Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

En 50 ans, le plancton ne s'est pas adapté au réchauffement des océans

Messages recommandés

L’étude de 50 générations de plancton dans l’Atlantique Nord montre que ces micro-organismes ne sont pas capables de s’adapter si rapidement au réchauffement climatique. Cette conclusion peut être dramatique pour la pêche, car le plancton se situe au début de la chaîne alimentaire.

Certaines espèces planctoniques seraient en voie de disparition. Dans son cinquième rapport, le Giec confirme que l’océan mondial s’est réchauffé depuis le début du XXe siècle, et que le niveau de la mer a grimpé de 0,19 m sur la période 1901-2010. Depuis longtemps, les biologistes pensent que de tels changements dans l’écologie marine ne peuvent qu’avoir un impact néfaste sur les organismes marins. Le plancton, premier maillon de la chaîne alimentaire, serait le plus menacé. Mais s’il vient à disparaître, c’est toute la chaîne trophique qui serait alors impactée.

    Ce type de copépode est une espèce de plancton qui représente une source de nourriture vitale pour les larves de poissons. C’est pourquoi il est essentiel à toutes les pêches commerciales. ©️ Paul Jones, Université Deakin

Les travaux d’une équipe de l’université Deakin (Australie) montrent qu’une espèce de plancton résidant dans les régions froides de l’Atlantique Nord est en voie de disparition. Elle ne parvient pas à s’adapter aux conditions plus chaudes qu’elle connaît aujourd’hui. Ce plancton est la nourriture favorite des merlus et morues de la région : on imagine aisément que s’il vient à disparaître, les espèces de poisson plus grosses risquent de rapidement décliner.

Déterminer précisément comment s’adapte le plancton au réchauffement des océans est difficile, car il faut des mesures continues et de long terme. Une évolution adaptative ne sera détectable qu’en étudiant plusieurs générations d’une espèce. Pour son analyse, l’équipe de recherche, menée par la biologiste Stephanie Hinder disposait de plus de 50 ans de données de deux espèces de plancton résidant en Atlantique Nord : les Calanus helgolandicus vivant plutôt dans les eaux chaudes, et les Calanus finmarchicus que l’on trouve principalement dans les eaux froides.

  La répartition de la chlorophylle dans les océans est un indicateur des zones de floraison du phytoplancton. Présents uniquement dans la couche de surface des océans, puisque nécessitant la lumière solaire pour la photosynthèse, ces micro-organismes sont majoritairement répartis dans les zones d'upwelling des océans. Le violet indique les aires où il n'y a pas (ou peu) de plancton, et le rouge celles où il est fortement présent. ©️ Nasa

Leurs résultats, publiés dans la revue Global Change Biology,  sont surprenants. Sur 50 ans de données, la gamme de C. finmarchicus s’est réduite. C'est-à-dire que sur plus de 50 générations (un plancton ne vit pas plus d’un an), il n’y a aucune preuve d’adaptation de l'espèce aux eaux plus chaudes. Par ailleurs, les C. helgolandicus ne montrent pas de modification adaptative, mais se sont en revanche considérablement étendus vers le nord du bassin.

De tels résultats sont préoccupants, car ils suggèrent qu’à mesure que l’océan se réchauffe, le C. finmarchicus ne se rencontrera rapidement plus qu’aux pôles, pour finalement s’éteindre complètement. Comme ce plancton est la nourriture exclusive de poissons tels que la morue ou le merlu, les pêcheries des eaux froides pourraient bien être en danger. D’un autre côté, vu que la répartition géographique de C. helgolandicus s’étend, on peut espérer que les poissons soient en mesure de changer leur alimentation.

Ces micro-organismes marins situés au début de la chaîne alimentaire, en plus d’être importants pour les poissons, sont essentiels aux cycles biogéochimiques. Leur disparation aurait des conséquences dramatiques sur la chaîne alimentaire, mais également sur le climat global. L’Atlantique n’est évidemment pas le seul océan à répondre brusquement au réchauffement atmosphérique, et des systèmes de surveillance sont placés en Australie, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud pour continuer de documenter ces changements.


futura sciences 22/10/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...