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ENERGIE/Le FMI appelle à réduire les subventions, inefficaces et chères

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Washington (awp/afp) - Le FMI a appelé mercredi à réduire les subventions aux prix de l'énergie à travers le globe, estimant qu'elles ne protégeaient pas les consommateurs les plus vulnérables et qu'elles grevaient les finances publiques des Etats.

"Les subventions ont des conséquences négatives sur les finances publiques, la croissance économique, l'équité sociale et l'environnement", a estimé le numéro 2 du Fonds, David Lipton, dans un discours à Washington présentant un rapport du Fonds monétaire international.

Selon ce document, les subventions publiques destinées à faire baisser les prix énergétiques (carburant, fuel de chauffage...) ont coûté 1.900 milliards de dollars en 2011 au niveau mondial, soit 2,7% du produit intérieur brut mondial, en grande partie (40%) dans les pays développés.

D'après le Fonds, les Etats-Unis sont ceux dépensent le plus pour subventionner leur énergie, avec 502 milliards en 2011, suivis par la Chine (279 milliards) et la Russie (116 milliards). A l'heure actuelle, vingt pays sur la planète conservent des subventions dont le montant total dépasse 5% de leur PIB. "Leur but est de protéger les consommateurs, mais (ces subventions) accentuent les déséquilibres budgétaires (et) évincent les dépenses publiques prioritaires", écrit le Fonds, reprenant un de ses thèmes de prédilection.

Interrogé sur le cas de l'Egypte, pays en négociation avec le FMI pour un plan d'aide, M. Lipton a assuré que les autorités du Caire "voulaient s'attaquer à ce sujet". "Il faut qu'ils s'y mettent parce qu'ils ont d'importants problèmes budgétaires", a-t-il ajouté.

D'après le Fonds, les aides aux prix de l'énergie bénéficient d'abord aux ménages les plus aisés, qui sont les plus grands consommateurs d'énergie et profitent des mêmes réductions de prix que les foyers les plus pauvres, ce "qui exacerbe les inégalités". "Il n'y a aucun doute sur le fait que les principaux bénéficiaires sont les propriétaires de voitures et de maisons avec air conditionné", a souligné M. Lipton.

En limitant artificiellement les prix, ces subventions favoriseraient également la consommation d'énergies fossiles, au détriment de l'environnement. "L'élimination de ces subventions pourrait se traduire par une baisse de 13% des émissions de C02 et donner lieu à des retombées positives en réduisant la demande d'énergie mondiale", affirme le Fonds.

Selon les experts de l'institution de Washington, les fonds alloués par les Etats pour subventionner leur énergie pourraient être bien mieux utilisés, notamment dans certains pays producteurs de pétrole. "Transférer vers l'éducation et la santé une partie des ressources qui deviendraient disponibles après une réforme des subventions pourrait permettre de soutenir une croissance créatrice d'emplois sans aggraver la dette des Etats", estime Masood Ahmed, le directeur du département Moyen-Orient au Fonds, cité en annexe du rapport.

Le Fonds recommande de délaisser les subventions au profit de transferts directs de revenus vers les ménages, plus adaptés pour "répondre à leurs besoins", selon M. Lipton.

Conscient qu'une réduction des subventions conduirait toutefois à une très impopulaire hausse des prix, le Fonds préconise d'éviter une augmentation "trop brutale" et de les "moduler" selon les produits énergétiques.

"Avec un planning approprié, des mesures soigneusement conçues pour amortir le choc et une bonne stratégie de communication, cette tâche peut être accomplie", a assuré M. Lipton.

ROMANDIE 27/3/2013

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