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BelleMuezza

FRANCE : Des tonnes de déchets refont surface sur l'île d'Oléron

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Ils étaient enfouis à quelques centaines de mètres de la plage... dans les années soixante. L'île d'Oléron voit débarquer des milliers de tonnes de déchets sur son sable, comme le rapporte Sud Ouest. En cause: l'érosion marine.

Une bouteille de vin pilée, une autre en plastique, compressée. Plus loin, un enjoliveur de Renault 16 ou des boîtes de conserve rouillées et concassées parmi des dizaines de sacs-poubelle d’un bleu seventies. S’il fallait une preuve ultime de la montée des eaux de l’Atlantique à la vitesse d’un cheval au galop, la voici. Ouvertes alors à des centaines de mètres du rivage entre les années 60 et 80, plusieurs décharges d’ordures ménagères remontent ainsi à la surface d’une île d’Oléron rongée par l’érosion. Après le colossal curage de 2 500 premières tonnes à demi enfouies dans la dune de Saint-Trojan, en 2011, les dernières grandes marées viennent une nouvelle fois de réveiller ce cauchemar insulaire du côté de Grand-Village-Plage.

[...]"Véritable site d’archéologie contemporaine à ciel ouvert, la veine d’avant le tri sélectif affleure cette fois au beau milieu de la plage de la Giraudière, l’une des plus belles de l’île, fréquentée chaque jour d’été par près de 9.000 vacanciers", indique le journal Sud Ouest. Entre Xynthia et l'érosion par le vent, la décharge située à l'origine à 250 mètres du rivage a les pieds dans le sable.

Autorisée par l'Etat entre les années 1960 et 1980, cette décharge comblait à l'origine des cratères creusés par les bombes de la Seconde guerre mondiale.

«C’est en apercevant un morceau de bitume suspendu dans le vide que nous avons soudain réalisé qu’il s’agissait de l’ancienne route de la décharge», raconte une riveraine, encore estomaquée par la progression de l’océan.

Rongée plus encore que le reste des côtes françaises, Oléron aurait, à certains endroits, déjà reculé de plusieurs centaines de mètres. «La tempête Xynthia nous en a pris 200 d’un coup ; et l’érosion éolienne, une dizaine chaque année», se désole Jacques Verwicht, le maire de Grand-Village. Car, si l’élu n’est évidemment guère enchanté par cette résurgence malpropre à l’avant-veille de la saison touristique, il ne fait hélas qu’hériter de pratiques autrefois innocentes. «À l’origine, ce site devait se trouver à plus de 250 mètres des vagues. Comment aurait-on pu imaginer que l’océan nous rattraperait à ce point ? Ces décharges ont d’ailleurs été autorisées par l’État pour combler les cratères creusés par les bombes de la Seconde Guerre mondiale.»

Scrutant avec inquiétude les archives de l’ONF (1), qui recensent plusieurs autres déchetteries, possiblement rayées des mémoires plus encore que de la carte, les insulaires avertis redoutent désormais les prochains équinoxes.

[...]Acculé autant que dépassé par cette montagne de déchets ressuscités, Jacques Verwicht promet en retour un grand nettoyage de printemps. «Il y a urgence et danger, oui. Alors, sans attendre l’autorisation ministérielle, qui risque de prendre six mois, j’espère trouver une entreprise qui m’en enlèvera la moitié avant l’été. Soit quatre mètres de hauteur, une dizaine de profondeur, et une soixantaine de longueur, d’après ce que nous disent les anciens.»

Chez le voisin de Saint-Trojan, 1,5 milliond’euros ont été nécessaires pour vider la poubelle de plage. Malgré quelques subventions diverses et variées, gageons que le maire de Grand-Village ne manquera pas de ressasser son idée d’installer des parcmètres en bord de mer. L’été dernier, l’affaire avait fait long feu au terme d’une semaine à peine d’installation et de sabotages.


(1) Office national des forêts.


SUD-OUEST 7/5/2013

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