Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

L'AQUACULTURE : Qu'est-ce que c'est ? -

Messages recommandés

L’aquaculture (ou halieuculture, ou aquiculture, terme en usage au début du xxe siècle et préconisé par l’Académie française) est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L'aquaculture se pratique en bord de mer (on parle dans ce cas de «cultures marines» ou mariculture), des rivières ou des étangs.

Certains systèmes de récifs artificiels ou dispositifs attracteurs et de concentration (DCP, éventuellement associés à des élevages extensifs in-situ («sea ranching») peuvent être assimilés à de l'aquaculture, dès lors qu'il y a offre directe en nourriture ou en support (indirectement produite à partir de remontée d'eau chargée en minéraux par exemple).

Elle concerne notamment les productions de poissons (pisciculture), de coquillages (conchyliculture), de crustacés (astaciculture et pénéiculture) ou encore d'algues (algoculture).

L'aquaculture est l'une des réponses apportées à la surpêche et aux besoins croissant de poisson. En 2008, elle fournissait dans le monde 76,4 % des poissons d'eau douce, 68,2 % des poissons diadromes, 64,1 % des mollusques, 46,4 % des crustacés et 2,6 % des poissons d'eau de mer consommés par l'homme.

Elle est parfois utilisée pour d'autres motifs que la consommation alimentaire, par exemple en Europe via de nombreuses "stations piscicoles" construites de 1850 à 1870, dans les alpes notamment pour fournir du poisson de réempoissonnement (ou repeuplement) de rivière ou d'étangs de pêche, pour la pêche de loisir, les concours de pêche (avec des risques de pollution génétique ou de diffusion de pathogènes)... ou au Japon pour réintroduire dans l'environnement les crevettes ou des ormeaux là où ces animaux ont été surexploitées ou ont disparu pour d'autres causes (pollution...).

Aquaculture dans la Baie de Luoyuan, Fuzhou, Chine. Photo : Jack Parkinson / Creative Commons

WIKIPEDIA Mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'aquaculture apparaît en Égypte et en Chine au IVe millénaire av. J.‑C.. Elle pouvait concerner des espèces élevées pour l'alimentation, ou pour d'autres raisons (poissons d'apparat tels que les carpes Koï, élevage alimentaires de carpes et tilapia, ou encore culture de plantes aquatiques dont par exemple l'ipomée, la châtaigne d'eau, la truffe d'eau et le lotus).

Les mandarins élevaient le carassin et ils ont créé de grandes fermes aquacoles. L'élevage et la sélection de carpes Koï a commencé il y a plus de deux mille ans.

Une aquaculture extensive existait dans toute l'Europe dès le Moyen Âge, exercée dans une multitude de mares et de réseaux d'étangs, dont certains comme dans la Dombes en France étaient périodiquement vidés et mis en culture, fournissant un complément alimentaire important aux paysans et aux moines. Au xxe siècle la dombes reste un lieu important de pisciculture, avec présence d'espèces sélectionnées pour avoir moins d'arêtes. Au Moyen Âge, le moine Aquarius était chargé des élevages de poissons qui servaient de nourriture, lors du Carême entre autres.

Les rivières elles-mêmes étaient localement des lieux de production, par exemple près des moulins à eau, en amont des barrages où les meuniers nourrissaient et attiraient des poissons avec leurs déchets (riches en vers de farine et autres invertébrés) dont des truites de mer.

Des viviers marins, parfois en forme de navire ou de ponton ont existé où l'on pouvait conserver ou engraisser des poissons ou crustacés (langoustes notamment). La première écloserie de truite semble dater de 1741 (créée par Stephen Ludwig Jacobi), plus d'un siècle avant l'ouverture de la première écloserie des États-Unis (1853) et du Japon (1877). La truite arc-en-ciel (supportant mieux le régime concentrationnaire des élevages industriels) est importée des Etats-Unis en Europe par les élevages qui la diffuseront largement de 1925 aux années 1930 avant de connaître des problèmes d'épidémies dans les élevages).

À la fin du xxe siècle et au début du xxie siècle, avec la reproduction artificielle (ponte induite par injection d'hormone ou hypophisation), la production aquacole augmente de façon spectaculaire, plus vite que toute autre production de denrées alimentaires, notamment pour les saumons et truites, pour les crustacés, les moules, les palourdes et les ormeaux dans les années 2000. Alors que la production aquacole mondiale représentait moins d'un million de tonnes en 1950, elle est d'environ 50 millions de tonnes en 2008. Cette augmentation a un impact environnemental direct (ex. destruction de mangroves pour y installer des élevages de crevettes) et indirect (par la production de farines alimentaires par exemple, dont les farines de poissons, ou encore par l'usage d'antibiotiques, de traitements hormonaux ou de biocides). Le

développement de vaccins aquacoles a pu localement fortement réduire les teneurs des effluents en antibiotiques.

Des variétés de poissons génétiquement modifiés sont à l'étude, le but étant à la fois d'augmenter la productivité, mais aussi rendre financièrement possible l'aquaculture de variété populaires auprès des consommateurs et qui sont normalement inadaptées à l'aquaculture, comme le saumon AquAdvantage, développé par AquaBounty Technologies. Une controverse importante existe sur ces poissons OGM inventés en France et développés au Canada, mais non autorisés sur le marché alimentaire. Ils sont appelés «Frankenfish» (pour le personnage du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne et fish signifiant poisson en anglais) par les groupes anti-OGM aux États-Unis. Ces associations sont préoccupées par les éventuels risques sur la santé. Elles pointent également du doigt le fait que du poisson OGM s'échappant des fermes puisse éradiquer le poisson sauvage.

L'aquaculture a contribué au développement ou à la circulation de maladies qui sont redoutées des aquaculteurs en raison des pertes qu'elles peuvent occasionner.

Elle est en France organisée autour de la Fédération Française d'Aquaculture (FFA) qui dispose d'une "Commission sanitaire", de l'UNPSA (Union Nationale Aquacole de Prévention Sanitaire) et dans certaines régions en groupements de défense sanitaire aquacole et en organisations professionnelles autour du CIPA (Comité Interprofessionnel des Produits de l'Aquaculture). Le secteur bénéficie de l'aide de vétérinaires aquacoles, pour évoluer vers une "Aquaculture durable" via l'innovation par exemple promue par le SFAMN (Syndicat Français de l'Aquaculture Marine et Nouvelle).

