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Des animaux, la flore et des hommes : les champions de la biodiversité

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A l'occasion de la sortie de son livre "Les Héros de la biodiversité", Allain Bougrain Dubourg nous fait partager la vie et la passion de quelques personnalités qui oeuvrent à préserver autant la faune que la flore, indispensables pour les humains pour leur survie.

Protéger la faune et la flore peut aussi se traduire par des gestes simples au quotidien visant à ne pas nuire à notre environnement et donc préserver les espèces... Tout le monde n'a pas l'étoffe d'un "héros" connu ou reconnu, mais tout le monde peut participer à préserver la biodiversité !


Mon héros à moi, c'est mon petit-fils. Il va avoir 11 ans dans un mois, mais il est déjà très sensibilisé à la préservation de la faune et de la flore... Et pas seulement ! Il est capable de faire la "leçon" à des adultes ou à d'autres enfants, quand il les voit malmener certaines règles élémentaires ou ne pas respecter des choses toutes simples qui lui ont été apprises depuis sa plus tendre enfance, comme ne pas jeter de papiers à terre, arracher des branches aux arbres, poursuivre des oiseaux au sol, malmener un animal de compagnie... et même envers certaines personnes portant de la fourrure ! Le plus merveilleux, c'est qu'il arrive à se faire écouter, même si certaines de ces personnes cherchent un échappatoire pour expliquer leur geste ! Parfois, devant leur air interrogateur, il donne des explications, avec ses mots d'enfants, pourquoi il faut éviter certaines attitudes. Et ça passe plus tôt bien....

Un exemple parmi d'autres : les animaux ont tendance à venir vers lui, comme s'il les attirait comme un aimant. Lorsque un animal vient vers lui, il s'accroupit car il sait que dans cette position il ne représente pas une menace. Lorsqu'il s'agit d'un chien, il demande toujours à la personne l'accompagnant s'il peut le caresser. Une précaution que nous avons prise quand il était petit et qui fait maintenant partie de ses habitudes. Pour les chats, c'est une autre histoire car entre eux et lui, on peut dire, comme pour moi, que c'est une histoire d'amour partagé ! Oh, cela ne l'empêche pas de vivre une vie d'enfant épanoui, seulement il est plus attentif que d'autres (adultes compris) au respect du "vivant"...

Pour en revenir au livre d'Allain Bourgoin Dubourg, vous trouverez dans les messages suivants quelques portraits d'hommes qui se sont engagés parfois depuis de très nombreuses années dans le combat de préserver la biodiversité...




Photo : couverture du livre

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Partout où l’Homme développe ses activités, les animaux doivent composer avec les modifications de leur environnement. Pour éviter que des espèces disparaissent et que la biodiversité ne s’appauvrisse, des volontaires mènent des actions de protection des animaux dans tous les domaines.


Engagé depuis une trentaine d’années dans la préservation de la biodiversité, Allain Bougrain Dubourg sensibilise le grand public avec ses émissions télévisées ou de radio, ses ouvrages, ses conférences… et ses actions de terrain. Président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), il fut également membre fondateur du Grenelle de l’environnement.


À la tête de la LPO, Allain Bougrain Dubourg se bat depuis des années pour préserver la biodiversité. ©️ LPO

Tels des artisans, des gens de tous horizons consacrent leur vie à un meilleur respect de l’environnement et des animaux qui le peuplent, des petits mammifères aux vautours, en passant par les papillons, les mérous, les faucons ou encore les chauves-souris. Allain Bougrain Dubourg vous invite à découvrir leur quotidien dans ce dossier présenté par FUTURA SCIENCES.


Ces tranches de vie sont accompagnées de vidéos de la série Les héros de la biodiversité, réalisée par Allain Bougrain Dubourg et diffusée sur France Télévisions. Pour aller plus loin et connaître d’autres personnes engagées, vous pouvez poursuivre votre lecture avec l’ouvrage Les héros de la biodiversité. Cliquez ICI pour retrouver les vidéos en question.



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Difficile de synthétiser ce personnage hors norme. Ses premiers diplômes éclairent pourtant le chemin. Il décroche simultanément un bac scientifique et un diplôme de secouriste. La rigueur scientifique le guidera tout au long de sa vie vers l’histoire naturelle. Quant au secourisme, il l’appliquera aux Hommes en considérant qu’une des meilleures manières de les soulager reste de préserver leur planète.

