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Admin-lane

Le Syndrome Urinaire Félin (SUF)

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Nos amis félins sont fréquemment sujets aux affections touchant leur vessie et leur urètre , toutes ces affections étant regroupées par commodité sous la dénomination de S.U.F, ou syndrome urologique félin. En l'occurence, ici, il s'agit du bas appareil urinaire... le haut appareil urinaire, lui, étant constitué de deux reins et de deux uretères (structures tubulaires qui amène l'urine dans la vessie),

Le S.U.F peut avoir des causes variées, comme les infections aiguës ou chroniques, les calculs urinaires irritants ou empêchant l’écoulement des urines dans les voies naturelles, mais aussi les malformations et les tumeurs vésicales ou extra urinaires.
Ce qui est le cas des compressions de l’urètre ou de la vessie occasionnées par des tumeurs extérieures à l’arbre urinaire .

Il est très fréquent de ne pouvoir déterminer la ou les causes des cystites du chat, on parle alors de cystites idiopathiques du chat.

La principale cause du S.U.F : les calculs urinaires ! Ils sont favorisés par :

- Le facteur sexuel : les chats mâles souffrent plus fréquemment d’obstructions urétrales, car leur urètre comporte une inflexion importante avec diminution du diamètre interne, avant son passage dans la partie la plus interne du pénis. Ainsi, les calculs se bloqueront-ils à cet endroit, «ne pouvant prendre le virage».

- Le comportement d’abreuvement : Vous avez tous remarqué que votre chat boit très peu, héritage du temps où les chats étaient des animaux des savanes, donc adaptés à des milieux où l’eau est rare et se contentant souvent de l’eau contenue dans leurs proies. Par voie de conséquence, les chats émettent des urines très concentrées, favorisant la moindre élimination des sédiments qu’elles contiennent.

- La sédentarité et l’obésité : Les statistiques prouvent que les chats obèses et sédentaires souffrent beaucoup plus de S.U.F que les chats sveltes et actifs.

- L'âge : Certes, tous les chats peuvent souffrir de cette affection. Mais là encore, les statistiques sont formelles, l’âge d’apparition du S.U.F, ainsi que sa plus grande fréquence, interviennent dans la fourchette des 2 à 5 années de vie.

- L’alimentation : Sans doute le facteur le plus important à prendre en compte.
Les aliments secs, bas de gamme, ont trop souvent une composition favorisant l’urolithiase.T rop riches en sels minéraux, phosphore et magnésium, ils sont à l’origine d’urines bien trop acides ou au contraire basiques.

Il faut savoir qu’à l’état normal, les urines d’un chat sont légèrement acides, et contiennent des cristaux microscopiques constitués de sels minéraux ou de constituants protéiques, ces cristaux étant évacués sans problèmes à chaque miction.

En cas d’urines trop acides ou basiques, ces cristaux vont précipiter et s’agglomérer sous forme de calculs. Ces calculs, selon leur nature chimique, pourront prendre l’aspect de sable, de cailloux pouvant atteindre dans la vessie des tailles impressionnantes, de bouchons cylindriques, les substances s’étant véritablement «moulées» dans les conduits urinaires.

- Le stress est aussi un facteur important... Comme chez la femme, la cystite de stress existe.

Les calculs les plus fréquemment rencontrés, sont par ordre de fréquence :

. - Les struvites ou phosphates ammoniaco magnésiens,
. - Les calculs d'oxalate de calcium,
. - Les calculs d' urates,
. - Les calculs de phosphate de calcium,
. - Les calculs de cystine,
. - Les calculs dexanthine.

Les différents type de calculs et leurs formes - Image : Dr. Lanneluc.


LES SYMPTOMES : Tout d’abord le chat souffrant de S.U.F va uriner beaucoup plus souvent, et les mictions se révèlent fréquemment douloureuses. Les chats se rendent à tout bout de champ sur leur caisse, poussent des miaulements à fendre l’âme du maître le plus endurci (symtômes les plus souvent décrits en consultation).

Parfois, les chats se mettent à uriner dans des lieux peu communs, en dehors de leur caisse. C’est ainsi l’occasion pour les maîtres dont les chats ont uriné dans la baignoire, sur le carrelage, de s’apercevoir que les urines sont teintées de rose ou de rouge car elles contiennent du sang. Il y a alors ce que l’on appelle une hématurie. Ces mictions hors de la litière, véritables épisodes de malpropreté chez des animaux réputés particulièrement propres de nature, sont souvent un des motifs de consultation. Devant une telle situation, beaucoup de propriétaires ne savent pas que leur chat est malade et pensent d'abord à de la malpropreté... Et, hélas, au lieu d'essayer de comprendre "le message" envoyé par leur chat, ont plus tendance à le "punir" parfois sévèrement que d'agir à bon escient....

