Le propriétaire chinois d'un superbe dogue du Tibet poursuit un hôpital vétérinaire de Beijing en raison de la mort de son chien pendant une chirurgie plastique : un lifting. Celle-ci a été faite à la demande de son propriétaire afin de que son chien réponde à ses propres critères esthétiques, explique Qin Xiaona, directeur de Capital Animal Association au Global Times.

M. Yu (comme il est appelé par les médias) possède un chenil (élevage) à Pékin. Il voulait faire réaliser un "lifting" au chien pour améliorer son apparence et ainsi augmenter ses profits. On peut lire dans le Global Times : "la peau de la tête de mon chien (Tibetan Mastiff) était très relâchée, donc je voulais que l'on en enlève une partie au niveau du front pour tirer la peau... Ainsi, si mon chien "présente mieux", les propriétaires de femelles paieront un prix plus élevé quand ils voudront les faire accoupler avec mon chien".

Yu exige 880.000 yuans (141.240$) en compensation de la mort de son chien. Il affirme que c'est le prix qu'il a payé à son ancien propriétaire en mars 2012. Auparavant, il avait fait subir à d'autres chiens une intervention chirurgicale, notamment au niveau des oreilles afin qu'elles soient plus droites. Selon le Global Times, Yu possèderait, depuis 15 ans, un élevage de 30 chiens dont certains achetés à d'autres propriétaires pour un prix allant de 30.000 à 300.000 yuans et revend des chiots de certaines femelles entre quelques milliers et plusieurs millions de yuans.

Photo Thinkstock

En Chine, le dogue du Tibet est devenu un symbole de statut social des nouveaux riches. En 2011, un magnat du charbon dans le nord de la Chine a acheté un dogue du Tibet, Hong Dong, pour la somme de 10 millions de yuans. Si vous êtes riche, vous pouvez facilement vous acheter une grande maison, une voiture de luxe... Mais posséder un molosse de race pure est différent ! C'est une preuve solide de votre richesse, du pouvoir... dit un autre éleveur : Li Yongfu cité dans un article du Telegraph.

Une association de défense des animaux est indignée du recours à la chirurgie plastique pour améliorer l'aspect des animaux selon les critères de leurs propriétaires, notamment pour les rendre plus "attractifs" comme voulait le faire Monsieur Yu. A cette occasion, il est considéré comme abusif que les dogues tibétains, indigènes des plateaux de l'Asie centrale et élevés comme chiens de garde, soient en ce moment élevés en plaine dans des villes comme Beijing et dans d'autres zones urbaines.

Dans le Global Times, Zhang Mingming, qui possède deux chats, frémit à l'idée du recours à la chirurgie plastique sur un animal de compagnie : "c'est considérer un animal comme un jouet et non comme un être vivant !". Et comme on peut le lire à propos du tatouage sur les chiens (dog tattoos sur Care2): le tatouage ou tout autre type d'"ornement" ne met-il pas en cause la dignité de l'animal... ? Que pourraient penser les humains s'ils devaient être soumis à un traitement identique contre leur volonté ?

Dans le cas du dogue défunt, le "lifting" était destiné à augmenter les profits de son propriétaire, au mépris flagrant des "droits et intérêts" de l'animal, explique Qin de
Capital Animal Association. Il est scandaleux que Yu recherche encore à se faire de l'argent sur son chien aujourd'hui décédé... qui mérite amplement d'être laissé en paix !


----->Que ce chien repose en paix. Une fois de plus, que ce soit en Chine ou ailleurs, un animal paie de sa vie uniquement parce que son apparence ne correspondait pas à l'attente de son propriétaire... Ce chien a été victime de l'arrogance et de l'insatiable appétit pour l'argent de celui qui fut son propriétaire. La chirurgie plastique ne devrait être autorisée que pour les animaux victimes d'un accident, d'une malformation congénitale, sous réserve de viabilité dans de bonnes conditions, ou pour réparer certains problèmes liés à certaines races comme, par exemple, le Sharpeï (paupières tombantes provoquant des problèmes oculaires...). Elles devraient, en revanche, être interdites quand il s'agit d'améliorer leur aspect !!! Qui au final, c'est le cas dans cet article, était destiné à tromper de potentiels acheteurs ou d'autres éleveurs. Dommage qu'en Chine il n'y ait pas encore de grandes associations qui pourraient poursuivre le personnage nommé Yu pour maltraitance animale ! Les animaux nous aiment tels que nous sommes : beaux, moches, gros, maigres, handicapés... Alors pourquoi ne pas leur rendre la pareille ?




CARE2 18/2/2013