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BelleMuezza

Les scientifiques en passe de redonner vie à des espèces disparues

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A l’occasion d’une conférence tenue à Washington DC, des scientifiques ont discuté sur la possibilité de ressusciter 24 espèces aujourd’hui éteintes. 


Adieu la fiction et bonjour la réalité… Le monde de demain pourrait bien devenir celui de "Jurassic Park" mis en scène il y a vingt ans par Steven Spielberg. Des scientifiques se sont récemment réunis lors d'une conférence TEDx à Washington DC parrainée par le National Geographic afin de discuter sur les possibilités de redonner vie à des espèces disparues. Ce qu’ils appellent dans leur jargon la "de-extinction".

N’ayez crainte toutefois, il est très peu probable que vous finissiez pas être croqué(e) par de redoutables tyrannosaures ou autres reptiles géants, leur extinction étant trop ancienne pour leur laisser un quelconque espoir de résurrection ! Parmi les candidats potentiels qui pourraient un jour repeupler la Terre, les scientifiques ont mis en évidence 795 espèces dont 24 emblématiques. La sélection s’est faite selon des critères de désirabilité (le spécimen en question présente-t-il une fonction écologique intéressante, est-il apprécié par les humains ?) de faisabilité (les échantillons récoltés sur son ADN sont-ils exploitables ?) et de capacité de réadaptation (pourra-t-il être introduit dans un habitat naturel ?).

En tête du classement on compte ainsi notamment le célèbre Dodo (éteint depuis la fin du XVIIe siècle), le Tigre à dents de sabre (disparu depuis 11.000 ans), le Mammouth laineux (totalement disparu il y a 4.000 ans), la Conure de Caroline, une espèce de perroquets des Etats-Unis dont le dernier spécimen est mort en 1918 ou encore le Quagga, une sous-espèce de zèbre des plaines originaire d'Afrique du Sud dont le dernier individu est mort en captivité en 1883.

Pour l’heure, les méthodes utilisées pour ramener ces espèces à la vie sont encore en cours d’étude. Le protocole consiste dans un premier temps à prélever des échantillons d’ADN anciens afin d’en faire un génome complet. Celui-ci est par la suite intégré dans des cellules embryonnaires. La semaine dernière, une équipe de chercheurs de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, ont annoncé avoir mis au point de cette façon un embryon vivant d’une espèce de grenouille australienne disparue depuis des décennies.

Selon le National Geographic, des chercheurs français et espagnols auraient même fait mieux il y a tout juste dix ans, en 2003 : ils auraient réussi à ressusciter le bouquetin des Pyrénées (Capra pyrenaica pyrenaica), une sous-espèce de bouquetin ibérique officiellement déclarée éteinte en 2000. Néanmoins, le spécimen n'aura pas survécu bien longtemps. Seule réussite sur 57 implantations d'embryons et 7 grossesse, le petit bouquetin est mort après seulement dix minutes d'existence. Dès sa naissance, les chercheurs ont constaté qu'il avait notamment du mal à respirer, ce qui lui a été fatal.

Si des avancées sont réalisées, la création d'un véritable spécimen en bonne santé appartenant à une espèce disparue n'est encore pas pour demain. Et il pourrait falloir encore de nombreuses années avant que la "de-extinction" ne prenne vraiment forme. En outre, si cette perspective en fait rêver plus d’un dans le monde de la recherche, celle-ci a toutefois un prix, estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros.

Le projet soulève également un certain nombre de questions d’ordre éthique notamment sur le bien-fondé d’une telle entreprise. A la question "Devons-nous vraiment ressusciter des espèces disparus ?", certains scientifiques prennent le parti de répondre que nous le devons car nous le pouvons et qu’il s’agit d’une décision faite en connaissance de cause. Sans oublier que l'homme est dans la grande majorité des cas responsable de l'extinction de l'espèce.

D’autres en revanche estiment qu'un tel projet serait tout sauf une bonne idée et qu'il serait préférable de concentrer les efforts sur les espèces encore existantes mais sur le point de disparaitre. D'ailleurs, si l'on parvenait réellement à recréer des espèces disparues, avant de les réintroduire dans la nature, il faudrait encore pouvoir leur fournir un écosystème sûr qui ne causerait pas une nouvelle fois leur disparition. Une possibilité de plus en plus difficile alors que la liste des espèces menacées ne cesse de s'allonger d'année en année.




