Une étude australienne, publiée le 22 mai dans PLos ONE, a mis en évidence que des wallabies d'élevage étaient porteurs de bactéries résistantes aux antibiotiques. C'est pour les réintroduire dans leur milieu naturel que ces wallabies, de l'espèce Petrogale penicillata, font l'objet d'un élevage destiné à renforcer les populations sauvages, l'espèce étant en danger. Avec cette découverte, difficile d'envisager de relâcher les animaux porteurs de ces bactéries génétiquement résistantes aux antibotiques, sans risquer de provoquer une bombe "biologique" à retardement parmi la population sauvage, jusque là épargnée...

L’équipe de Michelle Power, de l'Université Macquarie (Nouvelle-Galles du Sud, Australie), a détecté dans les excréments de ces wallabies captifs, mais pas dans ceux des populations sauvages (qui ont été aussi analysés) de l'ADN bactérien codant pour une résistance à la streptomycine, la spectinomycine et au triméthoprime. "

Comment ces gène ont fait leur chemin pour s'installer dans les intestins des wallabies est pour l'heure inconnu. Toutefois, les chercheurs pensent probable que que l'eau ou la nourriture ait pu véhiculer les bactéries porteuses de ces gènes et que la proximité avec l'homme en augmenterait les risques. "Nous avons constaté que des gènes de résistance aux antibiotiques de pathogènes humains ont été "récupérés" par ces wallabies, en voie de disparition, et que ces bactéries pourraient se répandre dans la nature si les animaux porteurs étaient libérés, précise le Dr/ Power.

Des recherches antérieures ont déjà montré que la proximité de l'homme peut augmenter l'exposition des animaux à des organismes porteurs de tels gènes. C’est le cas chez des chimpanzés en Ouganda, des grands dauphins en Atlantique et de nombreux poissons, oiseaux et autres mammifères sauvages.



MAXISCIENCES 25/5/2013