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Les lamantins, de précieux indicateurs de la santé des écosystèmes

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Publiant leurs travaux sur PLoS ONE, des chercheurs américains ont mené une étude écologique et épidémiologique à long terme sur divers animaux marins, notamment sur une population de lamantins de Bélize. Des animaux particulièrement sensibles aux changements induits par l’Homme.

"Les lamantins sont comme les fameux -canaris dans la mine- car ils servent d'indicateurs sur leur environnement et peuvent refléter la santé globale des écosystèmes marins", indique Alonso Aguirre, de l'Université George Mason (Virginie). Au vu d'une telle importance, pas étonnant donc que ce chercheur, en collaboration avec des scientifiques de l'Université de Californie à Davis, ait mené durant plus de 10 ans une étude sur l'écologie comportementale et la santé des lamantins dans une région du sud de Bélize (Amérique Centrale) encore relativement peu perturbée par l'espèce humaine.

Capturant, marquant puis relâchant dans leur habitat plusieurs lamantins, les chercheurs ont procédé à des examens cliniques, hématologiques, biochimiques, analysé les graisses du sang, l'urine et les matières fécales de ces mammifères marins. Au total, ce sont ainsi 200 échantillons de sang qui ont été prélevés entre 1997 et 2009. Parallèlement, ils ont également mené un suivi des effectifs par relevés aériens (en hélicoptère). "C’est un point de repère aidant à la détection précoce (…) des impacts environnementaux actuels affectant les caractéristiques épidémiologiques des lamantins de la région", explique Aguirre.

Les lamantins peuvent ainsi servir de ‘baromètre’ de l’état global du biotope local. "Cette étude à long terme, unique au sein de mammifères marins, donne un aperçu de l'état de santé de référence de cette espèce aujourd'hui principalement menacée par l'empiètement humain, le braconnage et la dégradation de l'habitat. L'approche mono-spécifique fournit une série d’instantanés des changements environnementaux pour évaluer si la santé humaine, animale ou de l’écosystème peuvent être impactées", conclut le scientifique.



MAXISCIENCES 07/10/2012

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Les lamantins aussi appelés vaches de mer, sont de gros mammifères herbivores, au corps fuselé, vivant en eaux littorales peu profondes, dans l'embouchure des fleuves et les marais côtiers de la zone tropicale de l'Atlantique. Leur faciès large et leur mode d'alimentation leur vaut parfois le surnom de «vaches de mer» ou «vaches marines».

Les lamantins appartiennent au genre Trichechus, seul genre de la famille des Trichechidae, qui compte selon les auteurs, trois ou quatre espèces très proches. Ils constituent avec les dugongs (famille des Dugongidae) et le Rhytine de Steller aujourd'hui éteint, l'ordre des siréniens.

Les Trichechidae diffèrent des Dugongidae par la forme du crâne et celle de la nageoire caudale. Cette dernière représente une sorte de palette chez les premiers tandis qu'elle se divise en deux chez les seconds. Cette queue peut compter plus de vertèbres que le reste du corps du lamantin.

Le lamantin se déplace sous l'eau à l'aide de sa puissante nageoire caudale, ses deux membres antérieurs lui servant de gouvernail.

Il peut frôler les cinq mètres de long et peser près d'une tonne et demie. Son espérance de vie est d'une trentaine d'années. Rare et protégé aujourd'hui dans le monde entier, il a été par le passé chassé pour son huile et sa chair.

Avec ses yeux minuscules et froncés, l'animal n'est pas aussi myope qu'il y paraît : il distingue à vue les formes et les couleurs des objets. Le lamantin a une espérance de vie de 60 ans. Il pèse environ 1,5 tonne et mesure 5 mètres de long. C'est un mammifère doux et paisible qui a besoin d'une eau d'au moins 20°C pour vivre, qui se nourrit de plantules, de jacinthe d'eau. Il a une peau épaisse et rugueuse et certains poissons le débarrassent de ses hôtes indésirables en échange d'un peu de reste de nourriture. Ses nageoires pectorales lui servent à se mouvoir au fond de l'eau, à manipuler de la nourriture et à caresser ses congénères.

Il existe selon les auteurs 3 ou 4 espèces de lamantins (Trichechus spp.), il s'agit de :

- Trichechus manatus, le lamantin des Caraïbes qui est la plus grande espèce toujours existante de l'ordre des siréniens. Il comprend deux sous-espèces parfois considérées comme des espèces distinctes :
. Trichechus manatus manatus, le lamantin des Antilles,

. Trichechus manatus latirostris, le lamantin de Floride
.
. Trichechus senegalensis, le lamantin d'Afrique de l'Ouest qui habite la côte occidentale de l'Afrique et le réseau hydrographique de toute l'Afrique de l'Ouest jusqu'au Tchad.

