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Pékin étouffe tandis que Mexico respire à nouveau

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En 2012, Mexico a vécu 248 jours avec une bonne qualité de l’air. Si c’est une grande nouvelle pour la capitale mexicaine, la Chine ne peut pas en dire autant pour la sienne : depuis le weekend dernier, un épais smog persiste sur Pékin et dans le nord-est du pays, conduisant à une pollution sans précédent.

À l’heure où Mexico, la capitale longtemps considérée comme la plus polluée au monde, affiche d’excellents résultats de qualité de l’air, Pékin vit une pollution sans précédent. Le smog, ou nuage de pollution, affectant le nord-est de la Chine, était d’ailleurs si épais ces derniers jours que l’incendie d’une usine survenu dans l’est du pays, dans la nuit de dimanche à lundi, est passé inaperçu.

Ce weekend, dans la capitale chinoise, l’indice de pollution basé sur les taux de dioxyde de soufre (SO2), de dioxyde d’azote (NO2) et d’ozone (O3), atteignait 755, alors que l’échelle de l’Air Quality Index ne va, quant à elle, que jusqu’à 500. Jamais un tel taux de pollution n’avait été atteint. Ces particules mesurent environ 10 micromètres et sont les principaux composés mesurés pour estimer la qualité de l’air. Néanmoins, le smog qui surplombe actuellement Pékin est encore plus préoccupant qu’il y paraît, car le taux de particules fines (c'est-à-dire inférieures à 2,5 µm) est extrêmement élevé.

Par endroits, il varie en effet de 700 µg/m3 à 900 µg/m3, alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande que ce taux n’excède pas 25 µg/m3. Ces particules sont tellement petites qu’elles pénètrent dans les poumons et peuvent causer des cancers. En comparaison, en 2012, l'indice de qualité de l'air n’a pas dépassé les 200 à Mexico, et lorsque ce chiffre a été atteint, les écoles ont été fermées et les usines ralenties. Sur l’année 2012, la mégalopole mexicaine a enregistré 248 jours où la qualité de l’air était bonne.

Le problème de la pollution atmosphérique à Mexico préoccupe les autorités depuis les années 1980. En 2008, 1,5 % des gaz à effet de serre mondiaux étaient émis dans cette ville. Les associations de défense des droits de l’Homme estiment que 4.000 décès par an peuvent être imputés à cettepollution urbaine.

Toutefois, une politique de gestion environnementale a été mise en place et s’est montrée efficace. Des Metrobús, bus à combustion propre, ont été mis en place et sont abondamment utilisés par les citadins. Un service de location de vélos, Ecobici, sur le même principe que Vélib’ à Paris, est tellement populaire qu’il est difficile de trouver des vélos libres. De plus, lesvoitures fabriquées avant 2005 sont strictement interdites dans le centre-ville. Un ensemble de mesures qui ont permis aux citadins de retrouver un air respirable, tout du moins 248 jours sur 365.

Si l’on en croit une étude menée conjointement par l’université de Pékin et Greenpeace, la pollution de l’air aurait causé la mort de 8.600 personnes dans les villes de Pékin, Shanghai, Canton et Xi'an durant l’année 2012. L’utilisation du charbon a doublé en 10 ans et serait la principale cause de pollution atmosphérique en Chine. Si le gouvernement a tout de même délocalisé les usines les plus polluantes de la capitale en dehors de la ville, des centaines subsistent encore dans la province du Hebei. Les voitures sont aussi mises en cause : selon les années, on peut en compter 800.000 de plus par an, uniquement dans l’agglomération de Pékin.
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Si Pékin étouffe, Mexico respire à nouveau. L’exemple mexicain rappelle que sans initiative politique, les problèmes environnementaux ne peuvent être gérés. Mais il aura fallu attendre presque 20 ans pour que la ville retrouve plus de 200 jours d’air respirable par an. La Chine réagira-t-elle à temps ?


Pékin en pleine journée, le 12 janvier 2013. Le smog est tellement épais qu'on ne voit plus le ciel, et qu'il fait très sombre. L'indice de pollution était de 755 alors que le maximum habituel de l'échelle de mesure de l’Air Quality Index est de 500. ©️ @limlouisa, Twitter



FUTURA SCIENCES 17/01/2013

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