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BreeMeg

Un éléphant nain découvert au Sril Lanka

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Des biologistes ont découvert au Sri Lanka un spécimen exceptionnel d'éléphant. Vivant dans le parc national Udawalawe, ce mâle adulte présente un rare cas de nanisme, mesurant à peine 1,5 mètre au lieu des 3 mètres habituels.

A première vue, cet éléphant d'Asie peut paraitre tout à fait normal. D'ailleurs, tout y est, les oreilles, la trompe, les bosses sur la tête, les pattes, la queue... Sauf que, contrairement à ce que l'on pourrait croire en regardant sa taille, il ne s'agit pas d'un jeune éléphant. Il s'agit bien d'un mâle adulte dans la force de l'âge. S'il est si petit, c'est parce qu'il est nain.

GeoBeats News 24dec2013


Un cas extrêmement rare. Ce sont des biologistes qui l'ont découvert le 7 juillet 2013 dans le parc national d'Udawalawe au Sri Lanka. Dans une étude publiée par la revue Gajah, ils racontent : "à environ 6H30, deux éléphants ont été observés en train de s'affronter sur la route principale du parc national d'Udawalawe dans le sud du Sri Lanka. Si ce n'est pas une observation inhabituelle en elle-même, l'un des protagonistes était un mâle mature d'à peine 1,5 mètre de haut".

Les biologistes se sont alors immédiatement rendus compte que l'éléphant était atteint de nanisme. En effet, s'il apparaissait tout petit, sa tête, sa trompe et ses oreilles étaient de taille tout à fait habituelle. En revanche, son corps et ses pattes étaient bien plus petits que la normale. Les éléphants d'Asie sont plus petits que leurs cousins d'Afrique mais les mâles atteignent tout de même une taille moyenne de 3 mètres à 3,5 mètres.

Animal Wire 5jan2014


La différence a encore davantage sauté aux yeux des biologistes que l'éléphant se trouvait face à un individu de taille normale. Les deux se trouvaient visiblement en état de "musth (1)", un état périodique chez les mâles caractérisé notamment par un comportement agressif. Les deux adoptaient ainsi une attitude et des caractéristiques montrant qu'ils étaient en pleine confrontation. "Le nain était de loin le principal agresseur dans l'altercation et semblait être plus âgé que l'autre, un jeune adulte", expliquent les chercheurs dans leur étude.

Petit mais téméraire, malgré sa taille, l'animal présentait donc un comportement tout à fait normal. Le fait que le spécimen n'ait jamais été aperçu et qu'il présente certaines marques, laisse à penser qu'il ne s'agirait pas d'un résident de la réserve mais qu'il aurait erré jusqu'ici, poussé par son état.

sinonome039 29dec2013


Le nanisme est très rare dans la nature et jamais aucun éléphant nain n'avait été observé jusqu'ici, selon les biologistes. Ceci se manifeste par un ralentissement de la croissance biologique d'un être vivant aboutissant à une taille inférieure à la moyenne. Toutefois, il existe en vérité deux types de nanisme : proportionné et disproportionné. Dans le premier, les proportions "normales" entre le corps et les membres sont préservées mais pas dans le second.

C'est précisément le cas ici avec l'éléphant. Ses membres sont significativement plus petits alors que sa tête par exemple est de taille relativement habituelle. Le nanisme est souvent dû à une série de mutations génétiques et est assez commun chez l'humain. Chez les animaux domestiques, cette caractéristique a parfois été sélectionnée par les éleveurs pour obtenir des spécimens de petite taille.

En revanche, chez les animaux sauvages, le nanisme est très rare, tout simplement parce qu'il s'agit d'un désavantage majeur. "Si vous y pensez, la plupart des animaux, particulièrement les mammifères, sont soit des prédateurs, soit des proies. Que vous soyez l'un ou l'autre, si vous êtes né avec des membres plus petits, c'est un très gros désavantage", a expliqué à Mongabay.com Prithiviraj Fernando du Centre for Conservation and Research et l'un des auteurs de l'étude.

"Une proie naine est très susceptible d'être prise par un prédateur, et de façon similaire, un prédateur nain va avoir du mal à attraper des proies. Donc de tels individus sont peu susceptibles de survivre dans la nature.

Les éléphants du Sri Lanka sont uniques dans la mesure où ils n'ont pas de prédateur. Donc il a été très chanceux de naitre ici !" a ajouté Prithiviraj Fernando. De la même manière, le nanisme ne présente pas de réel avantage évolutif. Il pourrait même poser problème en matière de reproduction. Toutefois, le spécialiste souligne que les mâles et femelles présentent un dimorphisme sexuel important, les éléphantes étant plus petites (entre 2 et 3 mètres). Aussi, le petit mâle pourrait tout de même parvenir à mener sa vie sexuelle à bien malgré sa différence de taille. Reste à savoir s'il pourrait transmettre sa particularité à sa descendance.

Le nanisme est effectivement héréditaire mais avec la "diversité des mutations génétiques impliquées et des modèles d'hérédité", il est difficile de spéculer sur l'origine du nanisme de l'éléphant ou même sur les conséquences possibles pour sa descendance, estiment les auteurs. En tout cas, l'éléphant semble déjà avoir réussi à se sortir de plusieurs épreuves. En effet, les biologistes ont observé au bout de sa trompe une marque qui aurait été causée par le noeud d'un piège destiné à capturer de la viande de brousse. Sur son dos et ses jambes, ils ont également noté la présence de petites bosses, caractéristiques de blessures causées par des balles.

(1) En sanscrit musth désigne l'extase, la plénitude ou l'ivresse... dans la nature il semble que seuls les mammouths et les éléphants possèdent une glande temporale. Les glandes de "musth" se trouvent chez le mâle et la femelle mais ne sont actives que chez les mâles. Au dessus de l'arcade temporale, entre l'œil et l'oreille, des deux côtés de la tête, les éléphants possèdent une glande dont l'orifice externe est une fente située dans le creux temporal et dont le rôle dans le cycle biologique reste encore partiellement inexpliqué. Lorsque cette glande commence à fonctionner, c'est pour une durée variable et le comportement qui en résulte est connu sous le nom de "musth". Celui-ci se produit chez les éléphants mâles environ 3 ans après leur mâturité sexuelle (entre la 8ème et la 15ème année). L'activité glandulaire augmente progressivement jusqu'à 40 ans environ et diminue ensuite.



Gentisde 7jan2014 - Regards Sud naturalistes








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