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Calmars géants: une multitude de légendes mais une seule espèce ?

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PARIS (AFP) - Le terrible Kraken scandinave, le monstre marin Scylla qui faillit engloutir Ulysse et celui qui attaqua le Nautilus de Jules Verne appartiendraient à une seule et même espèce, estiment des chercheurs après avoir analysé l'ADN d'une quarantaine de calmars géants de par le monde.

Vedette incontestée des légendes marines depuis l'Antiquité et source d'inspiration inépuisable pour le cinéma, le calmar géant (genre Architeuthis) n'a pourtant été observé dans son habitat naturel qu'en 2004. Et il a fallu attendre l'an dernier pour que sa première vidéo soit diffusée, souligne l'étude, publiée mercredi dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.

Jusqu'alors, à l'exception de quelques rares spécimens remontés par des chalutiers, cet insaisissable colosse des grands fonds, qu'on ne trouve qu'à plus de 500 mètres sous le niveau de la mer, était essentiellement connu des scientifiques par des restes trouvés dans l'estomac de cachalots et des carcasses flottant sur l'océan ou rejetées sur les plages.

Malgré la fascination qu'il exerce sur nous, on connaît encore très peu de choses sur le plus grand des invertébrés. Les spécialistes ignorent par exemple sa durée et son mode de vie.

Et la fiction brouille bien souvent les connaissances réellement établies, soulignent les auteurs de l'étude. "Par exemple, même si certains disent que certains spécimens peuvent mesurer jusqu'à 50 mètres au total, une estimation plus réaliste serait de 18 mètres pour les femelles, un tout petit peu moins pour les mâles", écrivent-ils.

Une chose est sûre: à l'exception des régions polaires, on trouve des calmars géants dans toutes les eaux du globe. Il s'agit vraisemblablement de redoutables prédateurs, qui chassent des poissons mais aussi d'autres calmars plus petits, y compris ceux de leur propre espèce, indiquent les chercheurs.

Les plus jeunes des Architeuthis sont eux-mêmes chassés par des dauphins, des poissons ou des oiseaux de mer, mais seuls les gros cétacés peuvent s'attaquer aux calmars géants adultes, en particulier les cachalots qui en consomment de grandes quantités. "Il est donc probable (mais pas prouvé) que la population de calmars géants soit importante étant donné qu'elle supporte un tel niveau de prédation", précise l'étude.

Le niveau d'activité et le métabolisme des calmars restent plus mystérieux. Certains spécialistes les décrivent comme des prédateurs apathiques préférant prendre leurs proies par surprise tandis que d'autres pensent au contraire qu'ils pratiquent une forme de chasse très dynamique.

Mais le sujet le plus débattu reste la classification de ces géants, leur place au sein de l'arbre des espèces. Avec souvent pour seul fondement le lieu de leur découverte et des restes incomplets (bec, ventouses, tentacules, etc.) régurgités par des cachalots, plus d'une vingtaine d'espèces différentes d'Architeuthis sont décrites à ce jour.

Car dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont analysé des empreintes génétiques de 43 calmars géants provenant d'Australie, d'Espagne, de Floride, de Nouvelle-Zélande et du Japon. "Les données suggèrent fortement qu'il n'existe qu'une seule et unique espèce d'Architeuthis dans le monde", concluent les auteurs. Pourquoi un tel manque de diversité génétique entre des échantillons issus de régions aussi éloignées ? Le mythique calmar géant conserve là encore son mystère.

Il pourrait s'agir d'une soudaine explosion et expansion d'une communauté de calmars initialement réduite et isolée, peut-être liée à un déclin tout aussi brusque du nombre de cétacés prédateurs.

Mais ce mystère "nécessite d'autres études pour être résolu", reconnaissent les auteurs.

Le terrible Kraken scandinave, le monstre marin Scylla qui faillit engloutir Ulysse et celui qui attaqua le Nautilus de Jules Verne appartiendraient à une seule et même espèce, estiment des chercheurs après avoir analysé l'ADN d'une quarantaine de calmars géants de par le monde. (c) Afp


SCIENCES ET AVENIR 20/3/2013

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Énorme invertébré marin pouvant dépasser les 18 mètres de long, le calmar géant vit dans tous les océans du globe, exception faite des régions polaires.

Les chercheurs estimaient jusqu’à présent que cette large répartition était le fait de plusieurs espèces de calmar géant localisée géographiquement. Sans toutefois avoir de certitudes tant l’étude de cet animal est complexe compte tenu de la rareté des spécimens disponibles. Ce n’est que tout récemment que des scientifiques ont pu filmer un animal vivant évoluant dans les hauts-fonds. Ci-dessous, le documentaire exceptionnel, diffusé en février 2013 par Arte.

Pour la première fois une étude génétique invalide cette hypothèse. Elle a été menée par une équipe internationale dirigée par Thomas Gilbert du Musée d'histoire naturelle du Danemark.

Image Sciences et Avenir

Le chercheur et son équipe ont analysé l’ADN mitochondrial (une petite boucle d'ADN que l'on trouve dans les mitochondries, les usines d'énergie de la cellule) de 43 spécimens récoltés dans le monde entier. Les résultats publiés dans les Actes de la Royal Society B indiquent que tous les calmars appartiennent à une seule et unique espèce : Architeuthis dux.




En dépit de la répartition géographique des calmars, les scientifiques n’ont constaté pratiquement aucune différence génétique entre les individus. [b]Le génome mitochondrial, un ensemble de plus de 20.000 paires de bases, différait seulement sur 181 emplacements sur les 43 échantillons, écrivent les chercheurs.[/b]

Vidéo du premier calmar géant filmé :


«C'est tout à fait bizarre, estime Thomas Gilbert, comment ces animaux peuvent-ils être présents sur tout le globe, mais avoir aussi peu de variations ?»

Cette question n’a pas encore de réponse. L’ADN mitochondrial ne permettant pas de trancher, les chercheurs attendent le séquençage complet du génome du calmar pour en apprendre plus sur le passé de cette espèce. Les analyses sont en cours et ils espèrent pouvoir disposer des premiers éléments dès la fin de cette année.

Le documentaire d'ARTE diffusé en février 2012 :



SCIENCES ET AVENIR 22/4/2013

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