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Vieillir ne veut pas forcément dire sénescence pour de nombreuses espèces :

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Dans le monde du vivant, vieillir ne signifie pas obligatoirement dépérir, bien au contraire ! Les taux de mortalité et de fertilité de 46 espèces animales et végétales ont été comparés. Pour la moitié d’entre elles, ces indicateurs changent peu durant la vie de l’organisme. Mieux encore, ils le font parfois de manière avantageuse. Par exemple, la tortue du désert devient de plus en plus fertile en prenant de l’âge.

Pour la plupart d’entre nous, le vieillissement se caractérise par un ensemble de transformations biologiques et physiologiques qui entraînent une lente dégradation de l’organisme, le menant progressivement à la mort. Ainsi, le temps passant, l’homme devient de moins en moins fertile, tandis que son taux de mortalité augmente. Durant longtemps, nous avons cru qu’il s’agissait d’une règle biologique générale cohérente avec diverses théories évolutives, dont seules quelques rares exceptions étaient connues. Durant longtemps… il semble que nous nous sommes trompés.

  Les tortues du désert Gopherus agassizii vivent 50 à 80 ans. Elles ont un faible taux de reproduction, mais leur fertilité ne fait qu'augmenter avec l'âge de l'animal. ©️ mikebaird, Flickr, cc by 2.0

En effet, les êtres vivants ne sont pas tous égaux face à la sénescence, si l’on en croit une nouvelle étude parue dans la revue Nature. Owen Jones, un chercheur de l’université du Danemark du Sud, et ses collaborateurs y présentent des comparaisons qui ont été réalisées entre les trajectoires démographiques standardisées de 46 espèces animales ou végétales. Pour ce faire, les données issues de la littérature scientifique ont été traitées au moyen d’un protocole statistique établi pour l’occasion.

Parmi les sujets d’étude figuraient 11 espèces de mammifères, 12 d’autres vertébrés (reptiles, oiseaux, etc.), 10 d’invertébrés (nématodes, etc.), 12 de plantes vasculaires et une d’algue. Les trajectoires de mortalité et de fertilité établies ont étonné par leur diversité, de l’avis même d’Owen Jones. Au total, 24 espèces se caractérisent par une croissance qualifiée d’abrupte de leur mortalité au cours du temps, dont 11 ont des longues durées de vie (par exemple les hommes et les orques) et 13 de courtes (comme les cladocères, des crustacés aquatiques). Et les autres ?

  L’hydre d’eau douce Hydra magnipapillata possède un faible taux de mortalité, qui reste en plus constant en laboratoire tout au long de sa vie, comme son taux de fertilité. Selon certains modèles théoriques, il faudrait attendre 1.400 ans pour voir disparaître 95 % d’une population, toujours en laboratoire. ©️ Ralf Schaible

Onze espèces ont des taux de mortalité et de fertilité qui varient peu durant la vie de leurs représentants, qu’elle soit longue ou courte. Parmi elles figurent notamment les rhododendrons (Rhododendron maximum), les lézards vivipares (Lacerta vivipara) ou encore les gorgones Paramuricea clavata. Par ailleurs, les indicateurs considérés sont significativement restés stables au cours du temps pour une espèce, l’hydre d’eau douce Hydra magnipapillata.

Enfin, dernière tendance, des espèces animales et végétales ont un taux de mortalité qui diminue au cours du temps, tandis que leur taux de fertilité augmente. Il s’agit par exemple de la tortue du désert (Gopherus agassizii), un reptile, et du palétuvier Avicennia marina, un végétal. Le résultat principal de l’étude paraît donc justifié : la durée de vie n’est pas obligatoirement associée au degré de sénescence dans le monde du vivant. L’Homme ne représente donc pas une généralité dans ce domaine. Certaines théories évolutives doivent ainsi être revues pour devenir applicables à toutes les espèces.

Selon Owen Jones, de nouvelles recherches sont requises pour mieux comprendre la sénescence d’un point de vue évolutif, notamment afin d’appréhender plus clairement les problèmes dus au vieillissement chez l’Homme. L’étude, l’une des premières du genre à normaliser et comparer l’évolution des taux de mortalité et de fertilité entre plusieurs espèces phylogénétiquement éloignées, souffre déjà de critiques. Sur le site Nature News, des experts ont émis des doutes sur les bases biologiques qui sous-tendent les comparaisons, tout en leur reprochant de ne pas tenir compte de l’impact de l’environnement. Voilà peut-être un nouveau débat à suivre.


Futura Sciences 9/12/2013

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