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Gibbon à crête noire : De nouvelles mesures pour tenter de le sauver

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Espèce en voie critique de disparition, le gibbon à crête noire vit exclusivement au Vietnam et en Chine. Les chercheurs tentent de mettre au point de nouveaux moyens pour sauver les primates.

Vous l'ignorez peut-être, mais le gibbon à crête noire est le deuxième primate dont la population est la plus faible dans le monde. Selon les scientifiques, les gibbons sauvages ne vivraient que dans un seul endroit connu...

Dans les années 60, les gibbons à crête noire ont même été déclarés espèce éteinte. Mais en 2002, à la surprise générale, les primates au pelage roux flamboyant ou noir profond, ont été de nouveau observés près de la frontière Nord du Vietnam.Quelques années plus tard, d'autres individus ont également été repérés en Chine.


Le gibbon à crête noire est une espèce en voie critique d'extinction -Pphoto : Brian Hoffman / Flickr


Autrefois, le gibbon à crête noire vivait dans les forêts s'étendant du Sud de la Chine au Nord du Vietnam, à l'est de la Rivière Rouge. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une centaine de gibbons à l'état sauvage. A cette constatation inquiétante s'ajoute un taux de reproduction très faible : les femelles ne donnent naissance qu'à un petit tous les trois ans. Depuis 2007, seuls sept petits sont nés en Chine, dont deux n'ont pas survécu à un coup de froid.

Les gibbons à crête noire passent pratiquement l'ensemble de leur vie dans les arbres. Des études ont ainsi tenté de calculer la population survivante en observant le nombre d'animaux présents dans les arbres. Celles-ci ont révélé que les gibbons formaient 18 groupes distincts, dispersés sur l'ensemble du territoire. Ceci le place à la seconde place du primate le plus rare, derrière le gibbon de Hainan, qui vit également dans cette partie de l'Asie.

En 2007 et 2009, le Vietnam et la Chine ont mis en place des zones de protection dans le but de limiter l'extinction des gibbons à crête noire. La Réserve Naturelle de Bangliang, de 6.500 hectares, a ainsi été créée, mais les zones forestières entourant les lieux de protection du primate se sont rapidement transformées en zones agricoles. Et malgré ces zones de sauvegarde, la chasse reste un problème pour l'espèce : les plats cuisinés à base de viande d'animaux exotiques sont très populaires chez les populations locales.

Or, pour qu'une espèce en danger ne se contente plus de survivre, sa population doit augmenter. Toutefois, n'importe quelle zone forestière qui leur est consacrée ne peut accueillir qu'un certain nombre d'individus, selon les ressources alimentaires et l'espace disponible. Si le nombre de gibbons dépasse "ce seuil", nommé capacité de charge, les animaux souffriront de sous-nutrition et seront des proies plus faciles pour les prédateurs, rapporte le Smithsonian Mag.

Des chercheurs de l'Université Dali, au Yunnan, de la Chinese Acadamy of Sciences à Kumming et de la Chinese Research Academy of Environmental Sciences à Pékin, ont souhaité en savoir plus sur l'habitat du gibbon à crête noire et surtout connaître le nombre d'individus qu'il peut accueillir.

En utilisant des images satellites, à haute résolution, de l'habitat du gibbon, ils ont pu classer ces zones selon la végétation. Les scientifiques ont ainsi distingué les forêts, les broussailles, les zones d'arbustes ou les zones développées. Ces critères sont essentiels, car les gibbons ne peuvent vivre que dans les hauteurs arboricoles, éliminant les trois dernières zones comme habitat potentiel.

Les chercheurs ont ensuite classé l'habitat possible du gibbon en fonction de sa qualité, dépendant notamment des routes ou des rivières. Les résultat ont ainsi montré qu'environ 20 groupes de gibbons pourraient vivre dans les zones protégées avant que leur population n'atteigne le seuil critique. Mais, il faut prendre en compte l'extension de l'activité humaine qui pourrait réduire ce nombre.Les gibbons pourraient ainsi atteindre la capacité d'accueil d'ici une quinzaine d'années, stoppant leur développement.

Quelles solutions ? D'après les spécialistes, il existe deux options pour pallier ce problème.

Il s'avère que les zones protégées sont, en réalité, des habitats assez médiocres pour les gibbons à crête noire. Si la qualité de ces zones était améliorée, alors elles pourraient accueillir jusqu'à 26 groupes de primates. Si les animaux se déplaçaient facilement, ils pourraient être transférés vers deux autres zones potentielles d'accueil des gibbons.

Néanmoins, selon les études, aucun gibbon n'a jamais traversé une rivière ou une route. De plus, ces zones habitables, situées au Vietnam, ne sont pas protégées, ce qui signifie qu'elles devraient rapidement être transformées par l'homme. Si le gouvernement vietnamien décidait de protéger ces zones, les gibbons à crête noire pourraient s'y relocaliser. D'autant plus si des couloirs d'arbres, reliant les deux zones, sont créés, permettant aux primates de se déplacer facilement.

En outre, si ces étendues de forêts devenaient des territoires protégés, cela serait bénéfique pour d'autres espèces que le gibbon à crête noire. D'autres espèces comme les civettes, les pangolins, les porcs-épics, les chauve-souris ou même d'autres primates dépendant également de ces habitats pour survivre. "Pour le moment, la population de gibbon à crête noire est très proche de la capacité de charge de son habitat actuel.

La protection et la restauration de la forêt, via la plantation d'arbres produisant de la nourriture pour les animaux afin d'augmenter la qualité de l'habitat est la partie la plus critique de la stratégie de conservation qui est en train d'être mise en place", expliquent les scientifiques.


MAXISCIENCES 30/4/2013

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