Enfant employé dans une ostréiculture en Caroline du Sud, début xxe siècle. Photo : Lewis Hine provenant de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis


WIKIPEDIA mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • L'aquaponie, polyculture extensive intégrant sous forme de symbiose poissons, mollusques, et une multiplicité de végétaux, lesquels ne nourrissent des déjections elles mêmes transformées par des bactéries;

Exemple de Pisciculture Photo : Jikū / Domaine Public


  • La pisciculture, c’est-à-dire l'élevage de poissons ;

La conchyliculture, l'élevage de coquillages. Les types les plus courants de conchyliculture sont :


  • l'ostréiculture (élevage des huîtres),


  • l'halioticulture (élevage des ormeaux),


  • la mytiliculture (élevage des moules),


  • la pectiniculture (élevage de coquilles Saint-Jacques ou de pétoncles) ;



  • L'élevage de crustacés :

</li>

L'élevage de crustacés :


  • L'astaciculture est l'élevage des écrevisses,


  • La pénéiculture (élevage de crevettes de mer et de crevettes d'eau douce) est pratiquée en France,


  • les crevettes "gambas" sont élevées en grande quantité au Brésil,



  • la crevette impériale ;



Algoculture au kibboutz Ketura dans Le désert du Néguev (Israël) Photo : Remi Jouan / Creative Commons / Licence GNU Free Documentation



  • L'algoculture, c’est-à-dire la culture d'algues.



---> QUALITES NUTRIRIONNELLES du poisson d'élevage :

Les qualités nutritionnelles du poisson d'élevage sont parfois inférieures à celles du poisson sauvage, comme c'est le cas du saumon d'élevage, qui contient souvent moins d'oméga-3 que le saumon sauvage.

Pour lutter contre la diffusion des maladies dans les fermes aquacoles à haute densité, les éleveurs utilisent médicaments et antibiotiques pouvant affecter la santé des consommateurs. Du vert malachite, un composé chimique potentiellement cancérogène utilisé pour traiter les parasites, est régulièrement retrouvé dans le poisson d'élevage d'origine chinoise malgré son interdiction en 2002.




WIKIPEDIA mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'aquaculture a produit 68,3 millions de tonnes de poisson et plantes aquatiques en 2008, dont 28,8 millions de tonnes de poisson, alors qu'au début des années 1950, la production mondiale ne dépassait pas le million de tonnes.

La part de l'aquaculture dans la production totale de poisson était en 2008 de 36,9 %, contre 30 % en 2002, 8 % en 1980 et 4 % en 1970. La Chine représente 71 % du marché.

- Un peu plus de la moitié (57,7 %) des fermes sont en eau douce et élèvent descyprinidés (carpes) et des cichlidés (tilapias).

- Dans les élevages marins, on élève surtout des saumons, du thon, des daurades, des bars, des mollusques dont les huîtres et les moules, ainsi que des crustacés comme les crevettes.

- Quant à la production de plantes aquatiques, elle se monte à 13,9 millions de tonnes en 2004, principalement représentée par la laminaire japonaise (4,5 millions de tonnes), le wakamé (2,5 millions de tonnes) et le nori (1,3 million de tonnes). Les principaux pays producteurs sont la Chine (10,7 millions de tonnes), les Philippines (1,2 million de tonnes), la Corée du Sud (0,55 million de tonnes) et le Japon (0,48 million de tonnes)
.
Avec une croissance annuelle moyenne de 8,8 % depuis 1970, il s'agit de la plus grande expansion dans le secteur de la production alimentaire. Au cours de la même période, la pêche a progressé de 1,2 %, l'élevage terrestre de 2,8 %. Les pays qui ont enregistré la plus forte croissance annuelle moyenne, hors algoculture, entre 2000 et 2008 sont la Birmanie (27,1 %), le Viet-Nam (22,1 %), le Chili (10,1 %), l'Indonésie (10 %) et l'Égypte (9,3%).


WIKIPEDIA

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'aquaculture présente des avantages et inconvénients par rapport à d'autres types d'élevage : Un des avantage est que le poisson d'étang ne dépense pas de calorie pour se réchauffer et peu pour se déplacer ; Ainsi, 1 mégacalorie sous forme d'aliment ingéré permet de produire 20 g de protéine de poisson, contre 10 pour le poulet, 6 pour le porc et 2 pour les bovins.

Les fermes aquacoles classiques (intensives) s'implantent au détriment de l'écosystème, en particulier des mangroves dans la zone tropicale, comme c'est le cas des élevages de crevettes en Thaïlande.

Des poissons s'échappent fréquemment de cages ou d'élevages, représentant une menace lorsqu'il s'agit d'espèces exogènes, de poissons malades ou parasités, ou une source de pollution génétique lorsque ce sont des souches OGM ou sélectionnées (ex carpes très grosses et sans arêtes obtenues par sélection sur plusieurs générations et pour certaines importées de Tchécoslovaquie en France dans les années 1930).

L'usage massif de médicaments est source de pollution des eaux côtières et présente un risque pour les poissons sauvages environnants, de même que les rejets de déchets issus de l'élevage intensif.

Un kilogramme de poisson d'élevage nécessite la capture de trois (truite portion) à sept (très gros bars) kilogrammes de poissons sauvages (capelans, anchois) pour leur alimentation, moins pour des poissons comme les silures, qui valorisent très bien les protéines végétales et l'amidon. À l'état sauvage, on estime qu'il faut dix kilogrammes de «poisson fourrage» pour produire un kilogramme de poisson carnassier (le poisson sauvage dépense beaucoup plus d'énergie pour échapper à ses prédateurs et pour se nourrir dans la nature que dans une ferme), l'essentiel de la consommation des pays occidentaux.

Un élevage respectueux de l'environnement se concentrera sur les poissons herbivores, ou élèvera lui-même les poissons destinés au «fourrage» afin de ne pas détourner les ressources des prédateurs sauvages. Néanmoins, il est difficile de ne pas introduire dans la chaine alimentaire des poissons contaminés par divers métaux ou polluants organiques, d'autant plus que les poissons piscivores sont âgés ou en tête de réseau trophique, avec notamment des problèmes avec le mercure.

Une alternative véritablement durable à l'aquaculture conventionnelle est testée actuellement par l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Elle vise à nourrir les poissons d'élevage par des larves d'insectes (Black soldier Fly, Hermetia illucens) elles-mêmes nourries par des déchets agricoles: En Indonésie il faudrait 180 tonnes de tourteaux d'huile de palme pour produire 60 tonnes d'insectes (ainsi que du compost agricole) puis 25 tonnes de poissons. Ce procédé pourrait être facilement adapté à d'autres climats ainsi qu'à d'autres cultures moins controversées que l'huile de palme.

Comparativement à l'élevage d'animaux terrestres, l'aquaculture présente l'avantage de nécessiter moins de nourriture, et donc d'avoir un impact environnemental inférieur. En effet, les poissons étant des animaux à sang froid et vivant dans l'eau, ils utilisent moins d'énergie pour garder leur corps à température ou pour constituer une ossature. Par exemple, la carpe convertit 30 % de sa nourriture en protéines, alors que la volaille n'en transforme que 25 %, le cochon 13 % et le bœuf 5 %.

