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A terre l'ours polaire ne peut plus chasser le phoque et dépérit : sa survie est en jeu !

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L’ours blanc a du mal à faire face au changement climatique. Il dépend de la glace de mer. Mais l’accélération de la fonte le contraint à rester plus longtemps sur la terre ferme. La banquise est son habitat et lui permet de se nourrir. Demeurer trop longtemps à terre condamne donc l’espèce.

Aux yeux des 178 États qui ont adhéré à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), l’ours polaire (Ursus maritimus) ne mérite pas de figurer sur la liste des animaux dont la survie est la plus compromise. Pourtant, la population est en rapide déclin. Durant ces deux dernières décennies, elle a chuté de 22 % dans la baie d’Hudson et de 17 % au sud de la mer de Beaufort. Le commerce international est légal et contribue en grande partie au déclin des populations. Mais l’ours blanc subit aussi un grand stress lié au climat.


L’ours polaire est l’animal emblématique du réchauffement climatique. L’Arctique est son seul habitat, mais c’est la région du monde qui subit le plus les modifications du climat. L’une des populations d’ours polaires les plus méridionales a du mal à faire face à la fonte de la glace de mer. Une nouvelle étude basée sur dix ans de données et publiée dans le Journal of Animal Ecology fournit de nouveaux éléments de compréhension sur le rôle des fluctuations de la glace de mer dans la migration des ours.


Les ours étudiés vivent à l’ouest de la baie d’Hudson. C’est une zone où la glace de mer fond complètement chaque été et regèle à la fin novembre. L’été est rude pour ces animaux, car ils se nourrissent essentiellement de phoques qu’ils chassent sur la glace de mer. En outre, les morceaux de banquise leur permettent de voyager, de se reproduire et de se reposer. Mais le dérèglement climatique entraîne un dégel précoce et un gel tardif de la glace de mer.


Ainsi, d’après l’équipe de recherche canadienne, les ours polaires se sont adaptés à la fonte des glaces en migrant plus tôt sur la terre ferme chaque été. Toutefois, sur les terres, ils ne peuvent plus chasser les phoques, et doivent donc compter sur leurs réserves de graisse jusqu’au retour de la glace.


L’étude montre que la migration de l’ours polaire peut être prédite en fonction des vitesses de fonte et de regel de la glace de mer. Les ours arrivent sur les terres de plus en plus tôt au début de l’été, et rejoignent la glace de plus en plus tard en automne. Ce résultat est clairement ce à quoi s’attendaient les chercheurs. Il explique pourquoi d’autres études rapportent un déclin de l’état corporel des ours, et une diminution du taux de reproduction.


Les flux migratoires ont été étudiés durant les périodes 1991-1997 et 2004-2009. Les chercheurs ont suivi les mouvements de 109 ours polaires dotés de colliers, repérés par satellite. Ils n’ont pu équiper que les femelles, car les mâles ont un cou plus large que la tête. En parallèle, l’équipe a suivi la position et la quantité de la glace de mer à l’aide d’images satellite.


Définir précisément en quoi la rupture de la glace de mer et le gel affectent la migration des ours polaires est essentiel. Cela permet de comprendre comment l’influence du climat sur le cycle de gel/dégel de la banquise peut modifier le comportement migratoire des ours. Sur les terres, les ours ne chassent plus le phoque, et ont donc du mal à se nourrir. Plus ils restent longtemps à terre, plus ils s’affaiblissent et ont du mal à survivre. L’étude met en évidence le lien entre la température atmosphérique, la mer de glace et le comportement migratoire des ours. Elle souligne l’importance d’étudier les relations entre la modification d’un environnement et les flux migratoires des animaux.

Une ourse polaire adulte porte un collier GPS. Elle attend avec ses deux oursons de dix mois que la glace de mer se reforme dans l'ouest de la baie d'Hudson, dans le Manitoba, au Canada. ©️ Andrew Derocher, University of Alberta


FUTURA SCIENCES 22/3/2013

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