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Admin-lane

Des oasis éphémères au fond de l’eau

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Les morceaux de bois immergés forment des points chauds de biodiversité dans les fonds marins.

S'ils ne poussent pas au fond de l’eau, les arbres qui y coulent peuvent néanmoins se transformer en oasis temporaires jusqu’à ce qu’ils soient totalement dégradés. Une équipe de chercheurs de l’Institut Max Planck en Allemagne vient d’en apporter la preuve en montrant que sur les morceaux de bois immergés se développent plusieurs espèces de micro-organismes et d’invertébrés. Ces animaux seraient attirés par l’activité des bactéries qui produisent de l’hydrogène sulfuré lors de la dégradation du bois.

Beaucoup de ces espèces sont retrouvées autour des sources hydrothermales, ces cheminées rejetant de l’eau chaude à proximité des dorsales océaniques. Depuis leur découverte (à la fin des années 70), les chercheurs se demandent comment leurs habitants font pour se disperser à partir de sources isolées les unes des autres. Les bois immergés (mais aussi les carcasses de baleines) pourraient bien constituer ce maillon manquant en servant d’habitats temporaires.

Un tronçon de bois après un an d'immersion colonisé par des xylophages. Christina Bienhold, MPI for Marine Microbiology


C’est sur le terrain, à 1700 mètres sous la Méditerranée, que les chercheurs ont mené des expériences en déposant du bois et en observant son évolution pendant un an. « Nous avons été surpris de voir combien d’animaux avaient peuplé le bois après un an. Les principaux colonisateurs sont des xylophages bivalves du genre Xylophaga. Ils constituent l'avant-garde et préparent l'habitat pour les autres», a déclaré Christina Bienhold, une des auteurs de l’étude publiée dans PLoS ONE.

Etape de colonisation d'un tronc immergé durant un an. Bienhold et al., PLoS ONE.

Une fois que les xylophages ont accompli leur part de travail, les petits morceaux de bois sont ensuite dégradés par de nombreux autres organismes puis interviennent des bactéries qui produisent de l’hydrogène sulfuré qui sert de carburant aux autres espèces vivant habituellement autour des évents hydrothermaux. Ils se créent ainsi une sorte de «village-étape» entre deux cheminées hydrothermales. En outre, les chercheurs ont découvert des espèces inconnues de vers de haute mer. Ainsi, ces souches de bois immergées constituent aussi des points chauds de biodiversité sur les fonds marins profonds.


SCIENCES ET AVENIR 22/1/2013

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