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ESPAGNE / Les CANARIES : L’île El Hierro bientôt totalement autonome en énergie

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Aux Canaries, le projet d’une île autonome en énergie est né il y a 30 ans mais il a fallu attendre 2013 pour qu’il devienne réalité. Sur l’île El Hierro, aux Canaries, une centrale hydro-éolienne a été construite. Elle fournira les besoins énergétiques des 11.000 habitants. Les énergies renouvelables prennent ainsi le pas sur l’énergie pétrolière.

L'île El Hierro fait partie des îles Canaries. D'une superficie de 237 km2, l'île est, depuis 2000, classée comme réserve de biosphère par l'Unesco. El Hierro, aussi appelée île de Fer en français, abrite 11.000 habitants et est devenue entièrement autosuffisante en énergie. Elle est la première île au monde sur laquelle est construite une centrale hydro-éolienne. ©️ Barraquito, cc by sa 2.0


L’île El Hierro est la plus petite et la plus méridionale des îles Canaries. La terre y est aride et l’eau douce rare. Elle n’héberge que 11.000 habitants mais accueille de nombreux touristes. Chaque année, elle importe 6.000 tonnes de pétrole pour subvenir aux besoins énergétiques des insulaires qui bénéficient d’une centrale électrique et d’une usine de dessalement de l’eau de mer, laquelle génère la moitié de la dépense en énergie.

Depuis près de 30 ans, l’île développe un projet de grande ampleur : elle compte devenir autonome en énergie, et n’utiliser que celles qui sont renouvelables. Par sa situation géographique, El Hierro est une candidate idéale à l’énergie éolienne. À 27° N, en effet, elle profite des alizés toute l’année. Cependant, les éoliennes ne suffiraient pas à fournir la totalité des demandes énergétiques. L’île a donc construit la première centrale hydro-éolienne au monde, associant des aérogénérateurs (les éoliennes), des retenues hydrauliques pour le stockage et des générateurs hydroélectriques.

Si le projet coûte 65 millions d’euros, il devrait faire économiser à l’île 6 à 7 millions d’euros par an. Il éviterait en outre l’émission annuelle de 18.700 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. La centrale hydro-éolienne produira, à elle seule, entre 80 et 85 % du besoin énergétique de l’île. Le reste sera approvisionné par l’énergie solaire. Construite sur la côte nord-est, elle est alimentée par cinq éoliennes, hautes de 64 m.

L’ensemble des cinq éoliennes génère une puissance totale de 11,5 MW. L'électricité produite sert d'abord à alimenter directement les habitations et l'usine de dessalement de l'eau de mer. Le surplus permet, grâce à un système de pompage, d'acheminer l'eau depuis un bassin artificiel de 150.000 m3, situé près de la capitale, Valverde, jusqu'à un second bassin de 550.000 m3 situé 700 m plus haut, dans un cratère de volcan. Ainsi, lorsqu’il n’y a pas assez de vent, il suffit de relâcher d’eau du lac supérieur pour alimenter six turbines hydrauliques d'une puissance totale de 11,3 MW.

Ce système hydraulique permet à l’île de tenir deux jours sans vent. La centrale thermique alimentée au diesel sera néanmoins maintenue pour réagir en cas de problème technique de l’installation, ou de durée prolongée sans vent.

Toutefois, le projet ne s’arrête pas là. El Hierro compte devenir une île complètement propre. Tous les secteurs de production ont été modifiés. Il s’agit principalement de l’agriculture et de l’élevage : les moutons et les chèvres ont remplacé les vaches qui abîmaient le sol. Les produits issus du lait de chèvre ou de brebis, de bonne qualité, sont exportés. L'île El Hierro a donc tout du modèle de développement durable efficace.


Sur l'île El Hierro, la centrale hydro-éolienne permettra de fournir 85 % des besoins énergétiques de l'île. Les cinq éoliennes de 64 m fournissent une puissance totale de 11,5 MW. Le surplus d'énergie est utilisé pour une usine de dessalement mais aussi pour actionner une pompe qui monte l'eau du bassin inférieur vers le lac supérieur. Durant les périodes sans vent, on laisse l'eau s'écouler vers le bas et des turbines produisent de l'électricité. ©️ Idé



FUTURA SCIENCES 3/2/2013

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Le projet n'est plus loin de voir le jour : d’ici la fin de l’année 2014, l’île espagnole d’El Hierro, dans l'archipel des Canaries, sera autonome sur le plan énergétique, grâce à l'éolien et à l'hydraulique. Cette prouesse, réalisée grâce à l’ouverture d’une centrale hydro-éolienne à la fin du mois de juin, devrait induire des économies d'énergie et une baisse de la pollution.