Jean-François Noblet est le fondateur de la Frapna, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature. ©️ M.-C. Bouillon, DR

Fondateur de la puissante Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), il excelle dans l’art pédagogique. Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages sur la nature, inlassable conférencier, initiateur de campagnes en faveur de la faune, guide de voyages naturalistes, il est référent environnement au conseil général de l’Isère. Son humour conjugué à sa compétence et sa détermination en font l’un des acteurs essentiels de la biodiversité.

Une simple bouteille peut se révéler très meurtrière pour de petits mammifères. ©️ Jean-François Noblet, DR

Même si l’on ne sait à qui attribuer la formule « le diable est dans le détail », Jean-François Noblet pourrait bien en revendiquer l’application. Là où l’on ne voit rien, il révèle le détail. Et les détails qu’il identifie dans la nature sont diablement préoccupants. Il s’agit de ces milliers de pièges mortels, apparemment insignifiants, en réalité redoutablement « impactants » pour la faune sauvage.

Des équipements simples permettent d’éviter les noyades. ©️ Jean-François Noblet, DR

Visite guidée par Jean-François Noblet, qui nous entraîne dans une balade peu bucolique. Nous avons tous vu, le long des autoroutes, ces bassins de décantation recueillant les eaux de ruissellement chargées de métaux lourds, de poussières issus des rejets de voitures, d’hydrocarbures, etc. On ne peut que se réjouir de pareilles installations (imposées par la loi sur l’eau) qui évitent de répandre dans la nature les pollutions insidieuses. Le problème, c’est que les bassins en question sont généralement réalisés grâce à une membrane en plastique polyéthylène parfaitement lisse.

En ouvrant les poteaux creux, on découvre des milliers de cadavres. ©️ Jean-François Noblet, DR

Dès lors, des milliers d’animaux qui tombent accidentellement dans les bassins, ou qui y plongent, deviennent incapables d’en sortir. Jean-François Noblet a expertisé les cadavres. Il retrouve des campagnols, des lézards des murailles, des lièvres, des belettes et même des oiseaux ou des grenouilles sans parler des « kilos » de lombrics. La solution est simple : couler une petite jetée en béton ou installer des filets de sauvetage. En Isère, une association de réinsertion fabrique et met en place ces échappatoires qui fonctionnent parfaitement bien… même pour les humains.

Inconsciente du danger, la chouette chevêche se pose sur un poteau creux. ©️ Jean-François Noblet, DR

Soyons maintenant tête en l’air. De nombreux poteaux métalliques supportant les lignes téléphoniques de France Télécom sont creux. Résultat : des millions d’animaux cavernicoles pénètrent à l’intérieur par le sommet non obturé et ne peuvent en ressortir. S’entassent ainsi des écureuils, des mésanges et autre petite faune, qui agonisent dans ces poteaux meurtriers. Dénoncés depuis 1985, les poteaux furent peu à peu bouchés, mais il en reste encore un grand nombre à équiper… La question est identique pour les poteaux métalliques qui retiennent les filets paravalanches et antiéboulements. Il existe des bouchons en métal galvanisé très efficaces, reste à les mettre en place. Jean-François Noblet lance un appel pour que les promeneurs identifiant de pareils pièges alertent les autorités.

Prisonniers de la bouteille, les petits animaux ne peuvent en sortir. ©️ Jean-François Noblet, DR

Suite du vagabondage avec les bouteilles vides jetées dans la nature. Jean-François Noblet résume : « Les Hommes boivent, les micromammifères trinquent. » Il reste toujours un fond de liquide sucré ou alcoolisé qui ne manquera pas d’attirer nombre d’insectes devenant des proies pour les mulots, musaraignes, campagnols ou lézards. Ces espèces pénètrent dans les bouteilles et ne pourront en ressortir, glissant sur le verre. « Ils sont faits comme des rats », résume Jean-François Noblet, qui fait notamment référence à une enquête réalisée sur 225 bouteilles trouvées dans la nature. On comptabilisera 510 cadavres de micromammifères appartenant à dix espèces différentes ! Ne plus jeter de bouteilles s’apparente au geste qui sauve…

Cadavres d'animaux. Les trous qui contenaient un piquet sont aussi des pièges meurtriers pour les petits mammifères. ©️ Jean-François Noblet, DR

La promenade se poursuit avec les trous laissés par des piquets retirés. Là encore, le bilan est éloquent. Sur 380 trous observés, les naturalistes ont retrouvé 377 animaux morts de 13 espèces différentes. Les abreuvoirs à bétail dans les champs se révèlent également meurtriers, alors qu’il suffirait de mettre un petit filet (comme pour les bassins de décantation) pour régler le problème. Et en rentrant à la maison, il conviendrait de s’attarder sur les baies vitrées. Pour éviter que les oiseaux s’assomment (elles font effet miroir ou paraissent transparentes), des silhouettes adhérentes réduisent les collisions. Jean-François Noblet ne quitte pas son bâton de pèlerin. Alertant l’administration comme les citoyens, il espère éviter la disparition d’une petite faune qui s’éteint… bêtement.