Élevage biologique de truites dans le Blausee(Canton de Berne - Suisse). Photo : Adrian Michael / Creative Commons / Licence GNU Free Documentation

--->Aquaculture labellisée "biologique" :


  • Bien que devant encore faire face à de nombreux défis, l'aquaculture «biologique» croît rapidement, même si elle est encore de 2000 à 2010 une très petite niche dans le marché aquacole llui-même en très forte croissance (moins de 0,1 % de l'aquaculture mondiale était certifiée «biologique» en 2005), mais la demande et l'offre se développent dans de nombreux pays, de même que le contenu des labels, sous l'égide notamment d'un groupe de travail de l'IFOAM dévolu à l'aquaculture et à la pêche.

L'aquaculture "biologique" concerne pour le moment quelque espèces de poissons, quelques crustacés et de petites productions de mollusques (animaux filtreurs ou brouteurs), mais une réflexion est en cours pour élargir le nombre de mollusques / coquillages d'élevage pouvant être labellisés, sachant que «Les produits de la chasse et de la pêche d’espèces sauvages ne sont pas considérés comme relevant du mode de production «biologique». A ce sujet, voir : Aquaculture et pisciculture biologiques.



---> AQUACULTURE et RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE :


Contrairement aux élevages d'animaux terrestres, l'élevage de poisson ne rejette pas de méthane. De plus, l'algoculture participe au captage du CO2atmosphérique.


La montée des océans provoqué par le réchauffement climatique pourrait affecter l'aquaculture car de nombreuses fermes sont situées dans les régions côtières.


CLIQUEZ ICI : législation européenne en vigueur

- La Directive européenne 2006/88/CE du Conseil du 24 octobre 2006 (document PDF)
- Règlement du Parlement et du Conseil Européen du 9 mars 2011
- Des informations sur la bioconversion des déchets agricoles de l'aquaculture
- Niveaux de concentration de polluants chimiques dans les produits de la pêche côtière française (Atlantique) : métaux, metalloïdes et composés organochlorés, par espèce...
- Relations entre Aquaculture et l'Environnement : cas de la France




WIKIPEDIA mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • La France a une tradition ancienne (plus de 1000 ans) de pisciculture extensive en étangs (Limousin, Dombes et nombreux viviers créés par les moines, et utilisation extensive des retenues de moulins dont les vers de farine et déchets de meunerie alimentaient les truites et d'autres poissons ainsi sédentarisés). Au début du xxe siècle (Statistiques 2002, publiées en 2003) Environ 6.000 exploitants d'étangs déclarés, surtout localisés en Région Centre et Rhône-Alpes et Lorraine ont livré 12.000 tonnes (6.790 pour le repeuplement et 2.570 pour la consommation) de carpe, gardon, brochet et tanche, pour un chiffre d'affaires d'environ 16 millions d'euros. 80 % de la production part à la consommation directe, 12 % servent aux rempoissonnements pour la pêche de loisir et 8 % pour le repeuplement des rivières
.

  • La salmoniculture en rivière puis la pisciculture marine sont plus récentes. 60.000 tonnes de poissons étaient produites par an au début des années 2000 (en 2002), pour environ 222 millions d'euros de chiffres d'affaires : salmoniculture (133,8 millions de chiffres d'affaires) a permis de produire environ 41.000 tonnes de truites arc-en-ciel (Bretagne et Aquitaine surtout). 52 producteurs en mer ont livré 5.800 tonnes, 3.000 tonnes de bar, 1.200 tonnes de dorade royale et 910 tonnes de turbot.


  • La conchyliculture (huîtres, moules et coquillages) s'est fortement développée sur la façade atlantique.


  • les conchyliculteurs ont produit 90.300 tonnes d'huîtres, 4.100 tonnes d'autres coquillages, produites par 52.600 concessions sur le domaine public sur 18.100 hectares et 1.570 km de littoral.

Dans les années 1980, on a modélisé les rejets de salmonicultures d'eau douce, confirmant que les piscicultures étaient une source d'eutrophisation des cours d'eau, ou de colmatage des fonds à leur aval. Poussés par les DIREN et Agences de l'eau, Les groupements de pisciculteurs ont mis en place des programmes de maîtrise des rejets des établissements piscicoles. Les groupement de défense sanitaire aquacoles cherchent des solutions aux risques sanitaires et localement recensent les "points-noirs" de pollution piscicoles, dans les Landes par exemple et en Gironde).

Depuis 1997, les réflexions sur la réglementation de la pisciculture marine se traduisent en propositions et l'aquaculture en eau douce est soumise à l'écotaxe sur la pollution de l'eau, mais en contrepartie bénéficie (pour les exploitants s'équipant en système de traitement/épuration des rejets) d'aides financières ou primes pour épuration en déduction du montant de la redevance. La redevance est calculée selon le tonnage d'aliments, son "énergie digestible", et la pollution estimée pour les matières en suspension, l'Azote réduit et le phosphore.

Des statistiques mondiales de l'aquaculture sont mises à disposition par l'Ifremer, et des stratégies d'innovation développées, incluant des projets de domestication de nouvelles espèces de poisson d'eau douce en France, étudiés par l'INRA.

L'aquaculture en rivière et étangs doit aussi s'inscrire dans les SAGE (Schémas d'aménagement et de gestion des eaux) et être compatible à la Trame bleue qui depuis les Lois Grenelle 1 et Grenelle 2 déclinent la trame verte et bleue nationale sur les cours d'eau.

On appelle en France «Poissons fourrages» : les poissons « destinés intégralement à l'alimentation d'autres espèces aquacoles».


WIKIPEDIA mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
C'est une forme d'élevage en mer (Sea ranching ou marine-ranching) souvent proposée ou réalisée autour d'un dispositif d'attraction physique ou utilisant par exemple le son (par conditionnement, de poissons attirés par un son qu'ils ont peu à peu appris à associer à une distribution de nourriture) qui se développe.

Certains envisagent même sur ce principe des "machines à pêcher automatiques" (également au moyen d'un dispositif acoustique). Dans ces cas, le conditionnement doit être entretenu dans le temps, ou« périodiquement renforcé », par exemple le saint-pierre (Sarotherodon galilaeus) ne mémorise pas le son comme associé à la nourriture plus de 6 mois. Un "parfum" peut également être utilisé, mais avec le risque d'effets environnementaux imprévus.

Ce pourrait être une alternative moins coûteuse et moins polluante que les piscicultures en mer telles qu'elles existent aujourd'hui, qui concentrent le poisson en cages.

LeJapon envisage de l'utiliser pour assurer son autonomie alimentaire en produits de la mer. Il peut être adapté à la culture d'algues ou d'éponges dont certains métabolites (stéroïdes, latrunculine, produites par les Latrunculiidae) peuvent présenter un intérêt commercial. Une structure de type récif artificiel ou micro-habitat protégeant les juvéniles ou les pontes peut aussi être associée.

