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Le staphylocoque doré se répand dans la faune sauvage

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Le staphylocoque doré est une bactérie bien connue des hôpitaux. Résistant aux antibiotiques, le germe est le principal responsable des infections nosocomiales graves. Si l’utilisation abusive de bactéricides le rend d’autant plus fort, une autre nouvelle alarmante vient d’être publiée : le staphylocoque doré se répand dans la faune sauvage. Engendrée par l’Homme, la bactérie se propage dans l’environnement, court-on vers une contagion mondiale ?

Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (Sarm), communément appelé staphylocoque doré, est le pire ennemi du monde hospitalier. Découvert en 1961 au Royaume-Uni (soit 2 ans après les débuts de la méticilline), il n’a cessé de se développer depuis. Responsable de plus de 10 % des infections nosocomiales, souvent graves, c’est un véritable fléau pour les êtres humains. Une étude parue ce mois-ci dans le Journal of Wildlife diseases révèle que la bactérie s’est propagée dans la faune. Le Sarm a en effet été retrouvé sur deux lapins à queue blanche, ainsi qu’un oiseau migrateur, le petit chevalier.

Des espèces animales avaient déjà été identifiées comme porteuses du Sarm. En effet, depuis plus de 10 ans maintenant, il est connu que sur le bétail et les animaux de compagnie, ce gène s’est développé. En 2010, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) estimait que les élevages industriels de veaux, poulets ou cochons étaient les plus concernés. L’explication est simple : les bêtes sont soignées avec des antibiotiques, identiques à ceux utilisés pour les humains et sont régulièrement en contact avec les Hommes.

C’est donc la première fois qu’une étude a été réalisée sur la faune sauvage. Le résultat est plutôt alarmant. Des épidémiologistes américains ont réhabilité 114 animaux sauvages, de 37 espèces, dans une clinique universitaire. Des échantillons sur les plaies et blessures des voies nasales et des ailes ont été prélevés. Trois des animaux ont été positifs au test du Sarm, ce qui représente tout de même 2,6 % du lot ! Sur le même lot, 7 (6,1 %) étaient porteurs d'une souche de S. aureus sensible à la méticilline.

Le petit chevalier est un oiseau migrateur, les lapins à queue blanche sont sédentaires. Comment ont-ils donc pu devenir tous trois porteurs du Sarm ? La réponse est particulièrement difficile à trouver car les oiseaux migrateurs ont rencontré différents environnements durant leur voyage. D’après le vétérinaire et épidémiologiste Jorge Ferreira, il est certain que ces animaux, n’ayant jamais reçu d’antibiotique, ont récupéré ces bactéries depuis leur environnement.

L’équipe d’épidémiologistes a identifié les souches du staphylocoque résistant à la méticilline sur les trois animaux. L’oiseau migrateur est porteur d’une souche semblable au staphylocoque doré qui se développe en milieu hospitalier. Le typage moléculaire chez les lapins a révélé que leur Sarm était en outre résistant à la tetracycline, ce qui est, d’après la chercheuse Tara C. Smith, commun dans les bétaillères. Les origines des infections des deux espèces animales sont donc différentes.

Le monde animal est un réservoir du Sarm dans l’environnement. Les espèces infectées sont-elles capables de transmettre la bactérie à d’autres animaux ? D’autres études sont en cours pour répondre de manière précise. Mais on sait déjà que les animaux domestiques et les êtres humains peuvent se transférer l’infection, à plusieurs reprises. Donc pourquoi pas les animaux sauvages ?

L’Homme subit le revers de la médaille. Par l’utilisation abusive d’antibiotiques, il a créé un vrai fléau...



FUTURA SCIENCES 25/10/2012

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