Retrouvez Jean-François Noblet sur son site personnel et découvrez une photothèque remarquable constituée au fil de ses observations et de ses interventions...



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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C’est l’enfant du pays. Initié par son père instituteur, il ne résiste pas à l’appel des papillons des Alpes méridionales. Et même durant ses 20 ans de journalisme, il n’abandonnera pas cette passion au point de vouloir se reconvertir dans les métiers de l’environnement.


Nicolas Maurel a été journaliste pendant une vingtaine d’années avant de se tourner vers les métiers de l’environnement. ©️ Michel Boutin, DR

Le voilà ingénieur écologue et chargé de mission Agenda 21, puis membre rapporteur du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel. Entretemps, il crée l’association entomologiste Proserpine et le Jardin des papillons de Digne-les-Bains, premier jardin de ce type ouvert au public en Europe. Ses publications et son investissement dans les médias en font désormais un référent incontournable de la biodiversité.

Le Jardin des papillons s’apparente à une volière à ciel ouvert. ©️ S. Richaud, DR

« Rien ne semble arrêter la belle-dame sauf, peut-être, les pare-brise et les calandres des véhicules », déplore Nicolas Maurel.

Appelée belle-dame ou vanesse des chardons, l’espèce migratrice Vanessa cardui est l’une des plus faciles à reconnaître. ©️ N. Macaire, DR

En ce mois d’avril, le papillon en question compte effectivement des millions de représentants qui remontent depuis l’Afrique du Nord jusqu’au nord de l’Europe. Qui aurait cru qu’une aussi fragile créature puisse jouer les as du ciel ? Mais le périple s’apparente à une épreuve. Il faut que la belle-dame, alias vanesse des chardons, se ravitaille. Situé à 650 mètres, à proximité de Digne-les-Bains, le Jardin des papillons répond à la demande. Havre de paix, il satisfera les espèces migratrices comme celles qui souhaitent prendre racine.

Le moro sphinx, ou sphinx colibri, est l’une des rares espèces diurnes de sa famille. ©️ O. Podevin, DR

[color=#000000]Pourquoi les lépidoptères apprécient-ils tellement le lieu ? « Il est situé en limite des climats méditerranéen et alpin et constitue un écrin de verdure comptant près de 500 espèces végétales au pied de la montagne duSaumon », explique Nicolas Maurel qui, avec son équipe, peut se flatter d’avoir accueilli 135 espèces de papillons en dix ans, le tout sur un espace de 7.000 m2 ! Pourtant, ne pas se fier aux apparences. Actuellement, une espèce de papillons sur trois est menacée de disparition en Europe[/color=red]. En cause, le développement des constructions, l’agriculture intensive, la dégradation du support végétal et, bien sûr, les pesticides.

C’est dans les graminées que le demi-deuil mâle recherche une femelle. Cette dernière abandonnera ses œufs en vol. ©️ N. Macaire, DR

Messager du printemps, le papillon citron bénéficie d’une espérance de vie supérieure à un an. ©️ N. Macaire, DR

Nicolas Maurel ne croit pas en cette fatalité. « Lorsqu’en 1999, nous avons lancé l’idée du Jardin des papillons, l’espace était totalement embroussaillé. Nous l’avons aménagé afin de répondre aux besoins des papillons. Et cela a marché ! » Soutenu par l’association Noé Conservation qui a, notamment, lancé l’opération Observatoire des papillons des jardins avec le Muséum national d’histoire naturelle, la Fondation Nicolas Hulot, la Fondation Nature et Découvertes et l’Office pour les insectes et leur environnement, le Jardin des papillons (marque déposée) fait aujourd’hui référence bien au-delà des frontières françaises. Il a désormais valeur d’exemple et inspire de nombreuses collectivités territoriales à créer leur propre jardin. Ces espaces participent à l’Observatoire, ayant déjà comptabilisé près de 240.000 papillons en 2009. Bel exemple de « science participative », l’initiative permet d’enrichir les données décryptées par les chercheurs et de dessiner les mesures indispensables de protection.

