Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

La rouille du blé bientôt vaincue ?

Messages recommandés

Des variétés de blé résistantes à cette maladie due à la prolifération d'un champignon sont en train d’être testées au Kenya.

Apparue en 1999 en Ouganda, Ug99 ou rouille noire est un champignon microscopique ravageur du blé particulièrement virulent. Ce parasite est capable de détruire la totalité des champs dans lesquels il se développe. Sa progression a été foudroyante, ses spores se dispersant grâce au vent.

 Des variétés de blé obtenues par mutagénèse, résistantes à la maladie de la rouille sont en train d’être testées au Kenya. Jim Mone/AP/SIPA



Ug99 a d’abord colonisé l’Afrique de l’Est avant de passer au Yémen en 2005. Il a ensuite été signalé en Iran et dans les grandes plaines céréalières de l’Asie centrale à partir de 2008, menaçant les greniers à blé que sont l’Ukraine et le Kazakhstan. Selon la FAO, l’organisme onusien pour l’agriculture et l’alimentation, 37% de la récolte mondiale de blé est susceptible d’être touchée.

Depuis 1964, la FAO travaille avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à l’utilisation des techniques nucléaires dans l’amélioration des semences au sein d’un laboratoire commun situé à Seibersdorf près de Vienne (Autriche). C’est donc la mutagénèse provoquée par irradiation qui a été choisie.

La mutagénèse est un phénomène naturel d’apparition d’une mutation génétique au sein de l’ADN. L’exposition à des rayonnements ionisants permet d’accélérer ces mutations afin de rechercher plus rapidement des caractères de résistance aux maladies. Ce n’est donc pas une modification génétique de type OGM puisqu’il n’y a pas introduction d’un gène étranger dans le patrimoine de la plante.

Dans le cas de la rouille noire, il a fallu cinq ans de recherche en laboratoire et une collaboration de 20 Etats et organismes de recherche pour définir les bonnes variétés. En 2009, raconte la FAO, « Miriam Kinyua, chercheur au Département de biotechnologie de l'Université d'Eldoret (Kenya), a envoyé 10 kg de semences de blé appartenant à cinq variétés aux laboratoires FAO/AIEA de Seibersdorf (Autriche), où elles ont été irradiées pour mutation induite. Les graines ont été ensuite réexpédiées au Kenya où elles ont été semées dans un "point chaud" de la maladie pour être triées et sélectionnées».

C’est en constatant la résistance au champignon dans les champs que des variétés ont pu être choisies. Ces essais ont permis d’identifier huit lignées résistantes à Ug99. Quatre variétés ont finalement passé avec succès les derniers tests de rendement et de stabilité et six tonnes de semences pourront être commercialisées dès la prochaine campagne de semis au Kenya. La semaine dernière, l’Université d’Eldoret a ouvert ses portes à des milliers d’agriculteurs kenyans venant s’informer sur ces blés nouveaux.

L’irruption d’Ug99  a en tout cas rappelé aux agronomes que le combat contre la rouille n’est jamais terminé, cette nouvelle souche arrivant après trente ans de répit. 

De 1918 à 1960, les pertes de blé étaient en moyenne de 2,5 % aux Etats-Unis pour tomber à moins de 0,3 % par la suite avec l’utilisation de variétés résistantes. Sans la recherche, les destructions de blé de 1961 à 2009 auraient donc été de 6,2 millions de tonnes par an.


SCIENCES ET AVENIR 10/9/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...