Un arbre couché par les vents puissants sur l'île d'El Hierro. Parfois appelée île de Fer en français, elle abrite 11.000 habitants et deviendra bientôt autosuffisante en énergie électrique grâce à une centrale hydro-éolienne. ©️ maduroman, Flickr, cc by nc sa 2.0


L'île espagnole d’El Hierro, située dans l'archipel des Canaries, s’apprête à devenir la première île au monde 100 % autonome grâce aux énergies renouvelables. Pour réussir cet exploit, elle mettra en marche une centrale hydro-éolienne. «La centrale introduira l'énergie dans le système de manière progressive, a expliqué Cristina Morales, la porte-parole de la centrale Gorona del Viento. Si tout se passe bien, nous pourrons arriver à 100 % de l'énergie de l'île fournie par ce biais à la fin de l’année.» La centrale effectue actuellement des essais en grandeur nature et prévoit une inauguration officielle fin juin. Ce projet est suivi de près par Alain Gioda, historien du climat, qui tient un blog sur notre site. On y trouvera les détails de cette opération originale, notamment de la STEP (Station de transfert d'énergie par pompage).

By Ina Politique 30jul.2012


El Hierro est une île d'origine volcanique d'une surface de 278 kilomètres carrés et avec près de 11.000 habitants. «Il s’agit d’un lieu idéal pour tester un système de production d'énergie renouvelable car il est petit, avec une faible consommation.» La centrale, d'un budget total de 80 millions d'euros, est détenue à 60 % par les autorités locales de l'île, à 30 % par le producteur d'électricité Endesa, filiale du groupe italien Enel, et à 10 % par l'Institut technologique des Canaries. Combinant les énergies éolienne et hydraulique, elle assure une production constante d'énergie, à un coût bien moindre que l'énergie actuelle, alors que l'île fonctionne presque exclusivement avec des sources conventionnelles.

La centrale hydraulique et le parc éolien ont une capacité de 11,5 mégawatts chacun, soit plus que la consommation de l'île qui est de huit mégawatts en heures de pointe. «Le gouvernement a calculé qu'il peut économiser 80 millions d'euros en vingt ans grâce à cette centrale», indique Cristina Morales. Toutefois, les factures électriques devraient rester les mêmes pour les habitants de l’île, le prix de l'électricité pour le consommateur étant identique sur tout le territoire espagnol. En revanche, le gain devrait leur revenir de manière indirecte, via la rétribution à la centrale de cette énergie propre par le gestionnaire du réseau électrique. D’autre part, elle permettra à l'île, qui fait partie de la réserve mondiale de la biosphère de l'Unesco, d'éviter chaque année l'émission de 18.700 tonnes de CO2 et la consommation de 6.000 tonnes de fuel.

Futura Sciences 24mar.2014

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VALVERDE (Espagne) - C'est la plus petite île de l'archipel des Canaries et la moins connue des touristes: El Hierro se prépare pourtant à faire parler d'elle en devenant bientôt la première île au monde 100% autonome en électricité grâce aux énergies renouvelables.

 

El Hierro : vue satellite Cnes - Spot Image CC-BY-SA-3.0


Pour cela, elle mise sur sa principale richesse, le vent qui balaie à longueur d'année les 278 kilomètres carrés de son paysage atypique, entre montagnes verdoyantes et étendues de roche volcanique, au large des côtes africaines.

ahulaga17 13/6/2012


Mais le vent n'est pas constant, d'où l'idée de le combiner avec une autre ressource, l'eau, explique Juan Manuel Quintero, directeur général de la centrale Gorona del Viento, située près de la capitale Valverde.

Selon un schéma unique au monde, l'installation associe cinq éoliennes et deux bassins, l'un à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'autre 650 mètres plus bas.

Jaime Del Rio 10/12/2012


Le parc éolien, d'une puissance de 11,5 mégawatts, couvrira amplement la demande des usines de dessalement d'eau de mer et des quelque 10.000 habitants (8 mégawatts en heures de pointe).

L'excès d'électricité servira à propulser l'eau de mer adoucie du bassin inférieur vers le supérieur.

Et quand le vent tombera, l'énergie hydraulique prendra le relais, en relâchant l'eau du haut vers le bas, offrant une puissance de 11,3 mégawatts.

