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BelleMuezza

Le génome du champignon de Paris décrypté

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Reconnaissable entre tous avec son chapeau rond charnu et sa robe lisse le plus souvent blanche, le champignon de Paris, dont la production mondiale dépasse 1,4 million de tonnes, a livré le secret de son génome, ouvrant la voie à la sélection de nouvelles souches.

Le génome d'Agaricus bisporus, cultivé de façon industrielle en champignonnières sous le nom de champignon de Paris, a été séquencé par des équipes françaises de l'Inra et du CNRS, notamment, au sein d'un consortium international. Ces travaux sont publiés cette semaine dans la revue Pnas (comptes rendus de l'Académie américaine des sciences).

Le champignon de Paris est le champignon le plus largement produit et consommé de par le monde. Sa culture en champignonnières est maîtrisée depuis plus de 300 ans. En France, plus de 100 000 tonnes sont produites chaque année, essentiellement dans la région du Val-de-Loire. À l'état sauvage, le champignon de Paris est plutôt rare et pousse principalement sur les litières dans les forêts, surtout de cyprès, et les prairies. D'un point de vue diététique, le champignon de Paris concilie un apport calorique très modeste avec une grande richesse en minéraux, oligo-éléments et vitamines.

Dans le cadre d'un vaste projet de séquençage d'une trentaine de génomes de champignons saprophytes - qui se développent sur les feuilles et les bois morts, les cadavres, etc. -, Francis Martin (Institut national de la recherche agronomique de Nancy) et ses collègues ont analysé deux variétés d'agarics, très proches génétiquement : l'une poussant dans un désert californien et l'autre utilisée en culture. Ils ont pu identifier les "mécanismes génétiques en jeu dans la formation de ce champignon et ses capacités d'adaptation au milieu dans lequel il vit", souligne l'Inra dans un communiqué. Les chercheurs ont en particulier identifié un certain nombre de facteurs génétiques qui contrôlent la croissance et la formation du champignon de Paris, ouvrant la voie "à de nouvelles améliorations génétiques" de l'espèce. Ces travaux devraient ainsi conduire à la sélection de nouvelles souches pour la filière alimentaire.


En comparant le répertoire de gènes des agarics avec ceux de plusieurs champignons xylophages (qui dégradent le bois mort), les chercheurs ont mis en évidence différents mécanismes enzymatiques propres au champignon de Paris. Celui-ci possède "un arsenal d'enzymes de détoxication et de dégradation particulièrement performant", relèvent les chercheurs.

L'étude révèle ainsi l'existence, chez le champignon de Paris, de 24 formes de peroxydase, une enzyme particulièrement efficace dans la dégradation des acides humiques (composés organiques qui s'accumulent dans l'humus des litières forestières ou le compost des champignonnières), là où les champignons xylophages n'en présentent qu'une seule. Plus largement, ces travaux permettent de mieux comprendre le rôle des champignons forestiers dans les processus de recyclage du carbone dans l'environnement.


LE POINT.FR 10/10/2012

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