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BelleMuezza

Salon du Bourget : Timide présence des biocarburants

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 Il est un endroit au salon du Bourget où l’on ne parle pas de moteurs, de composites ou d’armement, mais de chimie, d’agriculture et d’algues. Cet espace, c’est le pavillon international des carburants alternatifs. Sa petite surface (une dizaine d’exposants tout au plus) ne reflète pas son importance.
En effet, comme le rappelle avec force Air France – KLM, «l’aviation est le seul secteur où il n’existe pas d’alternative aux biocarburants pour réduire les émissions de CO2, et ce au moins jusqu’en 2050» contrairement aux secteurs comme l’automobile, qui disposent de plusieurs solutions, notamment le véhicule électrique.




KLM Royal Dutch Airlines prêt à décoller d'Amsterdam en juin 2012 DING CHEN/CHINE NOUVELLE/SIPA


L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’association internationale du transport aérien (IATA) se sont engagés à réduire de moitié les émissions de CO2 de l’aviation en 2050 par rapport aux niveaux de 2005. Or, si rien n’est fait, ces émissions doubleront, compte-tenu de la croissance prévue du trafic aérien ! D’où la nécessité absolue de développer fortement le biokérosène, parallèlement à une réduction de la consommation des avions.
Le principe du biokérosène consiste à fabriquer un carburant issu de la biomasse ayant exactement les mêmes propriétés que le kérosène, donc utilisable tel quel dans les avions actuels. Et ce, à coût compétitif, et sans créer de concurrence avec la production alimentaire. Un projet des plus ambitieux. On en est loin : les biocarburants actuels sont deux fois plus chers et proviennent essentiellement des parties alimentaires des plantes.
Deux procédés permettent de fabriquer ce biokérosène à partir d’une grande variété de plantes. Par la méthode Fischer-Tropsch on casse les molécules provenant de l’amidon, des tiges, ou des déchets de bois, afin de former du «gaz de synthèse», un mélange de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrogène (H2), qu’il suffit de recombiner pour former le carburant souhaité. Les premières usines sont en cours de construction dans le monde entier. L’autre technologie, appelée hydrotraitement des acides gras, consiste à produire le biocarburant à partir d’une huile issue des plantes que l’on fait réagir avec de l’hydrogène sous pression. 



Animation décrivant la méthode Fischer-Tropsch pour fabriquer un combustible liquide à partir de gaz. Crédit : Biofuels education projects.

Toutefois, outre son coût actuel, le développement des biocarburants se heurte encore à bon nombre d’obstacles :
-  Législatifs tout d’abord, car même si 1500 avions commerciaux ont d’ores et déjà volé avec du biokérosène, les lois plafonnent actuellement à 50% la part de biocarburant dans les réservoirs de kérosène.
- Éthiques ensuite car il est primordial de s’assurer que la production de ce carburant ne concurrence pas les productions alimentaires.
De plus, une surveillance toute particulière sera nécessaire afin de s’assurer de l’intérêt environnemental de ces carburants. Notamment que la culture des plantes pour l’aviation ne produise pas in fine davantage de CO2, à cause du changement d’affectation des sols. 

Autant de questions cruciales à résoudre avant de généraliser l’utilisation des biocarburants dans nos airs.


SCIENCES ET AVENIR 19/6/2013

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