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Le trafic d’espèces sauvages lié au crime organisé

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L’association de protection des animaux IFAW vient de publier un rapport mettant en avant les liens qui unissent le trafic des espèces sauvages aux organisations criminelles. 30millionsdamis.fr revient sur les grandes lignes de ce texte.

L'essentiel :

-> Selon IFAW, les organisations criminelles contrôleraient le trafic d’animaux sauvages pour un montant d’échanges avoisinant les 14,2 Mds d’euros.

-> Un commerce au 4e rang mondial des activités illicites derrière les trafics de drogue, de contrefaçons et la traite d’êtres humains.

-> L’implication des organisations terroristes pourrait mettre en péril la sécurité des Etats.

Selon IFAW, le commerce illicite des espèces sauvages engendrerait 14,2 Mds d’euros. Photo d'illustration : ©️ David_Steele - Fotolia.com


Le grand banditisme contrôle-t-il le trafic des espèces sauvages ? C’est en tout cas, ce qu’affirme l’IFAW (Fonds international pour le bien-être des animaux) dans «LA NATURE DU CRIME. : répercussions du commerce illicite d’espèces sauvages sur la sécurité mondiale». En s’appuyant sur «divers organismes et rapports», elle estime le montant de ce commerce à près de 14,2 milliards d’Euros… soit au 4e rang des activités illicites mondiales derrière les trafics de drogue, de contrefaçons et la traite d’êtres humains. «Une grande partie du commerce illicite est gérée par des organisations criminelles qui mènent une planification détaillée, disposent de moyens financiers importants, comprennent et utilisent les nouvelles technologies et sont souvent bien armées», indique l’ONG dans son rapport rendu public le 12/09/13.

L’association a commencé à s’intéresser à la question de l’interconnexion «exploitation illégale des espèces sauvages / organisations criminelles» en 2008. «Au cours des années 2000, nous avons assisté à une mutation du braconnage. Nous sommes passés d’une pratique isolée que l’on pourrait qualifier de «proximité» à quelque chose de beaucoup plus massif et organisé. Aujourd’hui, seules les organisations criminelles ont les moyens et les réseaux nécessaires pour gérer un commerce à si grande échelle», explique Céline Sissler-Bienvenu, directrice d’IFAW France et Afrique francophone. 


De fait et selon le rapport, l’activité illicite autour de l’ivoire dans le monde a plus que doublé entre 2007 et 2013. Autre chiffre impressionnant : en 10 ans, 11 000 éléphants auraient été tués dans le seul parc national Minkebe (Gabon). Et en Afrique du Sud, le nombre de rhinocéros abattus par les braconniers augmentent d’année en année.

Derrière ces faits, des mafias, certes, mais aussi des groupes rebelles et des milices africaines comme les Janjawids soudanais ou les Shebabs de Somalie. IFAW parle aussi de réseaux affiliés à Al Qaida. Ces groupes ont commencé à s’intéresser à cette activité lorsqu’ils ont réalisé qu’elle pouvait générer un maximum de profits pour un minimum de risques. «Le commerce illicite des espèces sauvages n’est pas une priorité des Etats. Cette problématique passe après celles des trafics de drogue, de contrefaçons et d’êtres humains. Les groupes qui s’adonnent à ce trafic savent très bien qu’ils n’encourent que très peu de risques. Et ça a pris de l’ampleur par ce que c’était un non sujet», analyse Céline Sissler-Bienvenu.

Pourtant, au-delà de la question cruciale de la protection des espèces en danger et des problèmes environnementaux qui en découlent, le trafic des animaux sauvages représenterait une menace concrète pour la sécurité des Etats. Il y aurait d’abord un risque direct pour les personnes en contact avec les animaux : la Fédération internationale des gardes forestiers, citée par IFAW, estime à 1000 le nombre de «rangers» tués ces dix dernières années (dans 35 pays). Quant aux populations locales, elles ne seraient pas non plus épargnées par des braconniers de moins en moins scrupuleux. La présence et l’activité de ces réseaux remettraient en cause la stabilité de régions entières. Et ce commerce permettrait de financer – notamment l’achat d’armes – des milices et groupes terroristes impliqués.

Pour désamorcer le mouvement, seule une réelle prise en compte du problème par l’ensemble des Etats pourrait être efficace. «Il faut que la criminalité faunique soit considérée comme un crime grave. Les gouvernements doivent mettre en place de vrais moyens pour démanteler les filières. Et surtout, que tous les gouvernements et les différentes agences, coordonnent leurs stratégies. La faille, c’est le manque de coopération, et les organisations criminelles le savent bien», s’inquiète la directrice d’IFAW France. La Fondation 30 Millions d’Amis soutient IFAW dans son combat et appelle les autorités à prendre toute la mesure du problème que pose le trafic des espèces sauvages.


Document PDF : la Nature du Crime : http://www.ifaw.org/france/ressources/la-nature-du-crime


30 millions d'amis 20/9/2013

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