La distribution du lamantin ouest-africain est à la fois vaste mais morcelée en Mauritanie et au Sénégal, dans le nord-ouest, à travers la zone Sahélienne (Mali, Niger), au Tchad et le long de la zone côtière (Guinée, Ghana, etc.) jusqu'en Angola. Ainsi, il est capable de vivre dans une large variété de zones humides, des écosystèmes marins côtiers aux plaines d'inondations de l'intérieur, lacs et fleuves. Sa présence a été confirmée dans la région littorale ouest-africaine (de la Mauritanie à la Guinée) dans tous les pays excepté le Cap-Vert."

. Trichechus inunguis, le lamantin d'Amazonie, de taille inférieure et qui vit exclusivement en eau douce dans le bassin amazonien,

. Trichechus pygmaeus, le lamantin nain, est considéré par certains auteurs comme une espèce distincte du T. inunguis, qui serait endémique d'un affluent de la rivière Aripuanã.

Les lamantins sont exclusivement herbivores, non ruminants, et consomment des herbes flottantes ou immergées. Les plantules de palétuviers (Rhizophora), de jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes), du bourgou (Echinochloa pyramidalis) ou des graminées (Paspalum vaginatum) forment ses repas. Un lamantin peut manger jusqu'à 50 kilos de végétaux par jour. Bien qu'il soit diurne, il ne semble se nourrir que la nuit. Les plantes qu'il consomme contiennent souvent de la silice qui provoque l'abrasion des dents. Ce phénomène est compensé par leur renouvellement permanent. Les plantes aquatiques ont un faible rendement énergétique, ce qui explique peut-être que les lamantins ont un taux métabolique très bas, et ne peuvent vivre au-dessous de 20°C.

Le lamantin des Caraïbes est particulièrement menacé : il a disparu de nombreuses îles des Antilles comme la Martinique ou la Guadeloupe. Bien qu'il n'ait aucun prédateur, l'expansion humaine a réduit son habitat dans les marais côtiers et beaucoup d'animaux sont blessés par les hélices des hors-bord. L'ingestion accidentelle de filets et autres accessoires de pêche peut aussi le tuer. Le déversement des eaux de refroidissement des centrales atomiques les dispense aujourd'hui de migrations saisonnières, ce qui crée une dépendance fâcheuse au jour de leur fermeture. Récemment, il a fallu que des services américains de la faune interviennent pour transplanter des lamantins exposés à ce péril inattendu.

Nager, dormir, se câliner : ainsi va la vie du lamantin. Le jeu avec l'homme est pour les lamantins de Floride une passion récente mais violente. Ils s'entichent volontiers des plongeurs et des chercheurs qui leur prodiguent des caresses. Dès 1904, l'État de Floride a interdit la chasse de ces animaux inoffensifs. Elle est aujourd'hui prohibée dans le monde entier. Les lamantins figurent depuis 1973 sur la liste des espèces en voie de disparition. Les chocs avec les bateaux sont la principale cause de mortalité chez les lamantins de Floride. L'aquarium de Miami est le premier à avoir réussi la reproduction en "captivité".

Leur plus mortel ennemi est la baisse des températures. Lors des deux derniers hivers (2009-2010), l'hypothermie et le stress dû à l'eau froide - avec les douze jours consécutifs les plus glacials depuis soixante-dix ans - ont tué au moins 400 de ces mammifères en danger, selon la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission.

Voilà un tableau de leur population entre 1991 et 2006. Ces chiffres sont un peu déroutants car ils ne dégagent pas de véritable tendance. Il est alors difficile de prévoir l'avenir de l'espèce :


AnnéePopulation
20063.116
20053.143
20042.505
20032.843
20021.758
20013.300
20001.646
19991.865
19982.018
19972.241
19962.277
19951.456
1994non disponible
1993non disponible
19921.844
19911.267


Reproduction : La femelle commence généralement à se reproduire vers l'âge de 7 ans. Au terme d'une gestation de 13 mois, elle donne naissance à un petit d'environ 30 kg. Une femelle lamantin peut nourrir deux petits à la fois. C'est malgré tout un phénomène exceptionnel, car ces siréniens font rarement deux petits. Il arrive cependant qu'un orphelin soit adopté par une nourrice qui n'est pas sa mère.

Les lamantins sont liés aux légendes des sirènes. De même que le chant des sirènes est assimilé à celui des lamantins - il serait en effet comparé à une lamentation. De plus, lorsque la femelle lamantin allaite, ses glandes mammaires, situées sous les bras et non sous le ventre comme la plupart des mammifères, s'hypertrophient, ce qui a pu faire fantasmer les marins sur des seins de sirène.

Cette légende date de l'expédition de Christophe Colomb qui avait noté sur son carnet de bord en référence aux lamantins : «3 sirènes». La forme de la queue des sirènes serait, quant à elle, plutôt due à celle des dugongs, cousins des lamantins.



WIKIPEDIA octobre 2012WIKIPEDIA OCT 2012

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