Le Mammouth laineux a disparu depuis plusieurs milliers d'années

Incapable de voler, le Grand Pingouin de l'océan Atlantique s'est éteint au milieu du XIXe siècle

La Conure de Caroline, une espèce de perroquets des Etats-Unis dont le dernier spécimen a disparu en 1918

L'Ara tricolore, une espèce endémique de l'île des Pins et de Cuba a disparu au milieu du XIXe siècle

L'Auroch est une espèce de bovidés éteinte au milieu du XVIIe siècle

Le Dodo est une espèce de grand oiseau, incapable de voler, autrefois endémique de l'île Maurice disparue à la fin du XVIIe siècle

Le bouquetin des Pyrénées est considérée comme une espèce éteinte depuis 2000


Le Quagga est une espèce de zèbre originaire d'Afrique du Sud. Le dernier spécimen est mort en captivité en 1883

Le Smilodon ou tigre à dents de sabre, a vécu en Amérique il y a des millions d'années. Il est pourtant sur la liste des espèces qui pourraient un jour être ressuscitées


Le Moa est également un grand oiseau, incapable de voler, originaire de Nouvelle-Zélande et éteint depuis 1400

Photos : ©️ Istockphotos

----->Si cela devait se produire, rendre vie à des espèces disparues, ce n'est pas tellement le choix des gens qui devrait être pris en compte, mais la nécessité de combler une niche écologique vide afin de tenter de redresser un ou des écosystèmes malmenés... C'est, à mon sens, ce qui devrait toujours prévaloir ! Sinon, tant que j'y suis, à la place du tigre à dents de sabre ou smilodon, pourquoi pas le tigre de la caspienne... ?


MAXISCIENCES 27/3/2013

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La fondation LongNow a proposé une liste de 25 espèces emblématiques candidates à la résurrection grâce à des techniques de clonage.

Il y a quelques temps, un article est paru sur la grenouille à incubation gastriquegrenouville , que des scientifiques souhaitaient ressusciter. Le sympathique batracien n’est pas le seul à faire l’objet d’un programme de «résurrection», puisque c’est une liste de 26 espèces candidates qui a été présentée lors des conférences Tedx par la fondation LongNow. (et non pas 24 comme dans l'article précédent...).

Cette liste comprend 8 oiseaux américains, un mammifère africain, 4 oiseaux terrestres, 2 mammifères européens, un papillon, un marsupial, 3 mammifères aquatiques, 2 oiseaux tropicaux, un palmier et 3 espèces préhistoriques. Toutes ces espèces ont été victimes des activités humaines qui ont fini par mener à leur extinction.

La technique qui serait employée est celle du clonage thérapeutique, la même utilisée pour cloner la brebis Dolly. De l’ADN est implanté dans une cellule-œuf «receveuse», appartenant à une espèce voisine, qui incuberait l’espèce ressuscitée. Par exemple, pour recréer un mammouth, on utiliserait une éléphante comme mère porteuse.

Quels sont les critères pour accéder à cette liste ? Entre autres, l’espèce se doit d’être "iconique", en tout cas selon l'association LongNow, de jouer un important rôle écologique. Autre contrainte : posséder de l’ADN assez bien conservé pour permettre de les ramener à la vie. Ce qui exclut d’emblée les dinosaures, n’en déplaise aux fans de Jurassic Park, l’ADN fossilisé n’est pas du tout récupérable.

Ce genre d’entreprise pose de nombreux problèmes éthiques, comme l’argent impliqué (plusieurs centaines de milliers de dollars selon les cas), la place de ces espèces dans un écosystème récent, ou encore l’image renvoyée au public. Interrogé par Sciences et Avenir, le professeur Alain Dubois, du Muséum d’histoire naturelle, déclarait.

«C’est un message redoutable envoyé à la société. On va finir par se dire qu’en pouvant réparer les extinctions, on peut continuer à détruire les milieux naturels. Cela risque de faire baisser la garde de l’opinion publique. Au-delà de ça, ces recherches ne portent que sur des animaux spectaculaires, principalement des grands vertébrés. Or la biodiversité concerne tous les êtres vivants».

D’autres scientifiques y voient au contraire un formidable espoir pour la conservation de la biodiversité, ainsi qu’un passionnant défi scientifique. Il est certain que ce débat ne fait que commencer.

