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Coup de pouce à la production de biogaz

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Jusqu'à présent, les producteurs de gaz issus de la dégradation de déchets organiques étaient confrontés à un choix. Soit leur méthane était destiné à produire de l'électricité dans une centrale en co-génération, soit il était injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel. Chacune de ces deux filières faisant l'objet de dispositifs de soutien financiers bien distincts de la part de l'État.

Mais les nouvelles dispositions publiées jeudi dernier au Journal officiel, vont désormais permettre aux producteurs de jouer sur deux tableaux à la fois, en devenant éligibles aux mécanismes de soutien prévus pour chacun des ces deux mode de valorisation.

"Cette exclusivité avait pour conséquence d'empêcher la réalisation de certains projets de méthanisation ou bien d'en limiter la taille", explique dans un communiqué le ministère de l'Ecologie et de l'énergie. "En exploitant les synergies existantes entre les deux modes de valorisation, le nouveau cadre tarifaire permettra l'émergence de nouveaux projets de méthanisation et l'utilisation de nouveaux gisements de déchets comme source de production d'énergie", a-t-il ajouté.

Le ministère rappelle que ce nouveau dispositif, "très attendu", faisait partie des "mesures immédiates de soutien à la méthanisation discutées lors de la Conférence environnementale" en septembre dernier, et ajoute qu'un "plan national biogaz" sera présenté "dans le cadre du débat national sur la transition énergétique", lancé fin 2012.

Le méthane produit par la dégradation de la matière organique (elle-même issue de déchets agricoles, ménagers ou industriels) est un gaz à effet de serre très nocif. Et la règlementation française impose depuis 1997 son stockage, sa valorisation ou par défaut, sa combustion.

Mais d'après l'Observatoire des Énergies renouvelables, c'est cette solution par défaut qui est le plus couramment pratiquée. Dans leur baromètre 2012 des énergies renouvelables électriques en France, ils expliquent que le potentiel de valorisation est largement sous-exploité. Par exemple, seulement 14 % des 70 installations de stockage de déchets non dangereux (qui produisent près des trois quarts du biogaz produit en France) génèrent réellement de l’énergie. Dans la plupart des cas, le biogaz capté est brûlé en torchère faute d’installation de captage et de valorisation.

D'après ce rapport, c’est dans le secteur agricole et territorial que la méthanisation offrirait aujourd’hui le plus de perspectives. Encore balbutiante en 2006, cette filière compterait, fin 2012, 60 installations en fonctionnement et 70 en construction. Le nombre de projets ayant doublé entre 2011 et 2012 à l’échelle nationale. Il devrait tripler entre 2012 et 2013. Toutefois, la France n'en est qu'au début du développement de ce gisement. En effet, l'Allemagne compte déjà environ 7000 installations de ce type.





Cette énergie renouvelable est en pleine phase d'émergence en France et selon le gestionnaire de réseau gazier GRTgaz, "3 à 9 térawattheures (TWh) de biométhane pourraient être injectés dans les réseaux de gaz à l'horizon 2020". A titre de comparaison, la consommation gazière totale sur les réseaux gérés par GRTgaz avait atteint 461 TWh l'an dernier.

Fin 2011, l'hexagone comptait en tout 183 sites biogaz produisant de l’électricité. Ces derniers ont permis une production électrique de 1117 GWh, soit deux fois plus qu'en 2007. L'objectif est désormais de dépasser les 3700 Gwh d'ici 2020. Selon l'ADEME le biogaz, s'il était réellement exploité, pourrait couvrir 10% de la consommation nationale de gaz dans le pays. Or, la France est actuellement importatrice de gaz à plus de 90%.


SCIENCES ET AVENIR 28/2/2013

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