Répandu dans toute l’Europe, le paon du jour accuse cependant un déclin. ©️ N. Macaire, DR

Tirant son nom de la divinité romaine des saisons, la proserpine incarne l’action du Jardin des papillons. ©️ Nicolas Maurel, DR

Association Proserpine
9, rue Bourg-Reynaud
04200 Sisteron



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Ornithologie, mammalogie, odonatologie (étude des libellules), lépidologie (étude des papillons) ou botanique… Tout le vivant l’attire. C’est ainsi qu’il suivra les faucons pèlerins savoyards ou recensera les oiseaux hivernants sur le lac du Bourget au sein du CORA Savoie.

À la suite d’une maîtrise de biologie mention écologie, il réalise son service civil dans les Baronnies (Drôme) sur le programme de réintroduction du vautour fauve. Puis il suit la migration des oiseaux dans la vallée du Rhône et réalise une expertise écologique de zones humides en Savoie avant d’être chargé de mission « Vautours en Verdon » par la LPO Paca. Il devient ensuite responsable du programme de conservation et de réintroduction des vautours fauves et moines dans le Verdon.

C'est à partir de trois ans que les jeunes vautours sont relâchés pour fixer des colonies dans le Verdon. ©️ C. Aussaguel, DR

Sauf le respect que l’on doit à Lucky Luke, le vautour n’est pas cette bête sanguinaire qui précède le corbillard. Il est, avant tout, l’indispensable éboueur de la nature, mais aussi un remarquable danseur du ciel. Avec ses 2,7 mètres d’envergure et son œil de lynx (il voit un objet de 30 centimètres à plus de trois kilomètres), le grand rapace n’avait, en principe, pas à se soucier de l’avenir.

À la recherche de cadavres, le vautour fauve joue le rôle d’équarrisseur naturel. ©️ C. Aussaguel, DR

La structure sociale du vautour fauve se dessine dans le cadre d'une colonie. ©️ C. Aussaguel, DR

L’histoire s’écrira autrement. Victime de tirs, des trophées, du poison et de la réduction des grandes transhumances, il estompera sa silhouette du ciel au point que dans les années 1960, les vautours fauves ne compteront plus qu’une vingtaine de couples en France, dans les Pyrénées. L’acharnement de quelques naturalistes, dont les frères Terrasse, conduira à leur renaissance dans les montagnes méridionales. Peu à peu, l’espace caussenard sera à nouveau habité, de même que les Alpes, tandis que les Pyrénées renforceront leur population.

Le baguage permet d'identifier chaque individu et de déterminer le sexe de l'oiseau. ©️ J. Burgun, DR

L’association Vautours en Haute-Provence poursuit la démarche en portant le projet de réintroduction dans les gorges du Verdon dès 1993 en partenariat avec l’Office national des forêts et le parc naturel régional du Verdon, puis la LPO Paca qui les rejoint et porte le projet en 2000. Au total, 91 vautours fauves seront réintroduits à Rougon (Alpes-de-Haute-Provence) de 1999 à 2004. Dès 2002, cinq couples de vautours fauves ont permis la naissance et l’envol de trois jeunes. « On sentait bien que nous pouvions réussir le pari », résume l’ornithologue, qui constate aujourd’hui la présence d’une cinquantaine de couples générant plus de 35 jeunes capables de voler de leurs propres ailes.

Cet incontestable succès s’explique par la mise en œuvre de techniques bien expérimentées notamment par Sylvain Henriquet. « Nous avons récupéré de jeunes vautours issus de centres de soins espagnols et pyrénéens, et nous les avons maintenus en volière durant trois ans pour les libérer adultes, prêts à se reproduire. »

Mais la LPO Paca (et ses partenaires) ne veut pas en rester là. Dès 2005, elle souhaite réintroduire un autre vautour, le moine. Soutenue par la Black Vulture Conservation Foundation, la Mission rapaces de la LPO, les associations Vautours en Baronnies et Vautours en Haute-Provence, ainsi que les centres de sauvegarde espagnols, certains zoos, le ministère de l’Écologie, l’Europe, la région Paca, le conseil général des Alpes-de-Haute-Provence et la Fondation Nature et Découvertes (que de monde !), l’opération prend corps.

Jusqu'à 2,8 m d'envergure, le vautour fauve est un roi de la glisse aérienne. ©️ C. Aussaguel, DR

Aujourd’hui, on parle d’Arnhem, Alcyone, Jean ou Roxane, et bien d’autres qui ont rejoint les vautours fauves. Depuis les deux premiers vautours moines relâchés en 2005, on en compte désormais une dizaine, auxquels il faut ajouter tous les visiteurs attirés par les lieux. Il faut dire que le Verdon s’y prête. Non seulement, les gorges offrent aux grands rapaces d’immenses falaises propices pour nicher, des courants aériens pour des vols majestueux, mais aussi de nombreuses ressources alimentaires au travers de l’élevage ovin de montagne et des ongulés sauvages. Sylvain Henriquet et ses collègues travaillent à reconstituer le lien ancestral entre vautours et pastoralisme. Michel Facchin, maire de Rougon, s’en réjouit. « Non seulement le retour des vautours sert la biodiversité, mais il offre un merveilleux spectacle à nos touristes. »

Sylvain Henriquet est responsable du programme Vautours à la LPO.


FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Passionné de nature depuis toujours, Pascal Provost est un ornithologue chevronné. Son enthousiasme le conduit à être lauréat de la Fondation de la vocation, avant d’être diplômé de l’École pratique des hautes études. Scientifique pour la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine, il s’investit dans un programme Life Butor, visant à étudier cette espèce et à préconiser les mesures de sauvegarde, grâce au soutien de l’Union européenne et de la LPO.

Pascal Provost réalise la surveillance d’une colonie de chauves-souris qui nichent dans une église. ©️Allain Bougrain Dubourg, DR

Se tournant vers l’étude de la migration des oiseaux, il découvre un site important et décrit, au Maroc, une nouvelle rousserolle. Mais son engagement dans la conservation de la nature n’en reste pas aux seuls oiseaux. Il se tourne également vers les chauves-souris, dont une espèce, le grand murin, retient particulièrement son attention.

Avec une quarantaine de centimètres d’envergure, le grand murin s’engage dans une chasse aux coléoptères. ©️ P. Sabine, DR

Pline l’Ancien classait les chauves-souris parmi les oiseaux. Il faudra attendre Linné pour qu’elles deviennent des mammifères. Et aujourd’hui encore, elles conservent une grande part de leur mystère, sans compter les préjugés dont elles sont victimes.

Pascal Provost veut lever le voile. Originaire de Saint-Laurent-de-Terregatte, en Normandie, il découvre en 1998, avec son frère, une colonie de grands murins dans les combles de l’église. Dès lors, il décide d’en savoir plus. Il sera vite confronté au paradoxe des naturalistes : impossible d’observer correctement les animaux dans l’obscurité et pas question de les déranger en ajoutant un éclairage. La solution ? Équiper les lieux d’un système (sophistiqué) de télésurveillance. « Nous avons choisi des caméras infrarouge extrêmement sensibles et ne dégageant pas de chaleur pour éviter de perturber la colonie », explique Pascal Provost, qui réalise l’installation en 2002 avec le concours d’un ami vidéaste et du Groupe mammalogique normand. Le spectacle peut commencer ! Implantée dans la crypte, la régie permet de télécommander les caméras.

Aménagée dans les combles, une caméra télécommandée permet d'observer sans perturber. ©️ Pascal Provost, DR

Pascal Provost s’attarde alors sur ces chauves-souris, dont la taille des ailes déployées peut être comparable à celles d’un étourneau. Bien sûr, au début, un simple toilettage « en direct » s’apparente au plus exceptionnel des spectacles. Tout est noté, enregistré, chronométré et intégré dans l’ordinateur. « Ensuite, nous avons affiné nos observations en analysant, par exemple, les interrelations entre les individus de la colonie. Mais le véritable bonheur fut d’assister, pour la première fois, à une naissance », se souvient Pascal Provost avec émotion. Il faut reconnaître qu’être témoin de l’événement constitue un privilège. Première surprise, lors de la mise bas, la mère s’accroche la tête en haut (bénéficiant ainsi de l’apesanteur pour expulser son petit) !

D’autres raisons de s’étonner accompagnent de longues soirées d’observation. « Il est passionnant de voir combien les colonies de "mise bas" sont dépendantes de la température. Elles ne choisissent pas ce lieu par hasard. Lorsqu’il fait 25 °C dehors, on peut noter jusqu’à 40 °C sous les combles », raconte Pascal Provost. Viendra cependant le temps où la température annoncera l’hiver. Il convient de prendre des forces. Sûr de lui, le grand murin vole lentement. Ses battements d’ailes sont comptés et il devient redoutablement efficace lorsqu’il faut plonger sur une proie. Résultat, il peut engranger 30% de graisse supplémentaire pour assurer une douce léthargie.

