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Hécatombe d'étoiles de mer le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord.

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Le Canada et les États-Unis font face à une disparition massive d’étoiles de mer. Elles ont contracté une maladie qui entraîne leur dépérissement. Les premiers cas ont été décelés en juin 2013, mais aujourd’hui toute la côte ouest de l’Amérique du Nord est concernée, et les scientifiques n’ont toujours aucune idée de la raison d’une telle épidémie.

Les étoiles de mer, sur la côte ouest de l’océan Pacifique, vivent actuellement l’une de leurs plus graves crises écologiques. Elles sont atteintes d’une maladie qui endommage tant leurs tissus qu’elles perdent leurs bras et dépérissent puis meurent. Du sud de la Californie au nord de l’Alaska, au moins dix espèces d’étoiles de mer en sont victimes. Les populations sont décimées à des taux record. Par ailleurs, si la maladie est bien connue des biologistes, la raison d’une telle expansion géographique reste un mystère.

 Atteinte du syndrome de dépérissement, cette étoile de mer P. helianthoides, encore accrochée sur la paroi rocheuse, est dans un état de décomposition. La photo a été prise au parc Whytecliff le 31 août 2013. ©️ Jonathan Martin, Flickr, cc by 2.0

En général, lorsqu’une étoile de mer est atteinte du syndrome du dépérissement (Sea star wasting disease, en anglais), une lésion commence à apparaître sur l’ectoderme. Rapidement les tissus sont endommagés, l’étoile perd ses bras et finit par mourir. Ces symptômes s’observent aussi lorsqu’une étoile de mer se retrouve coincée dans une bassine d’eau qui ne lui convient pas entre deux marées. Mais dans le cas du syndrome, ces symptômes surviennent tandis que l’étoile vit dans son habitat naturel.

Ce n’est pas la première fois que cette maladie décime la côte ouest des États-Unis. Dans le sud de la Californie, au cours des années 1983-1984 et 1997-1998, des disparitions massives d’étoiles de mer se sont produites. La maladie du dépérissement s’est répandue durant ces deux périodes en réponse au réchauffement de l’océan, lié à l’établissement de deux événements El Niño. Durant cette phase du phénomène Enso, les alizés faiblissent, l’upwelling du Pérou ralentit et toute la bande tropicale du Pacifique se réchauffe. Le changement de température est si rapide que les échinodermes n’ont pas le temps de s’adapter et développent cette maladie.

Kevin Grove a filmé les fonds marins au large de Vancouver en Colombie-Britannique au début de mois de septembre 2013. On observe le dépérissement de deux espèces : Pycnopodia helianthoides et Solaster dawsoni. ©️ Jonathan Martin, YouTube 2/09/2013.

Les premiers signes du développement de la maladie cette année ont été observés en juin, dans l’État de Washington. Puis, en août, c’est en Alaska que des biologistes sont tombés sur des colonies d’échinodermes malades. Ensuite, les observations se sont succédé : en septembre, la Colombie-Britannique rapportait des douzaines d’étoiles de mer mortes non loin de Vancouver, des cas sont observés dans presque toute la Californie, de la Bodega Bay au golfe du sanctuaire marin national de Farallones (tous deux à proximité de San Francisco) au sud de l’État, en passant par le centre de l’État où huit espèces sont affectées.

Pourtant cette année, il n’y a pas d’El Niño installé, l’océan n’est pas plus chaud que son état moyen. Et c’est bien ce qui inquiète les biologistes. À première vue, il n’y a pas de facteur externe qui ait pu modifier l’habitat des étoiles de mer, tout le long de la côte. Par ailleurs, les chercheurs de l’université de Californie à Santa Cruz soulignent que les pertes d’étoiles de mer varient grandement suivant la zone concernée. Observation qui complique d’autant plus la détermination de la cause de la maladie. Actuellement, plusieurs laboratoires essaient de trouver l’agent pathogène qui aurait pu se répandre sur des milliers de kilomètres.