Ce système nous donne une garantie dans la fourniture d'électricité, souligne Juan Manuel Quintero, qui supervise les derniers essais en grandeur nature avant la mise en service de la centrale d'ici quelques semaines.

Lors de l'inauguration officielle prévue fin juin, elle couvrira 50% de la demande en électricité, et veut monter au fil des mois jusqu'à 100%.

De quoi éviter à l'île, réserve de la biosphère de l'Unesco, d'émettre chaque année 18.700 tonnes de CO2 et de consommer 40.000 barils de pétrole. La centrale au fioul restera comme solution exceptionnelle de dépannage.

DW (English) 30/3/2010


C'est un projet qui est considéré au niveau mondial comme pionnier et l'un des plus importants dans la production d'énergies renouvelables, assure Alpidio Armas, président du Cabildo, l'autorité locale.

La vraie nouveauté d'El Hierro est que les techniciens arrivent, sans être connectés à un quelconque réseau national ou insulaire, à garantir une production électrique stable, issue à 100% d'énergies renouvelables, en s'affranchissant de l'intermittence du vent, confirme Alain Gioda, historien du climat à l'Institut de recherche pour le développement (IRD) à Montpellier, qui a visité l'île une dizaine de fois.

Enerzine mag 24/3/2014

Le projet va plus loin, espérant convertir d'ici 2020 le parc automobile (6.000 voitures) à l'électrique grâce à un accord avec Renault-Nissan. Une usine de recyclage d'huile en biodiesel vient aussi d'ouvrir.

Par sa taille et population réduites, El Hierro peut être une forme de laboratoire, estime Alpidio Armas, et un exemple pour les îles du monde entier, où vivent 600 millions de personnes. Déjà Hawai, Samso (Danemark), Oki (Japon), Aruba (Pays-Bas) et l'Indonésie s'y sont intéressées.

L'île, caillou perdu à l'extrême ouest des Canaries, a aussi été invitée à exposer son cas dans plusieurs congrès internationaux, à Malte et en Corée du Sud notamment.

D'un budget de 80 millions d'euros, la centrale appartient à 60% au Cabildo, 30% au producteur d'électricité Endesa (Enel) et 10% à l'Institut technologique des Canaries.

Nous avons voulu être propriétaires de la majorité de la centrale: cela signifie que les bénéfices et possible pertes, donc le destin de Gorona del Viento, ce sont les habitants de l'île eux-mêmes qui s'en occupent, précise Alpidio Armas.

Pas de factures allégées pour eux (le tarif de l'électricité étant identique dans tout le pays), mais les recettes de la centrale gonfleront le budget de l'île: nous parlons d'un à trois millions d'euros par an, ce sont des revenus pour l'île qui peuvent être reversés à la population, dans le prix de l'eau, l'entretien des infrastructures, les politiques sociales...

 Vue du littoral à Las Playas de Las Casas (El Pinar). El Hierro, îles Canaries (Espagne).Barraquito Flickr /  CC-BY-SA-2.0

El Hierro, avec un chômage à 32%, espère aussi attirer de nouveaux visiteurs: nous ne pouvons pas renoncer aux bénéfices qu'apporte le tourisme, mais nous ne voulons pas d'un tourisme massif, comme ailleurs aux Canaries, dit le président du Cabildo.

L'île vise plutôt les amoureux de la nature et des sciences, à l'image des stagiaires allemands que reçoit déjà la centrale.

Romandie 5/4/2014

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Madrid (AFP) - L'île espagnole d'El Hierro, dans l'archipel des Canaries, a inauguré vendredi une centrale hydro-éolienne lui permettant de devenir prochainement la première île au monde totalement autonome en électricité grâce aux énergies renouvelables.


Vue générale de l'île El Hierro avec ses éoliennes, le 28 mars 2014 (c) Afp


"La tenacité des habitants d'El Hierro, la volonté de freiner la dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur et la quête d'une gestion plus durable de la production d'eau potable ont été essentiels pour réaliser ce rêve, qui a compté sur l'appui unanime de la société et de ses représentants", a déclaré le président de l'île, Alpidio Armas, dans un communiqué.

Selon un schéma unique au monde, la centrale Gorona del Viento associe cinq éoliennes et deux bassins, l'un à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, l'autre 650 mètres plus bas.

Le parc éolien, d'une puissance de 11,5 mégawatts, couvrira amplement la demande des usines de dessalement d'eau de mer et des quelque 10.000 habitants de cette île d'origine volcanique, d'une surface de 278 km2. L'excès d'électricité servira à propulser l'eau de mer adoucie du bassin inférieur vers le supérieur.