La colonie de grands murins se donne en spectacle, singulièrement durant la reproduction. ©️ Pascal Provost, DR

À ce propos, Pascal Provost tient à souligner l’indéniable rôle écologique de ses protégées. «Les études ont montré que le régime alimentaire du grand murin était composé essentiellement de coléoptères (hannetons, géotrupes), de papillons pris en vol, de gros coléoptères non volants, d’araignées, de criquets, de grillons à terre.» Enfin, Pascal Provost apporte une importance à vulgariser le fruit de ses recherches et invite le public à visiter son étrange régie. «Au début, les gens viennent par curiosité, peut-être même pour éprouver les sensations de la crainte. Mais, lorsqu’on raconte l’histoire du grand murin et que l’on observe en direct sa vie secrète, le public prend conscience de l’intérêt de protéger ces mal-aimés», se félicite Pascal Provost.

D'autres informations :
Maison de l'estuaire
20, rue Jean Caurret
76600 Le Havre



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Enfant, il traque, il chasse, il collectionne les choses de la nature. Mais il éprouve déjà plus de plaisir à observer qu’à posséder. Un stage d’ornithologie à Ouessant va déterminer sa vocation.

Guy Jarry a décidé de devenir ornithologue à la suite d’un stage à Ouessant. ©️ W. Mullie

Rapidement, il devient bagueur pour le compte du CRMMO (Centre de recherche sur la migration des mammifères et oiseaux) du muséum. Mieux, il est nommé formateur de bagueurs et intègre le Muséum national d’histoire naturelle, qui le conduit à s’investir dans la recherche, bien sûr, mais aussi dans l’enseignement et la communication auprès du grand public. Guy Jarry figure aujourd’hui parmi les ornithologues qui ont le plus travaillé à la préservation de la biodiversité.

De retour en France, certains faucons crécerellettes choisissent la Crau pour s’accoupler. ©️ Philippe Pilard, DR

En ce mois de janvier 2008, la tension est grande dans le 4 x 4 qui conduit trois ornithologues français vers ce qui pourrait être le plus grand dortoir de faucons crécerellettes au monde. Les oiseaux seront-ils au rendez-vous ? Sera-t-il possible d’apprécier l’organisation sociale du rassemblement et l’origine des rapaces ?

Alors que le soleil décline, l’expédition arrive enfin face à « l’île au dortoir », dont un bras de fleuve protège l’accès. Il faudra attendre le lendemain pour traverser et rejoindre les faucons. Peu importe, dans le ciel rougissant, des centaines, des milliers de crécerellettes rejoignent les grands baobabs pour se poser. Guy Jarry vit cet instant comme un privilège. « C’est exceptionnel. Nous avons tant espéré cet instant sans oser y croire. Il y a là un formidable potentiel de recherche, mais aussi la nécessité de protéger le site. » Cette réflexion résume l’histoire du faucon crécerellette.

La tête figée dans le ciel, le faucon crécerellette pratique le vol stationnaire «Saint-Esprit» pour localiser ses proies. ©️ G. Bentz, DR

Ce petit rapace insectivore, qui vient notamment nidifier dans le sud de la France, figure sur la liste des espèces les plus menacées. Et pour cause : sa population a chuté de 90 % en un siècle à la suite de la modification de ses habitats, de l’intensification des pratiques agricoles ou de l’urbanisation. «Naturellement, il convenait de protéger le crécerellette chez nous, mais il était tout aussi important de suivre ses besoins lors des périodes d’hivernage en Afrique et, à ce propos, nous ne savions pas grand-chose», se rappelle Guy Jarry.

C’est Philippe Pilard, chargé de mission par la LPO pour le suivi du faucon dans le cadre d’un programme européen Life, qui découvrira le pot aux roses. Informé par d’autres ornithologues qui ont aperçu le rapace au Sénégal, il part sur le terrain et finit par localiser le fameux dortoir. L’expédition d’aujourd’hui (qui est renouvelée chaque année) vise à en savoir plus. Durant la journée, le dortoir est abandonné par les oiseaux partis en chasse. Ils ne font que dormir ici en compagnie d’une autre espèce, l’élanion naucler. Guy Jarry arpente le sous-bois en quête d’indices. Des milliers de pelotes de réjection jonchent le sol. «Avec nos collègues, nous avons évalué que chaque faucon crécerellette mangeait environ 25 criquets par jour. Cela pourrait représenter deux millions par jour pour l’effectif du dortoir et 200 millions durant la période d’hivernage».

L'élanion naucler, cousin du faucon crécerellette, est également un insectivore. ©️ Philippe Pilard, DR

Le faucon crécerellette se révèle donc être un excellent auxiliaire agricole, en totale symbiose avec les écosystèmes. Matin et soir, les ornithologues se mettent en embuscade pour effectuer des comptages tout autour de l’île. Les chiffres donnent le vertige : plus de 55.000 rapaces insectivores se rassemblent ici durant la nuit. Le fascinant spectacle en viendrait à effacer les inquiétudes qui pèsent sur l’espèce. Ne pas se fier aux apparences : du côté de l’Aude, les équipes de la LPO s’emploient à éviter le pire. Pose de nichoirs, élevages de jeunes (notamment fournis grâce au Centre de soins de Millau) sensibilisation du public, réaménagement de l’habitat (avec le concours des chasseurs) participent au plan de sauvegarde. «Seule la coopération internationale permettra de réussir. Et nous devons réussir», prédit Guy Jarry.