L'aquarium de Vancouver alarmé par la décimation d'étoiles de mer au large de la côte ouest du Canada. MrPsychoVids / Youtube 30/10/2013. 

Les pertes sont massives, mais les échinodermes ont une étonnante capacité à se développer rapidement. Il ne devrait donc pas y avoir de disparition des étoiles de mer sur le bord est du Pacifique. Elles n’ont pas de prédateurs mais elles régulent la quantité de moules sur les côtes. Ce qui serait donc à redouter, c’est une invasion de moules...

Source : Lien / link 12/11/2013

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Leurs bras se nouent avant de partir chacun dans une direction différente. Des millions d'étoiles de mer meurent d'une mystérieuse maladie sur la côte ouest de l'Amérique du Nord, de l'Alaska au sud de la Californie, rapporte Gawker (en anglais), lundi 3 février. D'autres cas ont été observés sur la côte est.

Les animaux touchés portent des lésions blanches qui s'étendent rapidement, puis se ramollissent avant que leurs bras ne se nouent et s'arrachent, causant la désintégration de leur corps et leur mort en quelques jours, parfois même en seulement vingt-quatre heures. L'hécatombe aurait commencé en juin 2013 et frappe différentes variétés d'étoiles de mer vivant sur le littoral et en captivité, précise Jonathan Sleeman, directeur du Centre de recherche de la faune sauvage de l'Institut américain de géophysique (USGS), dans une note publiée sur le site internet (en anglais) de l'organisme.

 Une étoile Pistaster ochraceus, en Colombie britannique (ouest du Canada). (DARRYL LENIUK / TIPS / AFP)

Les scientifiques qui surveillent les écosystèmes de cette zone n'ont identifié aucune cause de cette mortalité massive. "Nous pensons qu'un élément pathogène comme un parasite, un virus, ou une bactérie pourrait infecter ces étoiles de mer et compromettre leur système immunitaire, ce qui les rendrait vulnérables à des infections bactériennes secondaires responsables des dommages physiques observés", explique à l'AFP Pete Raimondi, professeur de biologie à l'université de Californie, à Santa Cruz

Parmi les quelque 1 500 espèces recensées, les deux plus touchées sont la Pisaster ochraceus, une étoile de mer de couleur pourpre, et la Pycnopodia helianthoides, aussi appelée Soleil de mer. De couleurs variables, cette dernière est considérée comme la plus grande des étoiles de mer, son diamètre pouvant dépasser un mètre. Mais une dizaine d'autres espèces sont concernées, précise The Columbian (en anglais).

Des populations entières de ces étoiles de mer ont été décimées dans le détroit de Puget, dans l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis), et la mer des Salish en Colombie-Britannique (Canada) ainsi que le long de la côte californienne, indique le document de l'USGS. Le taux de mortalité est estimé à 95%.

Ce phénomène a déjà été observé dans le passé, mais il était lié à un réchauffement des eaux côtières, ce qui n'a pas été le cas en 2013. Dans ces précédents accès de mortalité nettement moins étendus géographiquement, les scientifiques avaient soupçonné un agent pathogène qui se serait développé à la faveur du réchauffement de l'eau, mais sans jamais le confirmer.

En 1983, une vague de mortalité sur la côte sud de la Californie avait presque entièrement éliminé l'étoile de mer Pisaster ochraceus du littoral. Une hécatombe plus limitée s'était produite en 1997, attribuée surtout au réchauffement de l'océan résultant du grand courant du Pacifique Sud El Niño. Une mortalité de masse nettement plus réduite de certaines espèces d'étoiles de mer s'est également produite au printemps 2013 sur la côte est des Etats-Unis.

L'étoile de mer Pisaster ochraceus est "un prédateur clé dans son écosystème côtier", dit le professeur Pete Raimondi. Cet animal se nourrit de crustacés comme les moules, les berniques et les escargots de mer. Si l'étoile de mer venait à disparaître, les populations de ces mollusques augmenteraient considérablement, ce qui pourrait profondément modifier l'écosystème rocheux situé entre le maximum et le minimum des marées, jugent les scientifiques.

