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Des jaguars, des tapirs, et bien plus encore ! Un explorateur de l'Amazonie filme l'impressionnante faune d'une forêt menacée

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Lorsqu'on regarde la dernière vidéo de Paul Rosolie, explorateur de l'Amazonie, on se sent transporté dans un monde secret de jaguars à l'affût, d'imposants tapirs et de tatous géants parcourant la jungle en pleine journée. C'est l'Amazonie telle qu'on imagine lorsqu'on est enfant : encore pleine de créatures sauvages. En seulement quatre semaines, sur une collpa (dépôt d'argile où les mammifères et les oiseaux se rassemblent) située près du cours inférieur de la rivière Las Piedras, Rosolie et son équipe ont pu filmer 30 espèces amazoniennes, dont sept menacées. Mais l'endroit filmé est lui-même menacé : le cours inférieur de Las Piedras est envahi par les exploitants forestiers, miniers et agricoles depuis l'achèvement de la route transamazonienne.



«Lorsqu'ils pensent à la forêt équatoriale, la plupart des gens imaginent des animaux partout, mais en réalité, même dans une forêt en bonne santé, on peut marcher toute la journée sans jamais rien apercevoir» a expliqué Rosolie à Mongabay.com dans une récente interview. «Mais les pièges photographiques offrent une vue différente. Les vidéos nous permettent non seulement de mieux comprendre quelles espèces visitent la collpa et quand elles s'y rendent, mais aussi d'observer les comportements naturels : le tapir et le cerf visitant l'endroit avec leurs petits, les oiseaux et les cerfs partageant la collpa, ou l'ocelot traquant un agouti.» Mais d'après Rosolie, le nombre d'espèces filmées dans cette collpa était surprenant, même pour lui. «Nous n'avions encore jamais vu une telle abondance et une telle diversité dans un seul et même endroit de la forêt, sur une période aussi courte.»

En éditant ses prises et en y ajoutant de la narration, Rosolie a ensuite transformé plus de 2000 vidéos en un court-métrage racontant l'histoire de cet endroit où la vie est encore abondante. Les vidéos de la faune obtenues à l'aide de pièges photographiques sont souvent présentées avec très peu de contexte, et Rosolie pense que c'est une «opportunité manquée» de toucher un plus large public. «Pour les gens qui ne connaîtraient pas très bien les animaux d'un écosystème donné, ou qui n'auraient pas conscience des problèmes auxquels ces animaux sont confrontés ou de ce qui les rend uniques, il faut donner du contexte et présenter un peu les choses, pour leur permettre de participer aussi», explique-t-il.

Mais cet endroit sauvage est menacé. Bien que le cours supérieur de Las Piedras soit protégé, le cours inférieur reste négligé, et la très controversée route transamazonienne a entrainé «une augmentation massive de l'exploitation forestière, de la chasse, de l'extraction d'or et du trafic de drogue», selon Rosolie.

«Le mois dernier, un jaguar a été abattu à l'aide d'une arme à feu, un autre a été percuté par une voiture, et un membre de mon équipe a vu des bûcherons tuer un ara. C'est déplorable. Les gens ne réalisent pas à quel point la faune est sensible», explique Rosolie, ajoutant que «pour la faune de Las Piedras, celle qui apparaît dans les vidéos, la situation est urgente.»

Rosolie pense que s'il était protégé, le cours inférieur de Las Piedras serait «la dernière pièce du puzzle» dans ce qui deviendrait sans doute le plus grand réseau de zones protégées du monde, reliant les parcs nationaux de Manu et d'Alto Purus au parc national de Bahuaja-Sonene et à celui de Madidi en Bolivie.

«Ces parcs renferment la plus grande biodiversité de la Terre (avec notamment des nombres record d'espèces d'oiseau, de papillon et de libellule) », explique Rosolie, qui a également filmé l'un des mammifères les moins connus de l'Amazonie, le chien aux oreilles courtes (voir la vidéo ci-dessous).



Mais obtenir la protection de la zone nécessitera une alliance de grande ampleur, incluant le gouvernement péruvien, les habitants et les ONG.

«Pour l'instant, nous avons besoin de soutien public, et pour cela, il faut que les gens puissent en savoir plus sur cette rivière, et puissent soutenir le processus de protection », explique Rosolie, qui écrit actuellement un livre sur la région (et dont la sortie est prévue l'année prochaine). «Ces vidéos provenant de pièges photographiques ne sont qu'un petit élément de plus dans la première étape du processus visant à accroître la visibilité de Las Piedras, et à garantir la survie de cette rivière.»

 Carte indiquant la rivière Las Piedras et les zones protégées adjacentes. Préserver cette rivière permettrait de relier plusieurs parcs naturels dont les niveaux de biodiversité comptent parmi les plus élevés au monde. 

Rosolie considère que ses efforts en Amazonie jouent un rôle important pour veiller à ce que la nature sauvage — et des animaux comme les jaguars, les tamanoirs et les tapirs — soient préservés dans un monde où l'empreinte humaine semble s'étendre constamment.

«Notre génération a la chance de pouvoir réaliser une première historique : effectuer une conservation préventive — s'assurer que les endroits vierges le restent — et aider les zones habitées par des populations humaines à rester viables pour le maintien des écosystèmes», explique Rosolie. « Dans cinquante ou cent ans, cette opportunité aura disparu depuis longtemps. »

Ceux qui souhaitent en savoir plus sur la rivière Las Piedras ou qui aimeraient soutenir les efforts de conservation dans la région peuvent contacter Paul Rosolie à adventure@tamanduajungle.com. Adventure@tamanduajungle.com

 

MONGABAY 26/3/2013

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