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Les pêcheurs de la baie de Quiberon retrouvent leurs coquilles et le sourire

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QUIBERON (France / Morbihan) - Un mal pour un bien. Les pêcheurs de la baie de Quiberon recommencent cette semaine à récolter des coquilles Saint-Jacques après trois années d'une interruption qui ont permis de préserver la précieuse ressource.

A 9H30 précises mardi, une flottille d'une cinquantaine d'embarcations jette ses dragues sur une mer d'huile. Objectif: ramasser le plus possible de coquilles dans la demi-heure, pas une seconde de plus, un temps réduit que les pêcheurs eux-mêmes se sont imparti afin de ménager le mollusque.

Ca pousse pas comme les champignons. Il faut trois ou quatre ans pour faire une coquille, lance, depuis son bateau, Gil Hazevis, président de la commission locale de la coquille Saint-Jacques, qui entend bien faire respecter la règle de la fatidique demi-heure à ses confrères.

Depuis 2009, les pêcheurs du Morbihan n'avaient plus le droit de prélever des coquilles par la faute d'une toxine amnésiante présente dans le tube digestif de l'animal. Vendredi, la préfecture a de nouveau autorisé la pêche dans le secteur de Quiberon après avoir constaté que les concentrations de cette neurotoxine y étaient tombées en-dessous de la valeur maximale autorisée de 20 mg/kilo.

Grâce à cette suspension, le Comité départemental des pêches estime que le gisement s'est reconstitué à 1.400 tonnes contre environ 520 en 2009.

On peut dire qu'arrêter la pêche pendant trois ans, c'était un mal pour un bien, estime M. Hazevis, qui a pêché pas loin de 200 kilos de coquilles pour la deuxième journée consécutive.

Après trois ans d'interruption, les pêcheurs, surtout les plus jeunes, ne savent plus très bien où jeter leurs dragues, ces rateaux qui raclent le fond de la mer afin de récupérer les coquillages. Résultat, la première journée de reprise, lundi, a été plutôt décevante. Je m'attendais à ce qu'il y ait beaucoup plus de coquilles mais ce n'est pas le cas, regrette Jacques Maret, patron du Hernou.

Mais, mardi, la récolte était déjà plus encourageante. Les pêcheurs ont repéré où étaient ceux qui en ont pêché le plus hier et retournent au même endroit, observe Jean Courseaux, garde juré, chargé de surveiller les opérations à bord de son zodiac filant à plus de 50 noeuds. Si quelqu'un pêche avant ou après l'heure dite, c'est lui qui intervient. Les amendes, j'évite. Je préfère la prévention, explique M. Courseaux, qui se contente le plus souvent d'un simple rappel à l'ordre.

Pour les pêcheurs, la coquille représente un complément de revenu appréciable. Quand tu rentres avec 200 kilos de coquilles à cinq euros le kilo après trois ou quatre heures de travail, ça vaut le coup, témoigne M. Maret, un sosie du capitaine Haddock âgé de 47 ans. Y a une année, c'était de l'or en barre. Mais en une demi-heure, les pêcheurs ne peuvent plonger leurs dragues que deux ou trois fois. Les plus expérimentés parviennent à les vider et à les relancer en trois minutes.

Fin de pêche. Terminé. A 10h00 précises, le sémaphore de Quiberon ordonne par radio à chaque bateau de remonter les dragues. Comme un seul homme, les navires tirent sur les câbles et déchargent le butin à bord. Un doigt coupé par un câble est vite arrivé et mieux vaut éviter la précipitation.

Une heure, ça serait mieux, râle Cédric Josso, jeune patron du Laborieux, occupé à trier ses coquilles, rejetant à l'eau celles qui mesurent moins que les 10,2 cm réglementaires. Mais mieux vaut pêcher moins longtemps que de risquer la surproduction et de faire baisser les prix.

Au moins, ça préserve la ressource, observe Nora Gauchard, du Comité des pêches.



ROMANDIE.COM 30/10/2012

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