Ce faucon crécerellette mâle a capturé une proie qu'il offrira peut-être à une femelle. ©️ Philippe Pilard, DR

Pour en savoir plus :
Mission rapaces – faucon crécerellette
62 rue Bargue
75015 Paris



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Né à Lyon d’une mère corse et d’un père lorrain, diplômé de tourisme, rien ne le disposait à s’engager dans l’univers marin. Sauf peut-être un vieux rêve d’enfant : courir les mers. Il sera servi. Six ans de vie insulaire au Vanuatu comme coopérant lui permettent de découvrir l’océan Pacifique, puis il explore l’océan Indien et la Méditerranée.

Nicolas Gérardin est rattaché au parc national de Port-Cros depuis trois décennies. ©️ Nicolas Gérardin, DR

Il se pose ensuite au parc national de Port-Cros, auquel il est attaché depuis 30 ans. Cette épopée le conduira à considérer l’importance de la biodiversité. Pour lui, la nécessité de préserver l’environnement s’impose comme une seconde nature. En complicité avec les équipes scientifiques, Nicolas Gérardin est toujours présent lorsqu’il faut s’engager. Le programme de préservation des mérous s’inscrit évidemment dans la démarche.

Le parc national de Port-Cros assure le suivi des populations de mérous. ©️ S. Ruitton, DR

On pourrait croire à la préparation d’un commando de plongée. Ajustant leur bouteille ou sortant leur tuba, tous sont experts en plongée. Et si l’ambiance est plutôt conviviale, c’est que leur réunion à l’île de Port-Cros ne se déroule que tous les trois ans. Objectif : recenser les mérous croisant dans les parages.

Pouvant vivre jusqu'à 200 m de profondeur, le mérou brun se montre peu farouche. ©️ S. Ruitton, DR

Nicolas Gérardin, qui participe aux premières opérations, explique les raisons de cette singulière plongée collective. « Dans les années 1980, il ne restait plus que quelques dizaines d’individus dans les eaux du parc national. La chasse, la surpêche et les dérangements provoqués par les ancres des navires avaient complètement déstabilisé la population de mérous bruns. Pour prendre des mesures de protection, il fallait avant tout faire un état des lieux. » C’est ainsi que le nombre d’individus sera évalué à une quinzaine en 1973, puis au double en 1989.

Mais le vrai travail d’expertise débutera en 1993, avec un protocole rigoureux d’observation permettant de compter 86 individus. À partir de cette date, il est décidé d’enquêter tous les trois ans. Le mérou brun figure parmi les espèces emblématiques des fonds rocheux côtiers de la Méditerranée. Avec sa gueule bien fendue, ses pupilles en forme de poire, il s’impose surtout par sa taille.

Le fusil sous-marin a fait place au carnet de notes après le moratoire de 1993. ©️ G. Bentz, DR

Certains individus pourraient atteindre 1,50 mètre, même si la longueur moyenne à Port-Cros se limite à une soixantaine de centimètres. Pendant longtemps, il a fallu descendre jusqu’à 50 mètres pour observer les plus gros poissons. Peut-être avaient-ils compris que les profondeurs pouvaient leur épargner des agressions multiples ? Mais, en ce jour de recensement, les 13 plongeurs en scaphandre et les sept apnéistes n’ont pas eu à explorer le fond du grand bleu pour localiser les poissons. Des adultes de belle taille se déplaçaient nonchalamment à moins de dix mètres de la surface. Les équipes de plongeurs, composées de trois bénévoles, se sont partagé les zones à recenser, couvrant tous les fonds compris entre 0 et 40 mètres de profondeur.

Le groupe d'étude du mérou s'investit périodiquement pour faire l'état des lieux des populations dans les zones comprises entre 0 et 40 mètres. ©️ Ph. Robert, DR

Lors de chaque rencontre avec un mérou, sa taille était notée (à cinq centimètres près), mais aussi la direction de ses déplacements, la nature de son habitat et bien d’autres caractéristiques traitées ensuite par ordinateur. « Lors de la dernière plongée, en 2009, nous avons identifié 575 mérous. C’est un résultat inespéré, et cela prouve qu’une bonne protection peut produire des effets », commente avec satisfaction Nicolas Gérardin. Ce bilan conduit à revisiter le passé. La première mesure bénéfique fut l’application d’un moratoire de la chasse sous-marine en 1993. Il faut noter, à ce propos, que les chasseurs se plièrent bien volontiers à la contrainte. La pratique de la pêche fut également restreinte, voire interdite, dans les aires marines protégées (suspension de la pêche à l’hameçon en 2002). Enfin, l’information auprès des plaisanciers contribua à réduire sensiblement l’impact.