Dans le même esprit, Jacques Rougerie propose d'utiliser son île artificielle habitable (« Sea orbiter ») comme une ferme marine itinérante utilisant comme moyen de fertilisation un système qu'il nomme "FENES" (« fertilisation par enrichissement naturel des eaux océaniques de surface, couplé avec une PAC (pompe à chaleur) et / ou une pico-centrale électrique fonctionnant par ETM (énergie thermique des mers) ».

Sea Orbiter Photo Fondation Jacques Rougerie
Le site de Jacques Rougerie est un régal pour les yeux, à voir ses réalisations et ses projets : http://www.rougerie.com

Une des difficultés est de faire en sorte que des poissons ou mammifères prédateurs ne repèrent eux même le stimulus de "conditionnement", mais même s'ils le font, leurs "proies" conservent toutes leur capacité à les fuir (de même qu'en présence de méduses envahissantes). La présence de quelques prédateurs étant alors même un gage d'élimination des proies blessées, malades, etc. et de meilleure santé et qualité du produit ainsi élevé. Une labellisation "bio" serait également plus facile à obtenir.


WIKIPEDI mai 2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Spécialiste de l’aquaculture et de la pollution des eaux mais aussi romancier, Michel Girin partage, pour FUTURA SCIENCES, ses réflexions sur le milieu de l’aquaculture, ses enjeux et ses perspectives. Il aborde aussi le poids actuel de l'aquaculture en regard de la pêche et ses perspectives à moyen terme.

[b]Comme vous le savez, un produit de la mer sur trois consommé en France, l’aquaculture affiche une expansion économique galopante sur les quatre dernières décennies. Cette forme d’élevage concerne aussi bien les poissons que les crustacés, les algues ou les mollusquescomme les moules ou les huîtres, et emploie plus de dix millions de personnes dans le monde.[/b]


Il s'agit ici de répondre à quelques questions importantes comme les problèmes les problèmes liés aux métaux lourds ? Ou encore où en est l’usage de souches OGM, l’état des lieux des produits bio, si l'aquaculture peut nourrir l'humanité ?.


Ferme de saumons en Norvège. Le saumon norvégien « bio » commence à se démocratiser sur les étals de l’Hexagone. ©️ Thomas Bjørkan, cc by sa 3.0

Outre les éléments de réponse à certaines de nos question, Michel Girin, est l'auteur d'un louvrage : [i]Les poissons d’élevage sont-ils stressés ? 80 clés pour comprendre l'aquaculture, aux éditions Quae. L'auteur y répond à 80 questions posées par l'équipe éditoriale, représentatives des principales préoccupations du public face à des sujets comme la qualité des produits d'élevage, l'utilisation de farines de poisson pour nourrir des poissons en élevage, les conditions de vie des animaux en élevage ou l'impact de l'aquaculture sur l'environnement.[/i]


Ce dossier proposé par FUTURA SCIENCES est destiné à compléter les informations précentes tirées de Wikipedia.




FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Statistiquement, les 34 kilos de produits aquatiques que consomme annuellement le Français moyen comprennent deux kilos de produits sauvages pour un kilo de produits d’élevage. Mais les habitudes de chacun font sensiblement pencher cette balance moyenne d’un côté ou de l’autre, suivant les individus.


Un consommateur de poissons, crustacés et coquillages de large diffusion, disponibles toute l’année, souvent en promotion, consommera quasi exclusivement des produits aquatiques d’élevage. Celui qui privilégiera les grosses pièces, les mentions «de ligne» ou «pêché en mer», et naturellement les espèces dont l’élevage n’est pas encore au point, consommera quasi exclusivement des produits sauvages.


Comment savoir ? L’origine pêche ou aquaculture dépend entièrement de l’espèce achetée, de la taille choisie et du prix au kilogramme que vous êtes prêts à payer. Ainsi, si vous achetez du saumon de l’Atlantique, il sera d’élevage, sauf à porter sur l’opercule une marque métallique «saumon sauvage», ce que vous trouverez rarement et à un prix élevé : 90% des saumons de l’Atlantique commercialisés aujourd’hui sont des saumons d’élevage.

Si vous achetez des bars ou des dorades portion, surtout si leur prix est inférieur à 18 euros par kilo et leur origine la Grèce ou la Turquie, il s’agira de poissons d’élevage. Un bar dépassant 1 kg sera par contre très vraisemblablement sauvage. S’il ne porte pas de marque métallique à l’opercule, ou s’il porte une simple marque «poisson breton», il viendra vraisemblablement d’un coup de chalut heureux d’un bateau sortant pour des marées d’une à deux semaines. Pour avoir la certitude qu’il a été pêché à la ligne par un petit bateau sortant pour la journée, vous devrez trouver sur son opercule une marque métallique «bar de ligne».


Huîtres sur une plage de Fouras, en Charente-Maritime. Il existe aussi en vente des huîtres sauvages, plus difficiles à ouvrir. ©️ Gilbert Bochenek, cc by sa 3.0

- Une huître sera toujours vendue avec indication de son origine (bretonne, normande, Marennes) ou de ses conditions de finition (paimpolaise du large, fine de claire). Dans tous ces cas, il s’agira d’huîtres d’élevage. Mais votre poissonnier pourra proposer occasionnellement des huîtres dont la bourriche porte la marque «sauvage». Leur coquille sera beaucoup moins régulière que les coquilles d’huîtres d’élevage, leur chair sera généralement plus salée et vous aurez intérêt à les faire ouvrir par un professionnel, sauf à être prêt à vous engager dans une opération aussi difficile que dangereuse pour vos mains.

- Une moule de bouchot ou d’Espagne sera toujours une moule d’élevage.

- Une crevette d’Équateur ou de Colombie sera d’élevage. Une crevette de Guyane sera de pêche, comme une crevette «pêchée en mer» du Sénégal ou de Madagascar. Mais une crevette «bio» ou label rouge de Madagascar ou d’Équateur sera d’élevage.


FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Le site Internet Nutraqua du pôle de compétitivité des produits aquatiques Aquimer, qui rassemble tous les organismes professionnels et centres de recherche français touchant à l’aquaculture, présente des analyses comparées de la qualité nutritionnelle de 47 poissons, crustacés et mollusques sauvages et d’élevage.


Ces analyses font apparaître que c’est l’espèce et non la provenance (pêche ou élevage) qui détermine la composition nutritionnelle d’un produit aquatique. Contrairement à une idée reçue, les produits d’aquaculture ne sont pas nécessairement plus gras que les poissons sauvages.


