De petits singes macaques, portant des masques de têtes de poupées, étaient obligés de danser sur leurs pattes arrières, de monter sur de petits vélos ou porter de petits parasols dans les rues de Jakarta.  Joko Widodo, le gouverneur de la capitale de l'Indonésie, a promis qu'il n'y aura pas plus "topeng monyet" (singe masqué) montré dans les rues de la ville en 2014.

Widodo dit  que les spectacles où les singes sont contraints d'accomplir quantités de tours relèvent de la maltraitance animale. Il a également dit que l'élimination des spectacles est dans l'intérêt de l'ordre public, car les singes effectuent leurs tours au niveau des intersections encombrées où les automobilistes ralentissent pour les regarder.


40 singes ont été sauvés en 2011 par le Réseau Animal Aid de Jakarta avec l'aide du gouvernement de la ville, et certains d'entre eux étaient victimes de tuberculose, d'hépatite ou même du tétanos du aux chaînes incrustées dans leur peau) et d'autres maladies. Interdire les danses des singes est aussi une mesure de santé publique nécessaire, a également di Widodo.

Le gouvernement de la ville a l'intention de racheter tous les singes pour environ 90$ chacun. Toutefois, ils seront incapables de vivre dans la nature ou même avec d'autres primates - les singes sont formés dès la petite enfance à se tenir sur leurs pattes de derrière en étant accroché à des chaînes, disent les défenseurs des animaux. En conséquence, ils seront mis à l'abri dans une enclos spécial au zoo de Ragunan à Jakarta.

 Masked monkeys will be removed from Jakarta streets beginning next year as the city heeds activists’ demands  (AFP Photo/Romeo Gacad)

Jakarta Animal Aid Network estime que, chaque année, des milliers de macaques à longue queue sont élevés ou capturés dans la nature pour être utilisés comme des artistes de rue. L'organisation a applaudi à la promesse de Widodo et a également sollicité des dons pour  acheter ine île qui pourrait devenir un site de libération pour les singes sauvés.

Alors que l'interdiction de Widodo a été largement saluée,  certains ont soulevé des préoccupations.  Les singes désormais  interdits, le gouvernement doit encore prendre des mesures drastiques comme aborder la question du travail des enfants et, en particulier, des enfants dans la rue. L'auteur de l'Indonesian Street Life soutient que le gouvernement a interdit l'exibition des singes, parce qu'il craignait d'abord pour son «image internationale» et que beaucoup d'enfants sont régulièrement exploités et forcés à mendier par des adultes.

D'autres soutiennent que Widodo a instauré l'interdiction de monyet topeng pour redorer sa réputation, "comme sa capacité politique de "nettoyer" l'une des villes les plus frénétiques de l'Asie"... l'année avant les élections présidentielles... "L'interdiction est vue par les électeurs comme "un départ inhabituel des grands, des initiatives audacieuses». D'actualité également : le système de métro qui a beaucoup de retard, la relocalisation des vendeurs ambulants illégaux pour réduire la congestion... que Widodo a proposés pour faire face à la corruption et à la pauvreté déchirante qui affectent directement la vie  de 10 millions résidents de Jakarta.

Cela dit, la plupart des macaques utilisés dans les spectacles de rue sont élevés dans un bidonville de Jakarta-Est qui est connu en tant que propriétaire de singes. On peut dire que les intéressés ne sont pas très heureux de la nouvelle interdiction du "village des singes.". Quelque 700 personnes dans l'Est de Jakarta s'appuient sur ​​les singes pour leur subsistance. Sarinah, une "mère" de trois singes dit qu'elle les traite comme ses propres enfants. Elle prétend qu'elle va cacher les siens jusqu'à ce qu'elle trouve un nouvel emploi...

Les représentants du gouvernement comme Ipih Ruyani, chef de la marine de la ville et du bureau de l'agriculture, insistent sur ​​le fait que les fonds versés aux gestionnaires des singes peuvent être "utilisés comme capital pour leur entreprise." De plus, l'administration de Widodo a déclaré qu'une formation professionnelle sera offerte aux gestionnaires des singe et à leurs gardiens.

Le maire de Bandung, la capitale de la province de Java-Ouest, a également annoncé des plans visant à interdire les exibitions de singes.

Topeng monyet disparaît de l'Indonésie et c'est pour le mieux. Plutôt que de laisser les singes se faire maltraiter par des actions cruelles, le gouvernement fait la bonne chose : interdire les spectacles purement et simplent et, partant de là, à obliger les gens à chercher une autre façon de vivre. Au passage, il est louable que il y ait des plans pour les singes sauvés.

Maintenant, le gouvernement doit directement viser à encourager les travailleurs pauvres, qui ont dû s'adapter rapidement, à une nouvelle façon de se protéger eux et leur famille.


CARE2 6/11/2013