Et quand le vent tombera, l'énergie hydraulique prendra le relais, en relâchant l'eau du haut vers le bas, offrant une puissance de 11,3 mégawatts.

La mise au point de ce système a pris "trois décennies", explique le communiqué ajoutant que "l'objectif (est) de faire de l'île canarienne la première capable de s'autoalimenter en électricité avec ses propres moyens".

L'énergie produite par la centrale sera introduite peu à peu dans le réseau, avec l'idée de couvrir 100% de la demande en électricité d'ici la fin de l'année.

Cela permettra à l'île, réserve de la biosphère de l'Unesco, d'éviter d'émettre chaque année 18.700 tonnes de CO2 et de consommer 40.000 barils de pétrole.

"C'est un projet qui est considéré au niveau mondial comme pionnier et l'un des plus importants dans la production d'énergies renouvelables", assurait récemment à l'AFP Alpidio Armas.

Par sa taille et population réduites, "El Hierro peut être une forme de laboratoire", estimait-il, et un exemple pour les îles du monde entier, où vivent 600 millions de personnes. Déjà Hawai, Samso (Danemark), Oki (Japon), Aruba (Pays-Bas) et l'Indonésie sont intéressées.

D'un budget de 80 millions d'euros, la centrale appartient à 60% au Cabildo (gouvernement de l'île), 30% au producteur d'électricité Endesa (Enel) et 10% à l'Institut technologique des Canaries.

Sciences et avenir 27/6/2014

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El Hierro est en passe de réussir son pari : devenir autonome en électricité grâce aux énergies renouvelables.

El Hierro est une petite île des Canaries de 11 000 habitants. Elle s'est lancée dans un défi unique au monde : produire toute son électricité grâce aux énergies renouvelables. Ici, cinq éoliennes sur une colline et les rafales venues des alizés sont suffisantes pour couvrir tous les besoins de l'île en électricité. 



Mais si le vent ne suffit pas, l'eau de mer prend le relai. Elle est désalinisée et sert à activer les turbines d'une centrale hydraulique. "L'énergie éolienne est celle qui alimente en grande majorité l'île, mais c'est l'énergie hydraulique qui maintient l'équilibre et une production d'électricité constante", explique Juan Gil, ingénieur chez Gorona del Viento.

Les deux ressources sont complémentaires. L'énergie des éoliennes alimente les villages et permet de remplir un bassin en altitude. Et quand le vent cesse, l'eau est relâchée dans la centrale hydraulique qui produit à son tour de l'électricité. Pour l'heure, les énergies renouvelables n'alimentent que la moitié de l'île.

Les travaux auront coûté 82 millions d'euros, mais aujourd'hui, les bénéfices sont nombreux. L'île se tourne également vers l'agriculture biologique et les véhicules électriques.


Francetv info 4/3/2015

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Sur l'île El Hierro, dans les Canaries, l'autonomie énergétique n'est plus une utopie. La production électrique est assurée par une triple installation, thermique, hydraulique et éolienne. Brièvement, il y a quelques jours, le taux d'énergies renouvelables est passé à 100 %.

Samedi 9 août 2015, entre 12 h 30 et 14 h 30, l’île El Hierro, la plus à l’ouest de l’archipel des Canaries, n’était alimentée en électricité que par des éoliennes et par une centrale hydraulique. L’exploit est loin d’être anecdotique et nous est expliqué sur Climat’O (cliquez sur ce lien), le blog d’Alain Gioda sur Futura-Sciences.

 Sur l'île El Hierro, le vent souffle fort et souvent. Le parc d'éoliennes produit beaucoup d'électricité et, pour gérer la production, il est couplé à une « STEP » hydraulique et à une centrale thermique classique. Opérationnelle depuis un an, l'installation commence à donner de très bons résultats. ©️ Alain Gioda/IRD

Depuis juin 2014, une centrale hydro-éolienne est en activité sur El Hierro. Constituée d’u parc éolien et d’une usine hydroélectrique, elle vient compléter une centrale thermique à fioul. Chacune de ces trois unités peut fournir jusqu’à environ 11 MW, leurs parts respectives dans le courant électrique destiné aux 8.000 habitants, plus les touristes, étant ajusté en permanence. Pour l’île espagnole, ce projet, complété par une usine de dessalement d’eau de mer, est un grand enjeu d’indépendance énergétique, alors que, jusque-là, toute la production d’électricité dépendait des navires qui apportent le fioul.