Le poisson sauvage, qui doit chasser pour se nourrir et échapper à ses prédateurs, est souvent plus élancé que le poisson d’élevage. Il est vu par le consommateur comme la référence de qualité, d’authenticité. Les ligneurs qui pêchent le bar en saison, dans les brisants du raz de Sein et d’autres zones dangereuses, l’ont bien compris. Ils clipsent depuis quelques années une marque sur l’opercule de leurs captures, avec la mention «bar sauvage de ligne», et ces poissons sont présentés sur les étals à distance du bar d’élevage, bien moins cher, qui annonce son origine géographique, mais précise rarement «bar d’élevage». Les coquillages d’élevage ne cachent en général rien de leur origine : une moule sera affichée sans hésitation «de bouchot » et une huître «de claire».

Moules sur des bouchots dans la baie de Wissant, dans le Pas-de-Calais. Les propriétés nutritionnelles des produits de la mer seraient plus liées à l’espèce qu’au lieu de production. ©️ Pline, cc by sa 3.0


L’origine n’est pas le seul point important. La fraîcheur est essentielle.

- Le poisson sauvage de chalut peut passer huit à dix jours sous glace avant son arrivée au port, puis subir deux ou trois jours de manutention et de transport dans lesquels peut intervenir une rupture temporaire de la chaîne du froid, avant d’arriver sur l’étal d’un poissonnier qui ne le vendra pas nécessairement le jour même de sa réception.


Table de tri sur un chalutier. Il faut parfois plus d’une dizaine de jours pour que le poisson pêché en haute mer se retrouve sur les étals. ©️ Allen Shimada, NOAA, NMFS, OST, DP

- Le poisson d’élevage, baigné dans l’eau glacée en bord de bassin et transporté jusqu’à l’unité de conditionnement sans rupture de la chaîne du froid, n’attend pas dans une cale la fin d’une marée et ne fait pas le détour par une criée : il va directement chez le grossiste, dans une quantité et à une date entendues entre les parties, ce qui permet au grossiste de programmer son acheminement immédiat vers le détaillant.

Depuis 2009, les professionnels français de la pisciculture se sont ainsi dotés d’une charte de qualité «Aquaculture de nos régions», qui garantit des délais de livraison n’excédant pas 72 heures, une traçabilité jusqu’à l’œuf, un suivi sanitaire rigoureux, des conditions d’élevage respectant le bien-être du poisson et une démarche durable. Cette charte n’empêche pas les producteurs intéressés de se doter de certifications complémentaires, en particulier le label rouge et la certification Agriculture biologique.


Il peut aussi y avoir une différence de taille à âge égal. Dans toutes les espèces dont la culture implique la capture de juvéniles sauvages, comme l’huître le plus souvent, la moule, le muge et bien d’autres, le génome du produit d’élevage est identique à celui du produit de pêche. L’animal d’élevage n’a donc aucune raison d’accéder à une taille plus importante que ses ancêtres. Il peut par contre grandir légèrement plus vite, ou être plus gras, n’ayant pas à chasser sa nourriture ni à nager sur de longues distances.


Pour une espèce dont la reproduction est maîtrisée, comme la carpe, le bar, la dorade, le turbot, les salmonidés, la sélection génétique peut avoir conduit à une lignée ne grandissant pas seulement plus vite, mais capable d’atteindre une taille finale plus élevée. Cette sélection peut aussi s’être attachée à privilégier des caractères morphologiques, comme une forme plus râblée, avec disparition des écailles sauf quelques douzaines en zone sub-thoracique chez la carpe miroir, ou des nageoires hypertrophiées chez les carpes d’ornement.


Il existe cependant un cas dans lequel l’animal d’élevage peut grandir plus vite et jusqu’à une taille plus élevée que son semblable diploïde : c’est le cas des huîtres triploïdes stériles, qui ne consommeront pas d’énergie pour une maturation sexuelle et pourront destiner intégralement la ressource énergétique de leur alimentation à leur croissance.


- Le poisson sauvage circule librement en mer et dans les estuaires, entrant à l’occasion dans des zones polluées par des rejets urbains, industriels ou provenant du transport maritime. Il se nourrit de ce qu’il trouve, poissons, mollusques ou crustacés, qui peuvent être parfaitement sains ou être plus ou moins fortement affectés par un polluant chimique ou organique, voire infectés par un pathogène ou un parasite transmissibles.

- Le poisson d’élevage est confiné dans un bassin alimenté en eau de qualité contrôlée ou dans une cage implantée dans un site sans pollution notable. Il est normalement nourri de morceaux de poisson ou d’un aliment composé à haute valeur énergétique, testés l’un comme l’autre pour s’assurer qu’ils ne contiennent ni polluant ni pathogène. Mais des éleveurs plus soucieux de performance que de qualité peuvent faire subir à leurs poissons des traitements nocifs pour le consommateur (produits phytosanitaires dans l’eau, antibiotiques dans l’aliment) en l’absence d’un délai suffisant entre le traitement et la commercialisation. Les mêmes producteurs peuvent faire ingérer des accélérateurs de croissance à leurs poissons. Une charte de bonnes pratiques et un contrôle rigoureux de leur mise en œuvre sont indispensables pour éviter ces dérives.


Un poisson sauvage libre de tout polluant ou pathogène sera donc plus sain qu’un poisson d’élevage, mais un poisson d’élevage libre de tout traitement inadéquat ou «dopage» sera plus sain que son homologue sauvage affecté par un polluant ou un pathogène.


FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il ne devrait pas y avoir de métaux lourds dans un poisson. Une telle présence est anormale, et le professionnel confronté à cette situation a le devoir d’en avertir les autorités.


Schématiquement, chaque individu faisant partie d’une chaîne alimentaire doit consommer une dizaine de kilos de matière vivante pour produire un kilo de sa propre chair. De ce fait, si ce qu’il mange contient n grammes d’un composant non biodégradable, ce qui est le cas des métaux lourds, sa chair va se charger de 10n grammes de ce composant. Le prédateur qui le consommera verra sa chair se charger de 100n grammes du composant, celle du prédateur de troisième niveau de 1.000n grammes, et ainsi de suite à chaque niveau ultérieur.

On se gardera cependant d’en déduire abusivement que la concentration du composant dans la chair du prédateur va se trouver automatiquement multipliée par 10 d’un niveau à l’autre. Il faudrait pour cela que le prédateur consomme des proies ayant toutes la même charge du composant non biodégradable en cause, donc de même niveau dans la chaîne alimentaire et ayant été soumises à la même exposition. En pratique, le facteur multiplicatif est souvent plus proche dans la réalité de 3 ou 4 que de 10.


Ce niveau de 3 ou 4 est cependant suffisant pour qu’on trouve chez des prédateurs de fin de chaîne, comme les thons ou les espadons, des taux de métaux lourds, en particulier sous forme de méthylmercure, comparables à ceux qui ont causé la pollution des poissons de la baie de Minamata (Japon) dans les années 1950. Mais ce n’est pas la consommation annuelle de cinq steaks de thon ou d’espadon qui produira chez un consommateur français une intoxication comparable à celle qu’ont vécue les populations de pêcheurs de la baie de Minamata, mangeant du poisson de la baie 365 jours par an.


