Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
BelleMuezza

Un océan plus acide protège l'Australie des méduses au venin mortel

Messages recommandés

En Australie, les autorités redoutent que le réchauffement climatique menace les côtes d’invasions de méduses au venin mortel. Espèces tropicales, les méduses irukandji se développent dans les eaux chaudes et pourraient migrer vers le sud du pays. Toutefois, une nouvelle étude montre que ces cnidaires juvéniles sont trop sensibles à l’acidification des océans pour grandir correctement.

L’Australie est l’un des pays les plus sensibles au changement climatique actuel. Par sa position et sa taille (elle couvre l’équivalent de toute l’Europe de l’ouest), l’île bénéficie d’un climat tropical au nord, tempéré au sud et désertique au centre. Cette diversité climatique et son isolement lui confèrent une riche biodiversité, mais la rendent vulnérable aux modifications du climat. Dans la faune australienne, 83 % des mammifères, 90 % des poissons et 89 % des reptiles sont endémiques. Tous se sont acclimatés à un type de milieu, et sont, de fait, susceptibles de disparaître ou de s’étendre avec le réchauffement des eaux et de l’air.

  La méduse Irukandji est petite, mais extrêmement venimeuse. Jusqu’à présent, elle ne vit que dans les eaux du nord-est du Queensland, en Australie. Toutefois, des inquiétudes planent sur sa capacité à migrer vers le sud, à mesure que l’océan se réchauffe. ©️ Mrowka, Flickr, cc by nc sa 2.0

De nombreuses études suggèrent que les espèces marines migrent vers les pôles peu à peu, à mesure que l’océan se réchauffe. Des espèces endémiques aux régions tropicales de l’Australie pourraient donc bien migrer vers le sud du pays, en suivant les courants plus chauds. Quelles espèces migreront-elles, quand et comment le feront-elles sont des paramètres difficiles à prévoir, la migration dépend de la vitesse du changement climatique.

Dans ce contexte, une équipe de l’université Griffith a conduit une série de simulations pour déterminer si la méduse irukandji, qui ne vit uniquement dans le nord du Queensland pouvait devenir une menace pour les côtes plus au sud. Ce cnidaire tropical, endémique de la côte nord-est de l’Australie, mesure seulement deux à trois centimètres mais son venin est mortel. De façon surprenante, l’équipe montre qu’en dépit du réchauffement de l’océan, la côte sud-est de l’Australie devrait être épargnée d’une invasion de méduses irukandji. Si les températures plus hautes pourraient favoriser le développement de l’espèce, l’augmentation de l’acidité des océans, au contraire, inhibe la croissance des juvéniles. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Global Change Biology.

   Une piqûre d’une méduse Irukandji provoque le syndrome d’irukandji. Il est rarement mortel, mais engendre des douleurs dans différentes parties du corps à la limite du supportable. ©️ orangejack, Flickr, cc by nc sa 2.0

Les effets du changement climatique sont particulièrement perceptibles sur la côte est de l’Australie. Sur les 60 dernières années, le courant océanique qui parcourt la côte (East Australian Current, EAC) s’est renforcé et apporte aujourd’hui des eaux tropicales plus chaudes, jusqu’à 350 km au sud. « Nous devions savoir si la méduse irukandji serait en mesure d'établir l'ensemble de son cycle de vie au sud de son aire de répartition historique, dans ces tronçons d’eau chaude élargis, ou si les adultes parviendraient à dériver vers le sud sur le courant renforcé », explique Shannon Klein, principal auteur de l’étude.

L’équipe a appliqué le modèle A1F1 du Giec à toute la région de sud-est du Queensland. Les simulations montrent que si les méduses sont susceptibles d’y survivre durant l’hiver, elles ont peu de chance de s’y installer sur le long terme. L’acidification des océans limite la reproduction des méduses, elle peut donc protéger le littoral. Shannon Klein explique cependant qu’il est possible qu'elles puissent migrer au sud, sur le court terme si l'acidification de l’océan est lente et que les habitats de reproduction appropriés sont disponibles.

FUTURA SCIENCES 30/10/2013

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...