Ce samedi, donc, durant deux heures, la production de la centrale thermique était de 0. Pourquoi n’est-ce pas arrivé plus tôt ? « Parce que ce n’est pas facile, nous explique Alain Gioda. Il faut savoir prendre son temps. Si on court, on n’y arrive pas. À El Hierro, on prend son temps… et on y arrive. » Les techniques employées sont éprouvées, souligne ce spécialiste du climat et des énergies renouvelables. Les éoliennes sont d’une marque honorablement connue, de la gamme des 2 MW, et l’usine hydraulique est « prévue pour un siècle ».

 Sur l'île El Hierro, les cinq éoliennes de 64 m fournissent une puissance totale de 11,5 MW. Le surplus d'énergie est utilisé pour une usine de dessalement mais aussi pour actionner une pompe qui monte l'eau du réservoir inférieur vers le bassin supérieur. Durant les périodes sans vent, on laisse l'eau s'écouler vers le bas et des turbines produisent de l'électricité. Le complément est fourni par une centrale thermique. La proportion de ces trois sources est ajustée en permanence. ©️ Idé

C’est en fait une station de transfert d’énergie par pompage (STEP), qui utilise deux bassins installés en montagne à deux altitudes différentes. Lorsque la production d’électricité est supérieure à la demande, l’eau du bassin inférieur est pompée et envoyée plus haut. Elle peut ensuite être relâchée et actionner des turbines. C’est donc un système de stockage d’énergie et de lissage de la production. En France, la première a été créée dans les Vosges autour de 1930 entre le lac Noir et le lac Blanc, et a fonctionné jusqu’en 2002.

La difficulté est celle du pilotage, pour mélanger habilement ces trois sources, vent, eau et fioul. L’un des intérêts de l’installation d’El Hierro est que cette opération est visible par tous. Un site Web de la REE (le réseau espagnol d’électricité) permet en effet de suivre la production en temps réel. Les esprits curieux pourront voir de près comment varie la production d’un champ d’éoliennes. « J’aimerais autant de transparence en France… ne manque pas de remarquer Alain Gioda. Grâce à cette diffusion de l'information, on voit vraiment la réalité de la production. »

 La production d'énergie le 9 août 2015 sur l'île d'El Hierro. En haut à droite, le camembert indique que la production le 10 août (à l'endroit de la courbe où apparaît l'encadré) était assurée par l'éolien (en vert) et l'hydraulique (en bleu). Ce suivi est librement accessible sur le Web. ©️ REE

L'île veut aller plus loin et réfléchit depuis des années à s'appuyer sur des véhicules électriques pour les transports. En quelques années, cette petite île est devenue exemplaire de l’exploitation des énergies renouvelables pour les petites communautés isolées, les ZNI, ou zones non interconnectées en langage administratif. Le cas est même emblématique depuis la déclaration d’El Hierro, sous l’égide de l’Unesco.


Futura Sciences 11/8/2015

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Une meilleure utilisation des énergies renouvelables figure au menu de la COP 21. Localement, des expériences ont déjà eu lieu, avec de bons succès. Territoires isolés, les îles sont de bons terrains pour trouver des alternatives au fioul, arrivant par bateau et donc au prix de revient élevé.

Alain Gioda, historien du climat à l'UMR Hydrosciences de Montpellier à l'IRD (Institut de recherche et développement), nous parle de l'île El Hierro, dans les Canaries, qui travaille depuis des décennies à une autonomie en énergie. Cette aventure scientifico-politique est également racontée (entre autres actualités) sur son blog : Climat'O
.




Question : Les îles peuvent-elles être des laboratoires pour la transition énergétique ?

Alain Gioda : On peut dire qu’une île, c’est un monde en miniature. Mais il est vrai qu’elles sont des endroits à part. Il y passe moins de flux, il y a peu d’échanges. Ce sont des points froids de l’humanité. En revanche, oui, elles peuvent être des laboratoires. Les enjeux de la #COP21 sont d’abord politique, mais sur les îles, le réchauffement, c’est la réalité ! On peut prendre l’exemple du Groenland, la plus grande des îles (si l’on considère l’Australie comme un continent). La fonte des glaciers et l'extension moindre de la banquise, c’est une réalité aujourd’hui. Pour l’archipel des Kiribati, des atolls de la Micronésie, dans l’océan Pacifique, la hausse du niveau de la mer a déjà des conséquences socio-économiques. C’est le cas aussi en Bretagne, sur l’île de Sein, qui ne dépasse les flots que de deux mètres en moyenne.