La réponse à la question posée est donc : oui, il peut y avoir des métaux lourds dans certains poissons et, quelle que soit la quantité, c’est trop ! On y ajoutera que cela n’empêche pas une consommation occasionnelle de ces poissons, étant entendu qu’on évitera d’en faire sa nourriture exclusive..


La catastrophe de Minamata, causée par des taux importants de mercure (à l'image) dans les poissons, reste emblématique du problème des métaux lourds dans l'alimentation. ©️ DP


J’ai cherché dans la littérature et demandé à des collègues. Aucun de nous n’a trouvé trace d’une intoxication humaine par des métaux lourds présents dans la chair de poisson d’élevage. Par contre, à chaque fois que la question est posée, la catastrophe de Minamata (Japon) revient en référence.

Plus de 57 ans après la reconnaissance officielle des faits, c’est toujours, avec 13.000 victimes reconnues, la référence fondamentale du domaine de la contamination de l’homme par la consommation de poisson chargé en mercure.

Mais elle contient deux facteurs qui ne sont pas transposables :

- d’un côté, une usine dont les responsables cachent pendant des dizaines d’années qu’elle rejette en continu dans la baie de Minamata des effluents chargés en mercure,

- de l’autre, une population de petits pêcheurs dont l’unique source de protéines animales est, à longueur d’année, du poisson pêché dans la baie.

Cacher un rejet de cette ampleur (400 tonnes de mercure au total) n’est bien heureusement plus possible. Ne manger comme source de protéines animales que du poisson d’aquaculture, d’une source unique, à longueur d’année, me paraît aussi monotone qu’inimaginable.


La seule leçon à retenir de cela est que diversifier son alimentation en nature et en sources est à la fois un plaisir et une précaution.



futura sciences 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Il n’existe aucune raison qui puisse empêcher l’Homme de mettre au point la culture de quelque espèce aquatique que ce soit. Reste qu’au-delà de la possibilité technique de faire, il faut inévitablement en passer par la contrainte de la rentabilité économique.


Dans ce domaine, certaines espèces vont se montrer difficiles à aborder parce qu’elles sont soit particulièrement grosses et difficiles à domestiquer (baleines, orques, etc.), soit particulièrement cannibales (bouquet, homard, etc.), soit particulièrement fragiles à la manipulation (rouget-barbet, etc.). En pratique, pour qu’une espèce puisse être élevée, il faut lever les verrous techniques existants, ce qui implique de les identifier précisément.



Une sole commune. Son élevage est difficile, car elle refuse l’alimentation granulée. ©️ Hans Hillewaert, cc by sa 3.0

Un cas de verrou bien identifié est celui de la sole. C’est une espèce dont la ponte et la fécondation naturelles en captivité sont faciles à obtenir avec un bon régime alimentaire, et dont l’élevage larvaire ne pose pas de difficulté. Mais elle se refuse obstinément à passer d’une alimentation humide intégrant des composants coûteux (chair d’annélides, de coquillages ou de crustacés) à la consommation de granulés.

Dans son bassin, la jeune sole s’approche de l’aliment, soulève la tête, pose sa bouche dessus et semble goûter. Le granulé est alors ignoré ou pris dans la bouche et recraché. Les individus ont une aptitude étonnante à refuser obstinément, pendant des mois, un aliment qui leur déplaît, mangeant juste le nécessaire pour survivre, avec une croissance presque nulle. Les nutritionnistes n’ont pas encore trouvé la formulation alimentaire qui satisferait l’animal, tout en ayant une cohésion suffisante pour ne pas se déliter et pourrir l’eau des bassins. Le jour où quelqu’un trouvera la solution à ce problème précis, la sole pourra devenir un produit aquacole.

Certaines espèces de poissons, comme ces rougets-barbets Mullus surmuletus, n’ont pas encore de filière d’élevage développée, à cause de verrous techniques. ©️ Philippe Guillaume, Flickr, cc by nc sa 2.0


Un cas de problème dont la nature n’est pas clairement connue est celui du rouget-barbet. La ponte et la fécondation en captivité de ce poisson sont faciles à obtenir, mais l’œuf est très petit (moins d’un millimètre de diamètre) et la larve qui en sort, transparente, semble incapable d’avaler un rotifère ou est peu attirée par cette nourriture.

J’ai réussi, dans une expérience, à faire consommer des rotifères puis des nauplii d’Artemia à quelques dizaines de larves et à en porter une jusqu’à l’âge de 51 jours, avec un certain niveau de croissance, mais sans obtenir sa métamorphose en juvénile.

Je suis incapable de dire dans quel sens il faudrait aller pour trouver une solution. Filtration des rotifères les premiers jours pour ne mettre dans le bac d’élevage que les plus petits ? Recherche d’une nourriture vivante de substitution ? Conditions d’élevage différentes ? La liste des questions est largement ouverte pour qui tentera de s’attaquer à l’élevage de ce poisson. Une fois le dernier verrou technique levé, c’est le marché qui va décider si l’élevage est viable ou non : soit le prix de vente pourra couvrir le coût de production plus une marge satisfaisante, soit il faudra attendre que le prix de vente monte par l’effet d’une raréfaction des stocks et que le prix de revient baisse grâce à un progrès technique, jusqu’à se retrouver sur un point d’équilibre.


Chaque espèce, à partir du moment où le progrès de la technique permet d’en assurer l’élevage, présente un coût de production qu’il est facile de calculer, en fonction de ses performances de croissance, de ses paramètres d’élevage, des coûts spécifiques au lieu de son élevage, de la taille de l’exploitation en cause, des contraintes administratives locales et des financements accessibles. Ce coût de production évolue constamment en fonction des progrès de la technique d’élevage et des frais spécifiques au lieu de production.


Un élevage peut être rentable aujourd’hui dans un pays et non rentable dans un autre. Un progrès technique peut le rendre demain rentable des deux côtés. Une nouvelle contrainte peut le rendre déficitaire partout.



FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La culture des poissons marins s’est développée en France, et plus largement en Europe, sur la base de techniques de reproduction en captivité et d’élevage larvaire mises au point autour de 1970 dans quelques laboratoires pionniers, puis industrialisées en écloseries de production dans les années 1980 et 1990.
Tri des [size=9]alevins. La culture des poissons marins sur les littoraux doit composer avec nombre d’activités préexistantes. ©️ Carl Steinbeisser, DP[/size]

Activité nouvelle, la culture des poissons marins ne peut se développer qu’en se créant une place sur des sites littoraux déjà fortement sollicités par l’urbanisation, les ports, le tourisme, la conchyliculture et la préservation de l’environnement. Cette création de place ne peut se faire qu’aux dépens des activités déjà implantées, en venant les concurrencer pour les sites eux-mêmes, voire à leur détriment, en venant y rejeter des eaux usées et de déchets alimentaires.

