Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

Pour se camoufler, une vipère du Gabon utiliserait la nanotechnologie sans le savoir !

Messages recommandés

Aussi mortelle qu'élégante, la vipère du Gabon est recouverte de taches d'un noir velouté, qui s'entremêlent avec des écailles blanches et brunes. Les écailles les plus sombres ne reflètent qu'une infime partie de la lumière qui leur parvient, créant un contraste qui permet à l'animal de se fondre parfaitement dans son décor végétal. Ainsi, les proies de passage repèrent bien moins facilement ce reptile adepte de la chasse en embuscade.

Vipère du Gabon / Bitis gabonica Patrick JEAN / Muséum de Nantes


Dans une publication de la revue britannique Nature, une équipe de chercheurs des universités allemandes de Kiel et Bonn, annonce avoir percé le secret de cet "ultra-noir" : des microstructures en formes de feuilles très serrées en recouvrent les écailles, et sont elles-mêmes hérissées d'arêtes nanométriques (un nanomètre est équivalent à un milliardième de mètre).

Gros plan en microscopie électronique sur les écailles dorsales de la vipère du gabon. (a) On y observe des structures en relief (p). Un zoom plus poussé (b, c et d) permet d'en observer les contours dont la forme ressemble à du corail. Seules les écailles les plus sombres présentent de telles structures. Les autres (partie droite de l'image présentent une simple structure "verruqueuse" (e, f, et g)


Et c'est cette combinaison de structures minuscules pointant selon des angles différents qui éparpillerait et piégerait aussi bien la lumière, estime l'étude. Les nanostructures qui recouvrent les écailles d'un noir profond formant les taches typiques de la vipère "Bitis rhinoceros" pourraient même contribuer à fabriquer un matériau miracle pour absorber la lumière.

"La structure produisant cet effet de noir velouté pourrait aussi être appliquée à d'autres matériaux", écrivent les chercheurs. Ils pourraient par exemple s'avérer très utiles pour des systèmes optiques ou capturer la chaleur du soleil.

Certes, il existe déjà des surfaces artificielles "ultra-noires" plus sombres que les taches de la vipère, mais elles pourraient encore être améliorées si on leur adjoignait la nanotechnologie dont la nature a doté le serpent, estime Marlene Spinner, zoologue à l'Université de Bonn, interrogée par l'AFP.


SCIENCES ET AVENIR 16/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
La vipère dite du « Gabon de l’Ouest » se camoufle à la perfection, notamment grâce à ses motifs noir de jais dont la structure microscopique est très particulière. Avec cette couleur, sa peau ne réfléchit que 11 % de lumière. Cette constitution spécifique pourrait s’appliquer à d’autres surfaces très absorbantes, comme les panneaux solaires, pour en améliorer l’efficacité.


La coloration joue un rôle primordial dans la distinction des animaux. L’intensité des couleurs est un outil dans la communication ou le choix du partenaire pour la reproduction. Par ailleurs, l’aposématisme, une stratégie animale permettant l’émission d’un signal d’avertissement visuel, est un moyen de défense très efficace. La peau des prédateurs est souvent terne, ceux-ci cherchant à se confondre avec l’environnement extérieur. La vipère du «Gabon de l’Ouest» est passée maître dans l’art du camouflage.

Les motifs et les couleurs de la peau de la vipère du «Gabon de l'Ouest» font de cet animal l'un des serpents les plus doués en camouflage. ©️ Marlene Spinner et al., 2013, Scientific Reports

Ce serpent, le Bitis rhinoceros, est la plus grosse vipère d’Afrique, mais c’est aussi un excellent chasseur. Il se cache dans les forêts denses tropicales que l’on trouve en Guinée, en Guinée-Bissau, dans la Sierra Leone, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo. La vipère du «Gabon de l’Ouest» chasse en embuscade, elle se camoufle durant de longues heures dans les feuilles du sol de forêt, attendant qu’une proie à son goût surgisse. Si la technique d’embuscade lui sied à merveille, c’est parce que ses couleurs et la structure géométrique de ses motifs lui procurent un excellent camouflage.


Le secret de Bitis rhinoceros réside dans ses taches noir de jais. Disposées sur son dos presque en forme de losange, elles lui permettent de se confondre avec les zones d’ombre au sol. Rares sont les serpents qui peuvent rivaliser avec ce camouflage de haut niveau ! Des chercheurs allemands se sont intéressés de plus près à ces taches. Ils souhaitaient analyser la structure moléculaire de cette peau de velours. Leurs résultats, publiés dans les Scientific Reports montrent une structure tout à fait surprenante.


À l’aide d’un microscope à balayage électronique (MEB), les scientifiques ont observé des petits reliefs de 30 microns de haut (sorte de microcils), striés de nervures ramifiées. Des tests optiques montrent que ces structures reflètent moins de 11 % de lumière, contre 27 % pour les autres couleurs. Par ailleurs, quel que soit l’angle de visée, la capacité d’absorption ne change pas. La vipère du Gabon et la vipère à cornes sont les espèces les plus proches de la vipère du «Gabon de l’Ouest», mais elles ne possèdent pas une structure aussi complexe.


Les microcils qui recouvrent les taches noires la peau de la vipère du « Gabon de l'Ouest » fournissent un meilleur camouflage à l'animal. ©️ Marlene Spinner, 2013, Scientific Reports

La configuration de la peau en microcils fournit un noir de velours parfait à la vipère du «Gabon de l’Ouest». Elle dispose donc d’un camouflage idéal pour se confondre avec le sol de la forêt. Sol particulièrement exposé aux variations d’ombre et lumière engendrées par les mouvements de la canopée. Les propriétés optiques de ce noir seraient potentiellement transférables à d'autres matériaux. De telles surfaces, très absorbantes et peu réfléchissantes, présentent un intérêt certain. Elles pourraient être appliquées dans de nombreux domaines, comme sur des capteurs solaires thermiques ou sur des systèmes optiques.




FUTURA SCIENCES 25/5/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...