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Les larves de homards nourries aux copépodes : davantage de chances de survie

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Les chercheurs du centre Sintef (Norvège) nourrissent les larves de homards avec du copépode, un petit crustacé. Résultat : un taux de survie de 20 à 40 % supérieur aux homards alimentés différemment.

Inquiets de la chute drastique de leur stock de crustacés, les Norvégiens viennent de trouver le moyen d’augmenter le taux de survie des larves de Homarus gammarus, le homard européen (ou breton ainsi qu’il est appelé en France). Le nom du sauveur ? Une petite bestiole qui répond au nom de copépode…

L’affaire est d’importance. Victime de la surpêche et des pollutions côtières, le homard est en voie de raréfaction sur toutes les côtes d’Europe du Nord, alors que ce crustacé décapode était un plat de pauvres au Moyen-Âge. En Norvège, on en prenait 1000 tonnes par an dans les années 1950, contre 50 tonnes aujourd’hui…

L’idée des chercheurs du centre de recherches privé Sintef basé à Trondheim n’est pas de trouver les moyens d’une aquaculture de l’espèce, mais plutôt d’améliorer le taux de survie des larves pour rejeter dans le milieu naturel un nombre plus important d’individus ayant survécu aux premiers jours d’existence.

Car la vie du bébé homard n’est pas toute rose. Si la femelle pond plus de 10.000 œufs, peu arrivent à devenir adultes. Il faut que la température de l’eau soit suffisamment élevée, que les prédateurs de larves (principalement d’autres crustacés) ne soient pas trop nombreux, et enfin, qu’il y ait suffisamment à manger, car en cas de pénurie, les larves de homards se livrent au cannibalisme.

Dans les eaux du fjord de Tjeldbergodden réchauffées par les rejets d’une usine de méthanol, les chercheurs ont élevé des larves dans de grandes baignoires bien oxygénées à des densités basses pour éviter qu’elles ne se mangent entre elles. Puis, ils ont testé trois types d’aliments, des petits crustacés de la famille des artémies, des nourritures humides mélangées, et enfin une autre famille de crustacés, les copépodes. Et les vainqueurs sont… les copépodes.

Les larves nourries à Acartia tonsa présentent au bout de onze jours un taux de survie de 20 à 40 % supérieur aux autres régimes alimentaires et leur stade de développement est plus avancé. Ce qu’envisagent désormais les Norvégiens, ce n’est pas moins qu’une nouvelle industrie basée sur le copépode.

L’espèce s’avère en effet posséder de nombreuses vertus. En les produisant en masse, on peut mieux nourrir les larves de homards, mais aussi produire plus de vieilles : ce poisson constitue en effet une arme biologique de lutte contre le pou du saumon, une espèce particulière de copépodes qui infectent la peau, les mucus et le sang de ces poissons et envahissent les fermes d’élevages.



Sciences et Avenir 14.12.2012

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