C’est dire que les perspectives de cette nouvelle aquaculture sont limitées, d’autant qu’elle a rencontré en France la même opposition de principe que la salmoniculture marine, avec le qualificatif «turboteries industrielles» démarqué de «porcheries industrielles». La seule perspective possible dans ces conditions est un développement limité de quelques exploitations de petite taille, bien intégrées dans le tissu local, produisant au plus quelques milliers de tonnes ensemble, d’un poisson haut de gamme sur des normes de qualité écologique, et vendu dans un circuit court.

Les obstacles sont similaires en Italie. Par contre, en Espagne pour le turbot, en Grèce et en Turquie pour le bar et la dorade, une pression moindre sur les sites littoraux a permis l’implantation d’unités de production de plusieurs centaines de tonnes annuelles, voire de plus d’un millier de tonnes. Cette ouverture a permis d’atteindre des productions nationales de plusieurs dizaines de milliers de tonnes par an, et de penser dépasser la centaine de milliers de tonnes à terme.


Thunnus obesus. L’élevage de thons en cage au large est l’une des évolutions possibles de la culture des poissons marins. ©️ Allen Shimada, NOAA NMFS OST, DP

Mais la véritable perspective de la culture des poissons marins est dans la production de gros individus en cages flottantes au large. La multiplication rapide des cages de grossissement de thons pêchés en Méditerranée a ouvert la voie vers cette option. Il reste à la confirmer en maîtrisant l’ensemble du cycle vital, pour développer des élevages ne dépendant plus de la capture de juvéniles sauvages.

Cela se fera éventuellement en association avec l’implantation de champs d’éoliennes au large, en jouant l’association de deux nouveautés complémentaires. Il faudra, pour y parvenir, en même temps une grande détermination et une solide capacité de conviction : un tel développement ne se fera pas sans rencontrer des oppositions fortes.




FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Beaucoup de consommateurs qui mangent sans états d’âme des produits de l’agriculture et débattent des qualités respectives de différentes variétés ont encore la pensée réflexe de considérer le mot «élevage» appliqué à un poisson comme dévalorisant en regard du mot «sauvage». Certains aquaculteurs, en réaction, essayent de masquer (ou «oublient» de signaler) la source élevage de leurs produits. D’autres l’assument aujourd’hui totalement. Tous, cependant, sont inquiets de voir accolé le sigle OGM à leurs produits.


Les OGM sont présents en aquaculture sous la forme de nourriture pour les animaux d’élevage, ou encore de lignées stériles à croissance plus rapide. ©️ DR

Pourtant, en interprétant l’expression «organisme génétiquement modifié» comme qualifiant des végétaux ou des animaux qui ont été l’objet de modifications ciblées de leur génome, il n’y a pas aujourd’hui de produits OGM dans l’aquaculture ni de perspective d’en voir à court ou moyen terme. L’Ifremer, organisme majeur de la recherche halieutique mondiale, s’est fixé pour règle en 2001 de ne mener des travaux dans ce domaine qu’en appliquant en permanence le principe de précaution, tant pour l’environnement que pour la sécurité du consommateur.


Mais il y a des farines de végétaux OGM dans certains aliments pour l’aquaculture, en particulier des tourteaux de soja OGM. Et si l’on élargit le terme OGM à la qualification de végétaux ou d’animaux résultant d’hybridation ou de traitements générateurs de polyploïdie, dans le but de produire des lignées stériles, à croissance plus rapide que les animaux d’origine, il y a aujourd’hui des produits OGM dans l’aquaculture, en particulier des huîtres et des saumons. La stérilité de ces lignées protège néanmoins contre le risque de multiplication de ces individus en cas d’échappement.


En pratique, la profession aquacole, à la différence de la profession agricole, est encore peu soumise à la pression des grands industriels semenciers et consciente que l’usage d’individus OGM serait mal vu des consommateurs, du fait des risques importants de dispersion de ces individus dans le milieu aquatique. Elle ne pousse donc pas dans le sens d’une introduction d’individus OGM dans ses produits.



FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Non seulement on peut faire de l’aquaculture «bio», mais une grande partie de la production aquacole est de fait bio : si l’on prend en compte les deux paramètres majeurs qui font qu’un produit est bio, l’absence de traitement par pesticides et l’usage d’aliments sans OGM, les algues et les coquillages de culture sont des produits bio.


Au niveau des espèces carnivores et détritivores, rares sont encore les éleveurs qui produisent «bio». Mais quelques-uns le font, et leurs distributeurs en Europe et en Amérique le font activement savoir à leurs clients. On trouve ainsi, en particulier sur les étals français, du saumon de Norvège bio et des crevettes de Madagascar bio.


Le site Internet du ministère chargé de l’Agriculture met à la libre disposition de toute personne intéressée les spécifications à respecter par une ferme aquacole pour pouvoir prétendre au label Agriculture biologique(AB). Il n’existe en effet pas encore de procédure spécifique à un éventuel label aquaculture biologique (AqB).


Le cahier des charges français fixant les règles de production et de transformation des espèces aquacoles, publié en 2000, a été remplacé par un règlement européen sur l’aquaculture biologique entré en application le 1er juillet 2010. Ce nouveau règlement précise les règles détaillées pour la production bio de poissons, d’algues marines et de crustacés.


Pour les animaux d’aquaculture, il encadre les pratiques d’élevage (densité, température, oxygène, lumière, structure d’élevage, etc.), l’origine des animaux (espèces locales, n’affectant pas les stocks sauvages, etc.), ainsi que les règles relatives à leur alimentation. L’objectif est de garantir au consommateur des produits sains et de haute qualité, en limitant le plus possible l’incidence sur l’environnement aquatique. En 2009, 29 isciculteurs étaient certifiés, soit plus du double par rapport à 2008.



FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L’aquaculture progresse pendant que la pêche stagne ou régresse. Cette progression est due à la combinaison de deux facteurs : la levée par la recherche appliquée de points de blocage techniques, qui ouvre de nouvelles perspectives, et la raréfaction des produits de la pêche, qui entraîne une montée des prix, favorable à l’aquaculture.


Quand la levée de points de blocage et la raréfaction des produits de la pêche se trouvent réunies avec une bonne disponibilité en sites exploitables, des investisseurs dynamiques et une main d’œuvre à bas prix, le développement de l’activité prend une forme explosive. La culture des crevettes tropicales en Amérique latine (une région du monde qui avait très peu de tradition aquacole), pour le marché international, en est le cas le plus flagrant.