Si le S.U.F évolue , les mictions de fréquentes et douloureuses deviennent impossibles... Le chat ne parvient plus à uriner, il est prostré, perd totalement l’appétit, peut se mettre à vomir, son abdomen devient plus volumineux et extrêmement douloureux du fait de la distension vésicale.
Ne pouvant plus éliminer les déchets, en particulier l’ammoniaque sanguin, dans ses urines, l’animal s’auto intoxique rapidement, et peut mourir d’une insuffisance rénale aiguë.

Pour résumer, les symptômes du SUF sont:

. - Mictions fréquentes et douloureuses,
. - Mictions en dehors de la litière,
. - Présence de sang dans les urines,
. - Puis impossibilité d'uriner,
. - Prostration, anorexie totale,
. - Distension abdominale douloureuse,
. - Symptômes d'insuffisance rénale aigüe.

Le traitement du S.U.F est donc une urgence absolue, car, même si l’on parvient à déboucher les voies urinaires, si cela n’est pas fait à temps, les séquelles au niveau du tissu rénal peuvent être irréversibles, et l'animal restera insuffisant rénal chronique.

DIAGNOSTIC : Le diagnostic du S.U.F ne pose en général pas de problème majeur, les symptômes étant la plupart du temps très évocateurs. Le praticien pourra palper l’abdomen et constater la présence d’une vessie anormalement pleine, souvent douloureuse (le bas ventre est dur). Une radiographie avec ou sans préparation, appelée cystographie ou une échographie permettront de mettre en évidence les calculs radio opaques.

Un prélèvement d’urines par cystocentèse, c'est à dire par ponction de la vessie à l’aiguille fine, ou par palpation, permettra d’analyser les urines, de rechercher la présence de sang, de cristaux, d’éventuelles bactéries présentes en trop grande quantité, et de mesurer le pH des urines, à savoir si les urines sont neutres, acides ou basiques.

LE TRAITEMENT (plusieurs options, selon l'état d'avancement de la maladie) :

- Le traitement médical et diététique : L’urgence absolue est de rétablir le flux urinaire de façon à ce que les reins puissent à nouveau fonctionner normalement.

Sous anesthésie générale, le vétérinaire sondera votre chat pour permettre la vidange vésicale, rincera la vessie avec des solutés stériles, et fixera la sonde urinaire que minou devra garder quelques jours en hospitalisation pour subir des rinçages quotidiens qui permettront de poursuivre l’élimination des petits calculs vésicaux.Il recevra des perfusions pour rétablir la production d’urine par les reins, afin qu'il retrouve un équilibre ionique et acido basique sanguin normal ; ce qui lui permettra de lutter contre l’insuffisance rénale aiguë occasionnée par l’arrêt des mictions.

Les spasmolytiques permettront de prendre en charge la douleur et les antibiotiques se chargeront de lutter contre les infections bactériennes qui accompagnent souvent le S.U.F.

Dans les cas de calculs de struvite, le chat pourra recevoir des acidifiants urinaires pour que ses urines soient plus acides. Ainsi les calculs pourront-ils être dissous en partie, voire en totalité.

Une alimentation spécifique, acidifiante et pauvre en phosphore et magnésium, pourra être maintenue durant quelques mois pour dissoudre les petits calculs persistants dans la vessie. Un régime alimentaire adapté devra être observé durant toute la vie du chat.

- Le traitement chirurgical en urgence : Il est parfois impossible de sonder l’animal. Les calculs présents dans la vessie peuvent être trop volumineux et leur nature ne pas permettre d’envisager une dissolution rapide par acidification ou alcalinisation des urines, ce qui est le cas des cristaux d’oxalate. Une chirurgie d’extraction des calculs par cystotomie, autrement dit par ouverture chirurgicale de la vessie, devra intervenir rapidement.

La suite du traitement, perfusions et autres, sera identique que précédemment.
Dans ce cas également, des mesures diététiques devront également être observées durant toute la vie de l’animal.

- Le traitement chirurgical des récidives : Parfois, malgré l’observance des traitements et des mesures diététiques, des récidives interviennent, essentiellement chez les mâles. Il faut alors envisager une intervention chirurgicale dite «urétrostomie périnéale».

Image Dr. Lanneluc


Elle consiste à supprimer la portion d’urètre pénien par amputation du pénis, et à tirer la portion interne de l’urètre vers l’extérieur. On créera ainsi un méat urinaire situé dans la portion la plus large de l’urètre et on supprimera l’inflexion périnéale de l’urètre, les calculs se bloquant le plus souvent dans cette portion qui forme "un virage".

