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BelleMuezza

La mante orchidée, redoutable piège ambulant pour pollinisateurs

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Pour attirer des proies à elle, la mante orchidée Hymenopus coronatus dispose d’une arme redoutable : elle se transforme en une fleur appétissante. Les insectes pollinisateurs malaisiens et indonésiens n’y voient que du feu. Enfin confirmé, cet exemple de mimétisme agressif serait unique en son genre.

Pour survivre, de nombreux animaux se fondent littéralement dans le paysage, se camouflant aux yeux des prédateurs (cas des papillons qui ressemblent à des feuilles mortes une fois repliés). Cependant, cette relation est loin d’être unilatérale, puisque certaines espèces se rendent invisibles ou inoffensives… pour mieux capturer leurs proies (comme les fleurs carnivores). On parle alors de mimétisme agressif, et non défensif. Depuis plus d’un siècle, les scientifiques s’interrogent sur l’appartenance ou non à ce groupe de la mante Hymenopus coronatus, plus connue sous le nom de mante orchidée.

  Les deux pattes antérieures de la mante orchidée, dites ravisseuses, constituent de redoutables armes destinées à la capture des proies. ©️ James O'Hanlon, université Macquarie

Au cours de l’évolution, cet insecte prédateur a acquis une morphologie pour le moins atypique. En effet, ses quatre pattes locomotrices ont l’apparence de pétales blancs et roses. Or, l’animal peut les agencer de manière à ressembler à une orchidée à tout moment, que ce soit sur une feuille ou une branche. Voici donc la question : ce comportement est-il utilisé pour se rendre invisible des prédateurs tels que les lézards et les oiseaux, pour attirer d’appétissants insectes pollinisateurs, ou pour les deux à la fois ?

Pour le déterminer, James O'Hanlon s’est rendu en janvier 2011 en Malaisie en espérant rencontrer cet insecte rare dans son milieu sauvage, bien loin de l’université Macquarie (Sydney, Australie) où il officie habituellement. Si nous parlons de lui, c’est bien évidemment qu’il y est parvenu, mais aussi qu’il a apporté des éléments de réponse. Oui, ce camouflage est bien utilisé pour chasser. D’ailleurs, selon l’article paru dans la revue American Naturalist, il attire plus d’abeilles et de papillons qu'une des fleurs imitées !

  Les mantes orchidées femelles atteignent une longueur totale de 6 cm à l'âge adulte (après sept mues), ce qui signifie qu'elles sont deux fois plus grandes que les mâles. ©️ James O'Hanlon, université Macquarie

Durant son séjour, le chercheur a notamment érigé trois piquets d’un mètre de haut. Il a ensuite placé une mante et une fleur Asystasia intrusa sur deux d’entre eux, et rien sur le troisième (dans des ordres qui ont varié au cours des réplicas). Enfin, il a regardé où les pollinisateurs se rendaient préférentiellement durant des périodes d’observation d’une heure, pour un total de 30 heures, et noté le nombre de fois qu’une proie potentielle s’est approchée à moins de 10 cm des stimuli. 


Conclusion : des hyménoptères ont bien été attirés par la mante, puisqu'ils s’en sont approchés sans se rendre compte du danger, parfois au péril de leur vie. Mais ce n’est pas tout. Étonnamment, les victimes ont été attirées en plus grand nombre et de plus loin par la mante orchidée. Que dire de plus, si ce n’est que la théorie proposée en premier lieu par Alfred Russel Wallace s’avère exacte ?

 Philippe Model 15/2/2011

Pour chercher à comprendre l’attirance des insectes dupés, le chercheur a également comparé, au moyen d’un spectromètre portable, les couleurs affichées par 14 Hymenopus coronatus à celles de 13 espèces de plantes sympatriques. Les tests ont été réalisés pour des longueurs d’onde visibles des pollinisateurs hyménoptères volants les plus à même de butiner les fleurs étudiées (principalement des abeilles et des papillons). Au final, les couleurs de la mante ne sont pas différenciables des autres. Le mimétisme est donc redoutable.

 Michael Boot 23/3/2013

Habituellement, les insectes qui utilisent un mimétisme agressif se camouflent sur une fleur en attendant le passage d’une proie. C’est donc le végétal qui sert d’agent d’attraction. Ici, la mante orchidée a tout simplement la capacité de voyager avec son propre agent attracteur. Elle est donc libre de s’installer où bon lui semble pour chasser. Il s’agirait du premier exemple connu de ce genre. Dorénavant, c’est une autre partie du problème qui va attirer l’attention : les oiseaux et les lézards sont-ils également trompés par ce mimétisme ? Affaire à suivre.


 
precarious333 5/12/2012


Futura sciences 3/12/2013

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Avec ses pattes ressemblant à des pétales, cet insecte fleur abuse nombre de butineurs.

Cette mante se fait passer pour une fleur pour attirer ses proies. ©️ Thomas Marent / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP

Les mantes fleurs (Hymenopus) ne se cachent pas dans leurs fleurs pour augmenter leurs chances d'attraper les insectes butineurs dont elles se nourrissent : en réalité, elles se font passer pour les fleurs afin de les attirer. James O'Hanlon de l'université Macquarie (Australie) l'a constaté in situ avec Hymenopus coronatus, une espèce d'un mauve prononcé, aux pattes garnies de larges excroissances ressemblant à des pétales. Un tour de force car ces insectes sont aussi fréquents dans les vivariums des amateurs que rares dans la nature.

Mante orchidée (Hymenopus coronatus). Luc Viatour, cc by-sa3.0

Il apparaît donc que cette mante chasse sur les feuilles ou au sommet des branches. "L'insecte est attirant par lui-même et il est suffisamment trompeur pour se passer des fleurs", affirme le chercheur. Les butineurs se précipitent dans les deux pattes griffues, abusés par une imitation qui n'est pourtant pas parfaite. Avoir une couleur approchante et une forme vaguement similaire suffit donc à tromper son monde.


S & A 5march2015

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