Le palmier de l’île de Pâques (Paschalococos disperta) était le palmier originaire de l’île. Disparu aux alentours de 1650, on attribue souvent sa disparition à son utilisation par les indigènes pour transporter les statues à travers l’île. TripTeaser

Le moho d’Hawaï (Moho nobilis) ou o’o de Hawaï était relativement commun sur l’île avant l’arrivée des Européens. Déjà chassé par les natifs qui ornaient leurs costumes de son plumage, l’arrivée des colons fini par avoir raison de l’espèce, qui disparu en 1934. Smithonian librairies

Comparaison entre un Mammouth laineux (Mammuthus primigenius) à gauche et un Mastodonte américain (Mammut americanum)à droite. Bien qu’appartenant à deux familles et deux continents distincts, ces deux géants préhistoriques ont disparus à cause de l’influence humaine et de la fin de l’ère glaciaire. Wikipédia, Dantheman9758

L'Huia dimorphe (Heteralocha acutirostris) était originaire de Nouvelle-Zélande. Très prisé des collectionneurs pour son plumage et son bec, il a été abondamment chassé. Victime également de la déforestation, il a disparu en 1907. J. G. Keulemans (domaine public)

Le dauphin de Chine ou Baiji (Lipotes vexillifer) était un dauphin d’eau douce originaire de Chine. Il a été victime de la pollution de son milieu d’origine, le fleuve Yangzi Jiang. L’espèce s’est éteinte en 2007. Alessio Marrucci

Le Phoque tropical ou phoque moine des Caraïbes (Monachus tropicalis) a disparu en 1952. Il été chassé dans les mers caribéennes pour sa graisse, et a aussi souffert de la surpêche des poissons dont il se nourrissait. New York Zoological Society.

La Rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas), aussi appelée vache de mer, était un mammifère marin de la famille des dugongs, vivant dans les eaux arctiques. Elle pouvait atteindre 8m de long et peser 11 tonnes. En 1768, seulement 27 ans après sa découverte par les Européens, l’espèce disparue totalement à cause de la chasse. Encyclopædia Britannica, Inc.

Le Xerces bleu (Glaucopsyche xerces) est un papillon californien disparu en 1941. C’est l’un des premiers papillons américain à avoir été victime de l’urbanisation de la côte ouest des Etats-Unis. Joel Sartore

Les oiseaux éléphants, de la famille des Aépyornithidés, étaient originaire de Madagascar. Les Aepyornis étaient parmis les plus grands oiseaux vivants, mesurant 3m de haut et pesant une demi tonne. Ils ont disparus entre le 17e et le 18e siècle. Wikipedia, Acrocynus

Vivant sur le pourtour de l’Atlantique Nord, le Grand Pingouin (Pinguinus impennis) était le plus grand pingouin connu (jusqu’à 85cm de haut) et le seul représentant de sa famille. Chassé durant plus de 100 000 ans, c’est avec l’arrivée des colons en Amérique que l’espèce a rapidement décliné, avant de disparaitre en 1844. Wikipedia, Robert01

L'Eider du Labrador (Camptorhynchus labradorius) était un canard originaire du Canada. Le dernier spécimen a été abattu en 1875 John Gerrard Keulemans (domaine public)

Tympanuchus cupido cupido est un tétras originaire des plaines nord-américaines. Chassé pour sa nourriture, certains spéculent que les premiers pèlerins l'ont consommé à Thanksgiving, plutôt que des dindes. L’espèce s’est éteinte en 1932. Auteur inconnu, 1909 (domaine public)

Le Bruant à dos noirâtre (Ammodramus maritimus nigrescens) était une espèce endémique de Floride. Son habitat marécageux a été traité au DDT dans les années 40, contaminant la chaîne alimentaire. Le dernier spécimen est mort en 1987 National Digital Library of the United States Fish and Wildlife Service

Le Pic impérial (Campephilus imperialis) est une espèce de pic mexicaine. Plus observé depuis les années 60, il est probablement éteint. John Livzey Ridgway (domaine public)

Le Pic à bec ivoire (Campephilus principalis) était un pic originaire du Sud des Etats-Unis et de Cuba. Chassé pour son plumage, l’espèce a disparu en 1944 John James Audubon (domaine public)

La Tourte voyageuse, ou pigeon migrateur (Ectopistes migratorius) était extrêmement abondante en Amérique du Nord au début du XIXe siècle. Le dernier spécimen est mort en 1914 Hayashi and Toda (artists), Charles Otis Whitman (author)



------>Je suis entièrement d'accord avec le professeur Alain Dubois... Cet effet d'annonce, peut être utilisée à double sens. Pourquoi effet d'annonce ? La science et la technique ne sont pas encore tout à fait au point : tous les éléments ne sont pas encore parfaitement maîtrisé... Donc ce n'est pas encore pour demain (c'est mon opinion...).


SCIENCES ET AVENIR 5/04/2013

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PARIS - Des troupeaux de mammouths piétinant de nouveau le sol sibérien? Ce n'est pas un mauvais remake de Jurassic Park mais un exploit à la portée des généticiens, dont certains pensent pouvoir ressusciter des espèces disparues depuis des décennies, voire des millénaires, grâce à leur ADN.