A retenir : L’obstruction urétrale se rencontre principalement chez le chat mâle castré, adulte (de 2 à 6 ans), sédentaire, ayant
tendance à l’embonpoint
et ce pour des raisons morphologiques : le diamètre de l’urètre se rétrécit au niveau du pénis, ce qui empêche l’évacuation naturelle des
calculs qui se forment dans la vessie. Les calculs urinaires se rencontrent également chez la femelle, mais ne provoquent généralement pas d’obstruction (1% chez la femelle contre 75% chez le mâle).

Les chats de race Persan semblent plus fréquemment atteints alors que le risque est moindre pour les Siamois. La formation des calculs ou des bouchons urétraux est favorisée par une alimentation riche en minéraux, de faible densité énergétique, par un apport en eau insuffisant et une modification du pH urinaire (induite par le stress entre autre). Ils seraient plus fréquents en hiver.

Comme vous avez pu le lire, le S.U.F est une affection sérieuse, pouvant entraîner le décès de l’animal ou au moins de graves séquelles invalidantes dans les 24 à 48h.Il nécessite toujours des traitements médicaux ou chirurgicaux souvent lourds. C’est pourquoi la prévention est essentielle, et les conseils diététiques primordiaux.

Une aide précieuse, tant dans la prévention que dans la mise en place d’un traitement complémentaire, pourra être apportée par l’homéopathie, la phytothérapie et l'aromathérapie. Ces médecines naturelles aideront à apaiser les spasmes douloureux, diminueront l'inflammation vésicale et contribueront à améliorer la fonction rénale une fois les problèmes d'urolithiase résolus.

Le SUF est toujours une urgence grave. Consultez votre vétérinaire au plus vite.

LA PREVENTION : Comment prévenir ces problèmes pour le bien de votre compagnon?

1. Veillez à toujours laisser de l’eau propre, facilement disponible, ni trop froide ni trop chaude (température ambiante).

2. Si votre animal boit très peu et est très fragile, donnez-lui des repas humides (boîtes, sachets... ou faits maison), l’humidité contenue naturelle lui apportera le minimum. Cette mesure n’est toutefois pas suffisante sur des sujets très fragiles. Dans ce cas et sous toute réserve, on peut saler légèrement les aliments pour stimuler la soif (sel de table : 0,5 à 1g/jour par chat). Ne le faites pas s’il s’agit de cristaux d’oxalate (car le sel augmente la concentration urinaire en calcium et vous aggraveriez le problème). Donc attention à cette supplémentation ! Cette action est donc à réserver après diagnostic... Demandez confirmation à votre vétérinaire si c'est judicieux ou pas !

3. Il faut utiliser une litière de qualité, inodore, pour encourager votre chat à uriner.
(rappel : un chat aura tendance à se retenir si sa litière est malodorante au risque d’augmenter le problème).

4. Il faut fractionner les repas, le mieux étant de laisser l’aliment en libre disposition. Ceci évitera la baisse d’acidité des urines après les prises alimentaires. Cette mesure est toutefois à éviter si votre ami félin est sujet à l’obésité.

5. Il faut favoriser l’exercice par le jeu, les sorties etc. La castration n’est pas problème en soi du moment que les précautions précédentes sont prises.

6. Evitez de donner du lait ou d’autres sources de calcium chez des chats plutôt âgés susceptibles aux calculs à oxalate.

7. Eviter de donner trop d’abats (calculs à urate) et de légumes verts (calculs à
oxalates).

8. Eviter de donner des compléments de vitamine C ou D sans contrôle vétérinaire : c’est de toute façon assez inutile chez le chat !

9. La lutte contre l'embonpoint et la sédentarité est également une priorité de la prévention de l'apparition de ces obstructions urétrales.

10. Il faut éviter les modifications brutales de régime alimentaire...

11. Il est conseillé également de limiter le stress... les situations de stress déménagement, arrivée d'un autre animal...) sont des éléments favorisant les modifications de pH urinaire et donc l'apparition de cristaux urinaires.

Pour terminer : Le chat castré, obèse, sédentaire, recevant une alimentation industrielle de mauvaise qualité et une quantité de boisson insuffisante est le client idéal à l'obstruction urétrale. La diététique du chat est donc primordiale pour lui assurer une bonne santé urinaire (entre autres !). Le maintien d'une activité physique naturelle prémunit également de l'apparition de ces maladies.

Information détaillée sur les calculs, cliquez ici si vous souhaitez voir les images d'une urétrostomie périnéale chez le chat


PHYT-ANIMAL février 2013 - HUSSE - VotreVéto

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