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Quand les plantes avalent la pollution

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On connaissait déjà toute l’importance des plantes pour conserver un air de bonne qualité, mais elles sont également très douées pour assainir les sols. Les recherches en phytotechnologie ont montré que certaines espèces végétales pouvaient aider à débarrasser les terrains de polluants tels que les métaux utilisés dans la plupart des industries.

C’est tout l’enjeu de l’expérimentation qui a débuté à Montataire, dans l’Oise, au rond-point des Forges. Profitant de la rénovation de ce carrefour situé au cœur d’un quartier qui accueillait autrefois de nombreuses industries, la communauté de l’agglomération creilloise et l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) ont lancé ensemble une expérience inédite en France.

«Pendant quatre ans, nous allons tester deux techniques sur deux parcelles distinctes, explique Rodolphe Gaucher, responsable de l’unité technologies et procédés propres et durables de l’Ineris. Sur 300 m2, sur une voie nouvelle, de la phytostabilisation, à savoir des plantes capables de contenir et fixer les polluants dans le sol. Et sur 500 m2 au niveau du rond-point, de la phytoextraction, des espèces pouvant absorber les polluants dans leur feuillage.»



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Le saule des vanniers, aussi appelé vime ou osier vert (Salix viminalis) Photo : Hugo.arg / CC-BY-SA-2.5,2.0,1.0

La phytostabilisation a déjà été testée avec succès par l’Ineris. C’est surtout le volet extraction, testé en conditions réelles en pleine ville, qui intéresse les chercheurs. Pour l’instant, seuls des saules des vanniers ont été plantés sur la parcelle. Ils seront bientôt rejoints par l’arabette de Haller, petite plante sauvage hyperaccumulatrice de métaux, sur laquelle l’Ineris travaille depuis plusieurs années et fonde de grands espoirs.


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Arabidopsis halleri ou arabette de Haller Photo : HermannSchachner / domaine public

«Le problème de la phytoextraction, c’est qu’il faut compter en dizaine d’années avant de pouvoir parler de dépollution, concède Rodolphe Gaucher. Mais c’est une solution qui paraît très intéressante en milieu urbain, où il n’est pas toujours évident de lancer de vastes travaux de dépollution des terres.»

Le procédé est bien sûr entièrement naturel et la question du devenir des plantes remplies de métaux tels que le zinc ou le cadmium, présents dans le sol de Montataire, a également été envisagée. Compostage, méthanisation ou combustion de la biomasse pour produire de l’énergie sont quelques-unes des possibilités de transformation de ces plantes, une fois accomplie leur mission d’absorption des polluants.

Peu coûteuse, simple à mettre en place, la gestion des sols pollués par les plantes devrait avoir un bel avenir dans un pays comme la France où le ministère de l’Ecologie recensait 4100 sites pollués en 2012, auxquels s’ajoutent plus de 250000 lieux ayant accueilli une activité industrielle, avec donc de possibles restes de polluants dans le sous-sol.

Les méthodes classiques de dépollution des terres coûtent cher : pas moins de 470 M€ ont été dépensés, en 2010 en France pour des opérations de réhabilitation des sols. Plus douce avec les sols et l’environnement, la phytotechnologie devrait également l’être avec le porte-monnaie des collectivités locales à la recherche de solutions pour assainir leurs sous-sols.


HUMANITE ET BIODIVERSITE 13/8/2013 / LE PARISIEN 12/8/2013

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