Voici 60 ans, le 25 avril 1953, Francis Crick et James Watson décrivaient pour la première fois dans une étude la structure de l'ADN (acide désoxyribonucléique), la fameuse molécule en forme de double hélice renfermant le patrimoine génétique de toute forme de vie.

Aujourd'hui, certains experts utilisent cette clef pour faire sauter le verrou du vivant et tenter de cloner des espèces éteintes à partir de vieux échantillons conservés dans les muséums.

Le mois dernier, des scientifiques du projet australien Lazare ont annoncé avoir récupéré des noyaux morts dans les cellules d'une étrange petite grenouille, considérée comme éteinte depuis 1983, pour les injecter dans la cellule énucléée d'une cousine éloignée, bien vivante celle-là.

Surgelé depuis 40 ans, ce matériel génétique de la grenouille Rheobatrachus silus est revenu à la vie, comme le Lazare biblique. Certaines cellules d'oeufs ainsi bricolées ont commencé à se multiplier pour former des débuts d'embryons.

Certes, les embryons clonés ont tous péri en quelques jours, mais les chercheurs restent convaincus de pouvoir accomplir le miracle de la dé-extinction de cette grenouille.

Pour la grenouille, ça pourrait prendre un ou deux ans. Pour un mammouth, peut-être 20 ou 30 ans, peut-être moins, estime Hendrik Poinar, spécialiste de la génétique de l'évolution et de l'ADN ancien à l'université canadienne McMaster, interrogé par l'AFP sur cette nouvelle mode des biotechnologies.

Car la liste ne s'arrête pas là: le tigre de Tasmanie, un marsupial carnivore aux allures de loup zébré rayé de la carte dans les années 1930, l'oiseau dodo, disparu depuis la fin du XVIIe siècle...

La dé-extinction compte déjà un succès à son actif: en 2009, un bouquetin des Pyrénées avait été cloné à partir de cellules provenant du dernier représentant de cette espèce, mort en 2000. Un succès mitigé toutefois car le bébé, porté par une chèvre domestique, était mort au bout d'une dizaine de minutes en raison d'une malformation des poumons.

Malgré ces difficultés et les limites du clonage par transfert de noyau de cellule adulte, les biologistes impliqués dans ces projets restent confiants. Et ils peuvent toujours espérer un jour intervenir directement au niveau du génome, c'est-à-dire insérer des bouts d'ADN caractéristiques d'un animal disparu dans le génome d'une espèce très proche.

Ramener à la vie des dinosaures, disparus voici 65 millions d'années, comme dans le film de Steven Spielberg restera inenvisageable car leur ADN est trop dégradé. Mais les spécialistes pensent tout de même pouvoir remonter jusqu'à 200.000 ans en arrière dans l'arbre de l'évolution. Largement suffisant pour ressusciter des tigres à dents de sabre ou l'homme de Neandertal...

J'imagine que s'il n'y avait aucune loi ou morale contre ça, on pourrait repeupler de vastes étendues de Sibérie avec des mammouths et des lions des cavernes, déclare Hendrik Poinar.

La vraie question c'est: "Est-ce qu'on doit le faire?" Carrie Friese, sociologue à la London School of Economics, redoute que cette course à l'exploit scientifique ne laisse l'éthique sur le bord du chemin. Je crains qu'on pense davantage à la possibilité de réussir qu'à ce qu'on fera de l'être vivant qui en résultera, dit-elle.

Un animal est plus que son seul génome, tout n'est pas inscrit dans son ADN alors comment fera-t-il pour apprendre à se nourrir, chasser, voler...? Bref, comment un dodo apprend-il à devenir un dodo ?, ajoute Carrie Friese.

Hank Greely, spécialiste de la bioéthique à l'Université américaine de Stanford, reste très enthousiaste à l'idée de pouvoir ressusciter une espèce. La meilleure raison de le faire, c'est tout simplement que ce serait formidable, vraiment très cool, dit-il, évoquant aussi des bénéfices potentiels pour la science et la biodiversité. Mais pas à n'importe quel prix, insiste le chercheur.

En effet, de nombreuses espèces ayant disparu en même temps que leur milieu naturel, leur progéniture clonée n'aurait nulle part où aller et deviendrait fatalement des bêtes de zoo. Au pire, les espèces ressuscitées pourraient même devenir invasives et recoloniser certains milieux, au détriment d'autres espèces menacées mais toujours bien vivantes, elles.

La dé-extinction est une application particulièrement intrigante du contrôle croissant que nous avons sur le vivant. Nous pensons que cela va arriver. La question la plus intéressante et la plus importante qui se pose, c'est comment l'humanité va s'y prendre, concluaient récemment Hank Greely et son collègue Jacob Sherkow dans un article sur le sujet.


ROMANDIE 22/4/2013

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