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BelleMuezza

Polémique sur de possibles fuites d'un centre de déchets nucléaires

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CAEN - Le centre de stockage de déchets nucléaires de la Manche (CSM), le plus ancien en France, est plus que jamais soupçonné de fuir doucement, mais durablement, et de contaminer son environnement, après la parution d'une étude, en plein débat sur le projet de stockage de Bure (Meuse).

Ces travaux financés par le conseil général (20.000 euros) et l'ASN (5.000 euros), publiés jeudi, montrent que les données de l'Andra (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs) sont extrêmement sous-évaluées et renforcent très fortement les soupçons que le centre fuit, a estimé vendredi Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace.

L'ONG suspend sa participation au débat public sur le projet de Bure tant que les autorités n'auront pas présenté un plan pour résoudre les problèmes dénoncés au CSM par cette étude.

Bure doit être en 2025 le premier centre de stockage pour déchets nucléaires de très haute activité, même si les antinucléaires doutent que soit un jour trouvée une solution pour ces matières.

Le tritium qui fait l'objet de l'étude n'est certes pas l'élément le plus radiotoxique (qui existe) mais c'est un lanceur d'alerte car il se diffuse vite et il y a de fortes chances que d'autres radioéléments suivent, avertit le physicien David Boilley, président de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest (Acro), qui a mené l'étude.

Près de 930.000 tonnes de déchets, dont 100 kg de plutonium, hautement radioactif, sont stockées à 6 à 8 m sous terre au CSM, ouvert en 1969 et fermé en 1994, dans des conditions au départ beaucoup moins strictes qu'aujourd'hui.

A la demande des élus locaux, l'Acro s'est rendue pour la première fois sur le site du CSM à Digulleville en 2012 pour effectuer des prélèvements dans les mêmes puits de surveillance de l'Andra, mais à des profondeurs plus importantes.

On trouve des valeurs jusqu'à 58 fois supérieures à celles relevées par l'Andra qui est parfois passée complètement à côté de certaines pollutions, assure Mylène Josset, une des scientifiques qui signent l'étude.

Pour elle, les données relevées varient tellement en fonction de la profondeur (d'un facteur de 250 parfois) dans un même puits qu'on ne peut plus se contenter, pour surveiller le site, du seul prélèvement effectué par puits par l'Andra. Ils ne sont pas en mesure aujourd'hui de détecter une anomalie, renchérit M. Boilley.

Pour la directrice du CSM, Florence Espiet, au contraire, cette étude ne remet pas en cause le plan de surveillance de l'Andra.

Pour mieux mesurer l'impact du site, les prélèvements sont effectués à des profondeurs (entre 19 et 30 m) où on trouve de l'eau qui circule et va alimenter les rivières, explique Mme Espiet, et non plus bas où vous avez des eaux plus stagnantes.

On a un marquage de l'eau au tritium. Mais pour 70 des 73 puits (où l'Andra fait des prélèvements), les valeurs sont inférieures au seuil de potabilité de 1.000 Becquerels/litre pour le tritium, poursuit Mme Espiet. Sur les trois autres qui sont sur le site même, on est un peu au-dessus.

Selon l'Andra, la présence de tritium est en décroissance car elle est due à 90% voire plus à un accident qui a eu lieu au centre en 1976 et aujourd'hui il n'y a que des émissions diffuses infinitésimales de tritium.

Cette histoire de 1976, c'est un peu un prétexte, déclare le conseiller général PS Yves Néel, membre de la commission locale d'information (regroupant élus locaux et associations), qui a commandé cette étude et cherche à en financer une deuxième pour approfondir la question en 2014.


ROMANDIE 7/6/2013

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