Tout développement de ce type a ses limites : saturation du marché, saturation des sites, apparition de concurrents à main-d’œuvre moins chère ou mieux placés. Au fur et à mesure que la production croît, il est de plus en plus dur de placer ses produits. Il devient en même temps nécessaire d’intensifier et de rationaliser les élevages, pour produire plus sur une même surface, voire d’adapter les techniques pour produire «bio». À un moment ou à un autre, un cyclone, une épizootie ou même une guerre civile (le Sri Lanka a connu cela) vient réduire la production et faire perdre des marchés, qui sont aussitôt pris par des pays concurrents, auxquels il faudra les reprendre plus tard.


Le succès d’un développement aquacole porte en lui-même, dans sa phase expansionniste, les germes de la lutte pour survivre qui dominera sa phase de maturité. D’autant plus que l’expansionnisme de l’aquaculture va déranger des activités concurrentes, qui peuvent elles aussi avoir des ambitions de croissance, ou simplement craindre une dégradation des ressources qu’elles exploitent.


L’aquaculture qui balbutiait n’indisposait personne. L’aquaculture qui gagne provoque en réaction l’opposition déterminée, parfois violente, des environnementalistes et d’activités qu’elle vient concurrencer dans leurs besoins en sites et en eau de qualité.


L’aquaculture contribue à nourrir l’humanité. Elle y contribuera encore plus demain. Mais on ne sacrifiera pas une partie importante de l’agriculture pour multiplier les étangs piscicoles. On n’éradiquera pas une grande partie du tourisme et de l’urbanisation littorale pour multiplier les fermes marines. On ne développera pas massivement la culture de poisson-fourrage pour compléter l’approvisionnement par la pêche. On ne lancera pas des productions à grande échelle de microalgues comme la spiruline, riches en protéines, mais sans marché établi. La contribution de l’aquaculture à la nourriture de l’humanité restera de ce fait minoritaire, plus une contribution de diversification alimentaire qu’une contribution alimentaire de base.



FUTURA SCIENCES


FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
À force de surexploitation, la pêche décline, alors que les marchés sont de plus en plus demandeurs. L’aquaculture en profite pour s’installer solidement sur les étals. Mais sa croissance inquiète. N’est-elle pas en train de détruire des milieux fragiles ? D’ajouter d’autres pollutions dans des zones déjà fortement agressées ? Ne va-t-elle pas reproduire les dérives de l’agriculture, poissons «aux hormones», bourrés d’antibiotiques et de pesticides, OGM dangereux pour la nature et le consommateur ?


Les professionnels ont trois objectifs :

- l’amélioration de la qualité des aliments,
- l’utilisation de matières premières végétales dans la composition des aliments
- et le respect de l’environnement littoral.


En 80 questions, ce livre aborde toutes les rumeurs, toutes les inquiétudes, toutes les accusations, sans tabou, en vue d’éclairer une activité longtemps décriée pour son manque de perspectives et critiquée aujourd’hui pour son succès.


À découvrir aux éditions Quae, Les poissons d’élevage sont-ils stressés ? 80 clés pour comprendre l'aquaculture, un ouvrage de Michel Girin.


Cliquez pour acheter le livre de l'auteur


----->Je compte l'acheter prochainement et pourrait ainsi ajouter d'autres éléments à ce dossier sur l'aquaculutre.






FUTURA SCIENCES 1/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Paris - La consommation mondiale de poisson, première denrée commercialisée dans le monde, a grimpé en flèche au cours des 50 dernières années, doublant pratiquement entre 1960 et 2012 grâce à l'aquaculture, selon un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l' alimentation (FAO) publié lundi.

Selon la FAO, la consommation mondiale par tête a atteint 19 kilos par an - contre 10 kilos en 1960 par individu, soit 158 millions de tonnes en 2012, 10 millions de tonnes de plus qu'en 2010.

Si les captures marines sont demeurées stables par rapport à 2010 avec environ 80 millions de tonnes, en revanche la production aquacole mondiale a affiché un record de plus de 90 millions de tonnes en 2012 dont la Chine a représenté plus de 60% du total, précise-t-elle.

Rething water DK 11/12/2013


Selon ce rapport intitulé "La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture", l'aquaculture a progressé au rythme moyen de 6,2% par an entre 2002 et 2012, dont une nette augmentation de 12% en Afrique et 10% en Amérique Latine, mais seulement 5,5% en Chine: elle reste le principal producteur mais la croissance tend désormais à ralentir.

La FAO signale tout de même que pour continuer de croître de façon durable, l'aquaculture devra devenir moins dépendante du poisson sauvage pour nourrir ses élevages. Quinze pays totalisent 93% de la production aquacole mondiale, dont le Chili et l'Égypte qui ont dépassé en 2012 le million de tonnes produites.

Pour le poisson sauvage, moins de 30% des stocks qui font l'objet d'un suivi régulier par la FAO sont surexploités, indique l'organisation qui y voit le signe positif d'un renversement de la tendance observée au cours des dernières années, après des tentatives drastiques de réguler la pêche au niveau régional et international. Selon elle, un peu plus de 70% des stocks sont pêchés à des niveaux biologiquement durables.

Dans le monde, une dizaine d'espèces particulièrement productives représentaient le quart des prises en 2011 dont 60% des stocks sont déjà pleinement exploités.

Le poisson est devenu l'une des denrées les plus échangées à l'échelle mondiale, précise la FAO, ce marché atteignant (en 2012) une valeur globale de 130 milliards de dollars, chiffre qui a de fortes chances d'augmenter encore jugent les auteurs, avec plus de 200 pays exportateurs.

En outre, plus de la moitié (54%) des exportations en valeur (et plus de 60% en volumes) étaient réalisées par des pays en développement ce qui fait de la pêche et de l'aquaculture un élément de développement décisif de nombreuses économies locales.

La Chine reste de loin le premier exportateur, pourtant elle est aussi devenue le troisième importateur de produits de la pêche après les États-Unis et le Japon. L'Union européenne pour sa part reste le principal marché d'importation et sa dépendance ne cesse de croître.

Dans les pays en développement, le poisson et ses dérivés assurent souvent la moitié de la valeur des exportations. Et pourtant en 2012, il ne représentait que 10% des exportations d'origines agricoles et 1% de la valeur totale des échanges mondiaux.

Le poisson représente 17% des apports en protéines dans le monde et jusqu'à 70% dans certains pays côtiers. Il fait vivre 10 à 12% de la population mondiale, soit quelque 60 millions de personnes, en grande majorité (84%) en Asie. Depuis 1990, l'emploi dans le secteur a progressé plus vite que la croissance démographique, insiste la FAO.

Ce qui confère à la pêche et à l'aquaculture un rôle critique croissant pour de nombreuses économies: 90% des pêcheurs professionnels dans le monde pratiquent une pêche artisanale et 15% sont des femmes.

NutritionFacts.org 22/11/2013


Romandie 19/5/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...