrés", dont l'homme. Sa collègue Sylvie Gisquet note en outre qu'"un stress peut induire le même effet", ce qui invite à la prudence quant à l'interprétation des résultats.




La grande limnée, "Lymnaea stagnalis", escargot pulmoné d'eau douce. | Creative Commons


Le Monde.fr 01/10/2012 par Hervé Morin

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