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Admin-lane

Aux États-Unis, les fourmis folles succèdent aux fourmis de feu

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Les invasions de fourmis se succèdent dans le sud-est des États-Unis. Ainsi, les fourmis folles (Nylanderia fulva) gagneraient du terrain depuis 2002, tout en mettant à mal et en repoussant leurs cousines dites de feu. Or, ce conflit fait des victimes collatérales impliquées dans le fonctionnement de certaines chaînes alimentaires.


Le problème des espèces invasives ne date pas d’hier, comme en témoigne le cas des invasions de fourmis dans le sud-est des États-Unis. Des fourmis d’Argentine (Linepithema humile) sont ainsi arrivées par bateau au port de la Nouvelle-Orléans en 1891. Depuis, elles ont été chassées par les fourmis de feu noires (Solenopsis richteri) dès 1918, puis rouges (Solenopsis invicta) dès les années 1930. Ces fourmis rouges sont peu appréciées des personnes vivant sur les zones colonisées, car leurs piqûres sont douloureuses. De nombreux citoyens américains commencent pourtant à les regretter depuis l’arrivée de la fourmi folle Nylanderia fulva.


Pour la première fois observé à Houston (Texas) en 2002, cet insecte a depuis causé de sérieux soucis en se reproduisant rapidement, tout en colonisant les murs et les vides sanitaires des habitations, non sans endommager au passage quelques installations électriques. La situation serait telle que certaines personnes doivent faire intervenir des «exterminateurs» tous les trois à quatre mois pour profiter de leur bien immobilier en toute quiétude. Et dire que les Solenopsis invicta vivent paisiblement à l’extérieur, et qu’elles ne piquent que si on les embête…


Au fait, comment se passe la cohabitation entre ces deux insectes ? La réponse vient de nous être fournie par Edward LeBrun (université du Texas à Houston, États-Unis) dans la revue Biological Invasions. Elle se résume en un seul mot : mal ! Par ailleurs, l’étude souligne que la progression de l’invasion des fourmis folles, et le drame écologique qu’elles seraient en mesure d’occasionner, pourraient facilement être limités si des efforts étaient entrepris pour éviter d’en transporter accidentellement.


Cette espèce de fourmi a commencé à poser problème dès 2002, mais elle n’a été identifiée avec précision qu’en 2012 : Nylanderia fulva. Elle est qualifiée de folle car elle se déplace très rapidement en changeant constamment de direction. ©️ Gotezk et al., 2012, Plos One

Nylanderia fulva est originaire d’une région située entre le nord de l’Argentine et le sud du Brésil. Les invasions de cette espèce d'arthropodes ont été suivies par les chercheurs sur deux prairies situées à proximité des côtes texanes. Après leur arrivée, les fourmis folles fauves (leur nom commun officiel) se sont rapidement développées, au point d’atteindre une densité de population 100 fois plus importante que celle des fourmis de feu… qui ont finalement été éliminées par les nouveaux arrivants, ou poussées à migrer vers d’autres lieux. Notons que les premiers effets de la présence de la nouvelle espèce ont été constatés bien avant que leur densité ne dépasse celle des Solenopsis invicta. D’ailleurs, ces insectes ne sont pas les seules victimes, puisque les fourmis autochtones ont aussi vu leurs populations décroître.


En effet, les fourmis folles tendent à monopoliser les ressources alimentaires également recherchées par leurs concurrentes, mais aussi par d’autres insectes. Et c’est bien là le problème. L’arrivée des Nylanderia fulva provoque une diminution de la biodiversité et de l’abondance d’espèces d’arthropodes essentielles au bon fonctionnement des chaînes alimentaires. Des écosystèmes entiers pourraient donc être affectés par cette nouvelle invasion, ce qui signifie qu’elle ne doit pas être négligée.


Les fourmis folles fauves (Nylanderia fulva) font 3,2 mm de long. Elles aiment les climats chauds et humides, ce qui explique qu'elles vivent dans des régions côtières. ©️ Joe MacGown, Mississippi Entomological Museum

Des moyens de lutte ont été mis en œuvre pour limiter la dissémination des fourmis de feu, comme la pose d’appâts empoisonnés, mais ils sont sans effet sur les Nylanderia fulva. Cependant, l’étude a montré que cette espèce progresse d’environ 200 m par an. Ainsi, l’invasion pourrait être contenue si des efforts sont entrepris pour éviter tout transport accidentel de ces fourmis omnivores et opportunistes.



FUTURA SCIENCES 23/5/2013

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