Question : L’expérience d’El Hierro peut-elle être un exemple ?

Alain Gioda : Les gens qui agissent ainsi sont déjà de l’autre côté du miroir. C’est le côté de ceux qui trouvent des solutions… La COP21 ne peut pas être un succès total mais cela peut montrer qu’on peut faire mieux. Pour avancer, il faut afficher un rêve, pour catalyser les énergies, frapper les imaginations. À El Hierro, les « 100 % d’énergies renouvelables », c’est un objectif pour mettre la barre très haut. Il y a toujours des réticences. L’expérience montre qu’il y en a de deux formes face à ce genre de projets. Certains se méfient des sciences de l’ingénieur. Ils n’aiment pas les machines. D’autres, à l’inverse, pensent que les technologies sauront tout résoudre. Ceux-là parlent parfois de « l’écologie de la chèvre ou de la bougie ». Entre ces deux groupes, il y a un large espace que je propose d'occuper.

Pour que cela marche, il faut que les gens s’approprient leur territoire. C’est ce qui se passe à Samsø, une île du Danemark [où l’électricité provient en totalité d’énergies renouvelables, NDLR]. En Allemagne, la commune de Schönau, en Forêt Noire, produit elle-même son électricité. Il faut voir sur Internet en accès libre le film L’esprit de Schönau… Ce n’est qu'une fois cette appropriation faite que des techniciens peuvent apporter des solutions. À El Hierro, on est un peu entre les deux. Le projet n’est pas né de la base. C’est au départ un projet technologique d'un élu. Mais les gens se le sont appropriés en portant presque toujours les tenants du projet au pouvoir par les élections depuis plus de 30 années.

Question : Il y a la question du prix : l’énergie produite par ces énergies renouvelables est plus chère. Les populations des îles, ou d’ailleurs, doivent-elles accepter de payer plus ?

Alain Gioda : Bien au contraire, l’énergie des îles est souvent produite par du fioul ou du charbon. Il s’avère que ce mode de production revient plus cher que les énergies renouvelables (entre 2 et 5 fois plus). Mais en Europe, le surcoût est partagé par tous les consommateurs du pays. En France, c’est la CSPE (Contribution au service public de l’électricité). Sur l’île de Sein, par exemple, le coût de revient de la production d’électricité avec du fioul est d’environ 50 centimes hors taxes le kWh. EDF le vend à 5 centimes aux consommateurs (pour la partie production de la facture), et perçoit donc 45 centimes de CSPE par kWh. L’éolien est aujourd’hui produit autour de 9 centimes, le solaire 25 centimes et l’hydrolien 30 centimes. Aux Canaries, une taxe semblable est en place, avec le même résultat.

Cette situation n’incite pas les acteurs en place à investir dans les énergies renouvelables. Le système d’aides est ainsi biaisé et favorise en fait l’installation de centrales thermiques ou de générateurs. Dans les îles tropicales, la demande d’énergie augmente avec la croissance de la climatisation, même quand elle n’est pas vraiment nécessaire avec le régime dominant des alizés… Mais dans les cas que je viens de citer, Samsø, Schönau et El Hierro, sans oublier Eigg en Écosse, etc., ils l’ont fait.

Question : Quelles sont les clés du déblocage ?

Alain Gioda : Sur les îles comme ailleurs, la motivation peut venir d’un gros pépin ou pire de la succession de gros pépins : les deux chocs pétroliers des années 1970, les accidents nucléaires de Tchernobyl puis de Fukushima, les tempêtes plus fréquentes qui ont ravagé l’île de Sein et incité à devenir plus autonome. L’indépendance énergétique par rapport aux pays producteurs de pétrole et d'uranium est aussi une motivation à l’échelle d’une nation. La production locale d’énergie, c’est une indépendance plus grande, un risque moindre de conflits armés et une opportunité extraordinaire de développement d’un territoire. La santé publique est aussi une forte motivation, quand la pollution de l'air devient trop forte par exemple.

En fait, tout est déjà prêt pour une vraie transition énergétique. Il ne manque qu’un engagement humain et une volonté politique face aux lobbies quelquefois surpuissants. C’est aussi une affaire de génération. À part les adeptes du « no future », les jeunes sont partants. Il est intéressant que la COP21 ait aussi un volet artistique, avec des jeunes artistes engagés comme l’Argentin Tomás Saraceno.


Futura Sciences 18/11/2015

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