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Des rongeurs maltraités et décapités dans les laboratoires d'une université anglaise

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Une association de protection des animaux dénonce le laboratoire de l'Imperial College London, pour son traitement inhumain des rats et souris de laboratoire. La British Union for the Abolition of Vivisection a réussi a obtenir des images de chercheurs décapitant ou brisant le cou des rongeurs.

L'une des universités les plus prestigieuses d'Angleterre au cœur d'un scandale de maltraitance animale ? Le laboratoire de l'Imperial College London est dans l'obligation de revoir l'ensemble de ses recherches sur les animaux après qu'une investigation sous couverture a révélé "une souffrance affligeante" chez les rats et souris. L'enquête a été menée par la British Union for the Abolition of Vivisection (BUAV) qui a dévoilé des images montrant des rats décapités avec une guillotine ou encore des souris dont le cou est brisé à la fin des expériences. Des séquences pénibles que la BUAV a obtenu en infiltrant l'un des laboratoires de l'Imperial College et qu'elle a fait parvenir au Conseil de la Recherche Médicale.

ATTENTION : la vidéo est mise sous spoiler (caché) car certaines images terribles pourraient heurter les personnes sensibles et les jeunes lecteurs. Si vous cliquez sur "spoiler" pour voir la vidéo, attendez-vous à des images dures, très dures... Que je n'ai pu visionner au-delà des premières secondes...
Spoiler:
 
Une enquête BUAV a montré la preuve poignante de la souffrance animale dans une grande université, un éclairage nouveau sur la réalité de l'expérimentation animale au Royaume-Uni.

 Image BUAV


Suite à cela, le Conseil a mené sa propre enquête dans les laboratoires de l'Imperial College et présenté ses conclusions dans un rapport publié le 10 décembre. Selon le document, les rats se tortillaient pendant les opérations, les têtes de petits étaient coupées à coups de ciseaux tandis que les souris étaient émaciées et dans un "état pitoyable". Un traitement d'autant plus choquant qu'il était bien meilleur avant les expériences. En effet, les souris et les rats étaient correctement nourris et abreuvés. Les rongeurs étaient même gardés dans des cages très modernes répondant à leurs besoins, mais ce, uniquement avant les expériences. 


Au cours et après, le traitement des animaux laissait grandement à désirer et prenait même des aspects de torture. Les experts ont conclu que les scientifiques ne prenaient pas soin des rongeurs malades et ne tuaient pas rapidement ceux qui souffraient sérieusement. A l'inverse, d'autres rats ou souris étaient tués de façon cruelle. 

Face aux accusations, les réactions ne se sont pas fait attendre. Ainsi, l'université a été sévèrement critiquée pour son recours massif à des jeunes chercheurs inexpérimentés et à des membres d'agences extérieures. Selon le professeur Steve Brown, du Conseil de la Recherche Médicale, qui a dirigé le rapport, la formation des scientifiques réalisant les expériences sur les animaux était ponctuelle. Il y avait en outre un vrai écart entre les chercheurs qui réalisaient les études et ceux qui prenaient soin des animaux.

Les experts indépendants comme le professeur Steve Brown, ont précisé que leur devoir était de vérifier le système général des laboratoires de l'Imperial College, et non pas d'enquêter sur les affirmations de la BUAV. Néanmoins, il semblerait que les deux se soient rapidement rejoints. Le professeur Brown a précisé que leurs "investigations ont permis d'identifier un certain nombre d'inquiétudes sur la gestion, la direction et la surveillance des recherches animales à l'Imperial College". 

Selon eux, n'importe quel animal a le droit d'être traité avec le respect qu'il se doit et de façon humaine, même si "ce ne sont que des rats et des souris". Le rapport accuse donc l'Imperial College de complaisance et demande des changements immédiats. Ce document identifie notamment le manque de "systèmes adéquats et opérationnels de gouvernance, de gestion, d'entraînement, de supervision et d'éthique" de l'Imperial College, où plus de 1.000 personnes, réparties sur quatre sites, travaillent sur la recherche animale. 

Suite au rapport, le comité éthique évaluant les demandes des nouveaux chercheurs ainsi que les projets en cours, a été déclaré inapte à poursuivre son travail. Leader dans la recherche scientifique, l'Imperial College London a reconnu qu'il "y avait de la place pour de l'amélioration et que des mesures immédiates seraient prises". Pour l'y inciter, le Pr Brown a émis 33 conseils destinés à améliorer le sort des rats et des souris des laboratoires. Des recommandations également valables pour les autres universités pratiquant de la recherche animale.

"Reconnu au niveau international, l'université est l'un des meilleurs instituts de recherche et il est important qu'elle suive à la lettre les standards de l'utilisation et le bien-être des animaux. Nous nous sommes concentrés sur l'Imperial College, mais les recommandations du comité devrait également être utiles à d'autres institutions", ajoute le Pr Brown cité par le Daily Mail. 

L'université aurait déjà accepté les conseils du professeur et se serait engagée à améliorer la formation et la direction, augmenter les effectifs et se concentrer sur les moyens de minimiser l'utilisation d'animaux. Selon elle, les animaux n'auraient été utilisés que lorsqu'ils étaient nécessaires au développement de nouveaux traitements ou pour des avancées médicales. "L'université répète sa croyance que l'utilisation d'animaux dans la recherche est essentielle pour améliorer la santé et le bien-être des hommes comme des animaux", avance un porte-parole. 

De son côté, le docteur Vicky Robinson, directeur du NC3Rs, une organisation gouvernementale étudiant les moyens de réduire le nombre d'animaux dans la recherche, explique : "il est important que les mots soient transformés en actions avec des rapports éthiques appropriés, une gestion organisée et la bonne culture. Au vu des dernières enquêtes, même les géants comme l'Imperial College ont beaucoup de travail dans ce domaine".

Néanmoins, au vu de leurs découvertes, l'association de protection des animaux s'est dite inquiète des traitements réservés aux plus gros animaux comme les chiens, les chats, les cochons ou encore les singes, à travers le pays. Le Home Office, en charge de la recherche animale et de l'inspection des laboratoires, conduit actuellement une enquête parallèle sur les affirmations de la BUAV. Il a d'ores et déjà affirmé que des actions seraient menées contre ceux violant les régulations de la recherche animale.

MAXISCIENCES 11/12/2013 - BUAV

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