Initialement femelle, le mérou peut changer de sexe lorsqu'il n'y a plus de mâles dominants. ©️ S. Ruitton, DR

Près de 25 ans après la création du GEM (Groupe d’étude du mérou), l’avenir de l’espèce se présente enfin favorablement. Nicolas Gérardin confirme. « Le travail collectif des bénévoles, le soutien des autorités et la compétence de tous ont permis de prouver qu’une action en faveur de la biodiversité pouvait porter ses fruits. Le mérou brun est à ce titre exemplaire. »

Pour plus d'informations :
Parc national de Port-Cros
83400 Île de Port-Cros



FUTURA SCIENCES 27/5/2013

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Selon Allain Bourgoin Dubourg, la prise de conscience de l'intérêt du vivant qui nous entoure serait avérée chez nos concitoyens... Et je pense, mais ça n'engage que moi, dans la plupart des pays industrialisés. Et dans la plupart des pays dits émergeants, des voix s'élèvent également. J'admire toutefois sa confiance en l'humain et ses capacités à faire preuve d'empathie pour ce qui l'entoure. Que ce soit envers d'autres humains, les animaux (faune comprise), la flore et son environnement.

Tous les jours autour de moi c'est l'irrespect le plus total des règles élémentaires que ce soit par des enfants, des jeunes et des moins jeunes... Il y a un manque total d'éducation et d'information sur l'importance de préserver ne serait-ce que le peu de verdure qui nous entoure ! Il n'y a pas si longtemps en faisant gentiment remarquer à de jeunes enfants que l'on ne devait pas "courser" soit un pigeon, soit un pauvre chat sans toit et pourquoi il ne fallait pas le faire, je me suis faite incendiée (et le mot est gentil...) ! Pareil, lorsque j'ai vu des jeunes essayer d'arracher des branches basses de l'un des rares grands arbres qui subsiste... J'interviens toujours correctement en commençant par dire bonjour... J'ai failli me faire écharper par deux mamans (la trentaine) qui se moquaient éperdument du comportement de leurs enfants....

J'habite ce que l'on peut appeler, plus ou moins, une cité "dortoir" mais sans qu'il y ait réelle concentration de grands immeubles comme dans d'autres lieux... et ceux-ci sont aménagés de nombreux petits espaces de verdure ! Sans être mirobolantes, les conditions sont relativement bonnes. Mais si l'on veut conserver un cadre de vie, somme toute agréable c'est aussi l'affaire de tous ! Et si l'on n'explique pas cela à ceux qui n'en ont pas conscience, d'ici quelques années le pire est à craindre.

Donc, lorsque je vois que certains actes sont commis que ce soit consciemment ou inconsciemment, je ne peux m'empêcher d'alerter sur les conséquences fâcheuses qui pourraient en résulter pour notre environnement... à tous ! et je continue à le faire.

Cela dit, il semblerait indispensable qu'un minimum d'éducation au respect de l'environnement soit fourni dans le cadre scolaire ou péri-scolaire pour pallier la démission des parents dans ce domaine (comme dans beaucoup d'autres d'ailleurs!). Parce que demain, ces jeunes seront des adultes, il doivent prendre pleinement conscience qu'il est très important, dès maintenant, de préserver ce qui nous entoure (faune, flore, environnement... et humains) pour un avenir plus serein pour tous !

En conséquence, par rapport à ce que je viens de dire, je pense qu'Allain Bourgoin Dubourg montre un peu trop d'optimisme quant à la prise de conscience du plus grand nombre sur le respect du "vivant" ! Il devrait, comme d'autres auteurs dans le même domaine d'action, tenter de créer un ouvrage à destination de ces jeunes (de 9 à 20 ans) en utilisant les supports du moment qui ont la côte comme la BD par exemple et bien sûr tout ce qui est support informatique... Seule une prise de conscience collective à tous les niveaux, et par tous, pourra garantir une prise en compte des défis qui nous attendent pour sauver le maximum de biodiversité de notre planète. Les actions isolées sont hautement louables... Des actions conjointes permettront d'aller plus loin...
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