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Admin-lane

SYRIE : La guerre tue aussi la forêt

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DARKOUCH (Syrie) - Assaillis par le froid glacial et abandonnés à leur sort sans carburant ni électricité, de nombreux Syriens n'ont désormais plus d'autre choix que d'abattre les rares forêts de leur pays pour en faire du bois de chauffage.

Un temps destination de choix pour des touristes venus de Syrie ou de la région, les arbres du parc national situé au nord-ouest de la ville d'Idleb, dans le nord syrien, sont désormais débités en bûches pour être brûlés.

Des trous béants, boueux, parsèment désormais le parc et partout des hommes s'activent, tronçonneuse à la main, à abattre des arbres, tandis que d'autres les chargent ensuite à bord de dizaines de pick-up qui vont et viennent.

J'ai mal au coeur en voyant tous ces arbres abattus. Mais nous n'avons pas le choix. Les gens ont besoin de se chauffer, dit Hamad al-Tawhid, qui attend avec une dizaine d'autres conducteurs de partir pour charger une nouvelle cargaison de bois.

Dans le parc, d'abruptes falaises tombent à pic sur le fleuve Oronte. Des conifères, des chênes et des arbustes recouvrent les montagnes, où se dessinent de fines routes sinueuses reliant les uns aux autres des villages escarpés.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) les forêts ne représentent que 1,4% du territoire syrien. Avant le conflit, une patrouille assurait la protection de la forêt et arrêtait ceux qui abattaient illégalement les arbres, une denrée précieuse en Syrie.

Mais avec la guerre civile qui fait rage depuis près de deux ans et a fait, selon l'ONU plus de 60.000 morts, mettant fin au tourisme et au commerce, les habitants se servent maintenant directement dans la nature pour trouver de quoi se réchauffer dans l'hiver glacial, ou de quoi faire cuire leurs repas.

Le fuel n'est quasiment plus acheminé dans la région, où les dernières réserves se vendent à prix d'or. Certaines familles envoient donc leurs enfants munis de haches ou de pics rudimentaires chercher du bois dans la forêt.

Avant, le coin était connu pour ses forêts, mais maintenant presque toute la ville coupe des arbres, dit M. Tawhid. Dans cette région où les affaires ont été arrêtées et où l'économie est au point mort, savoir manier la tronçonneuse peut rapporter cinq dollars par arbre abattu et un conducteur de camion peut gagner jusqu'à 150 dollars par tonne de bois transportée.

Pour les habitants, c'est le coeur brisé qu'ils débitent les arbres, mais, soulignent-ils, la guerre ne leur a pas laissé le choix.

Cela me désole. Avant, il y avait une forêt magnifique, maintenant on dirait un désert, dit Abou Saleh, 64 ans, en alignant des troncs que d'autres hommes s'apprêtent à sectionner.


ROMANDIE.COM 26/1/2013

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