Les larves d'étoiles de mer sont aussi un composant important du plancton, la base de la chaîne alimentaire des océans. Les étoiles de mer ont assez peu de prédateurs, qui peuvent être d'autres étoiles de mer, des mouettes et parfois des loutres de mer.

France tv oinfo 3/2/2014

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Les côtes nord-américaines connaissent depuis plusieurs mois la plus importante phase d'extinction d'étoiles de mer jamais enregistrée à ce jour, selon des résultats parus le 2 mai dans la revue américaine Science. Les causes de ce mal inconnu qui touche ces petits échinodermes à cinq bras demeurent pourtant incertaines.

On estime à vingt le nombre d'espèces potentiellement concernées par cette épidémie, qui se manifeste notamment par l'apparition de lésions blanches suivie d'une décomposition progressive du corps et des organes.


Une étoile de mer frappée du mal mystérieux qui décime les rangs de ces animaux au large du continent nord-américain. Laura Anderson/AP/SIPA


Et l'inquiétude des experts en biologie marine s'accroît de jour en jour. En effet, les étoiles de mer, sous leur apparence inoffensive, sont en réalité de terribles prédateurs au sein des chaînes alimentaires océaniques - les oursins font ainsi les frais de leur voisinage.

Leur disparition massive pourrait ainsi entraîner de lourdes modifications dans les écosystèmes côtiers de la zone géographique qui s'étend du sud de la Californie jusqu'en Alaska.

C'est d'abord au mois de juin 2013 que le constat a été réalisé par une équipe de biologistes du Olympic National Park de Washington. Le rapport, presque passé inaperçu, n'a heureusement pas échappé au consortium scientifique MARINe (Multi-Agency Rocky Intertidal Network), créé en 1997, dont la mission est de préserver la bonne santé des écosystèmes marins. Les collaborateurs de ce groupe ont alors étudié plus de 200 sites localisés sur la côte ouest afin de confirmer ces observations.

Les chercheurs ne sont pas encore en mesure d'identifier clairement la cause de cette maladie. Différentes observations incriminent une substance contenue dans l'eau dans laquelle évoluent les étoiles.

À l'université Cornell, l'océanographe Ian Hewson tente de découvrir la nature du pathogène impliqué, en amplifiant l'ADN d'échantillons d'étoiles contaminées, afin d'y détecter la potentielle présence d'agents infectieux.

Après de multiples comparaisons entre des spécimens sains et malades, il est parvenu à réduire la liste des potentiels suspects à une douzaine seulement. S'agit-il d'une bactérie ? D'un virus ? Quelques pistes ont été avancées pour justifier la propagation fulgurante de l'épidémie, comme par exemple le rôle des oiseaux de mers, friands d'échinodermes, qui seraient susceptibles de transporter le pathogène sur des kilomètres de distance. Mais pour l'heure, le mystère reste entier.

Lesanna Lahner, vétérinaire au Seattle Aquarium, explique : "On a déjà observé des phases d'accroissement et de décroissement au sein de la population d'étoiles de mer, mais jamais à une telle échelle".

Le phénomène prend en effet une telle ampleur que certaines espèces sont menacées d'extinction, avec toutes les modifications en termes d'écosystèmes que cela pourrait entraîner. Selon les chercheurs, ces dommages importants sur la biodiversité des littoraux nord-américains pourraient alors se faire ressentir et s'étendre sur plusieurs décennies.

Sciences et avenir 6/5/2014

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Une épidémie mortelle et de grande ampleur a ravagé les populations d'étoiles de mer sur la côte Pacifique des États-Unis. Une équipe internationale de chercheurs pense avoir identifié le coupable.

Le mal qui ronge les étoiles de mer sur la côte Pacifique nord-américaine semble avoir été identifié. C'est en tout les cas ce qu'affirme des scientifiques dans une étude parue le 17 novembre dans la revue Proceedings of the National Academy of Science (PNAS).

 Un spécimen d'étoile de mer atteint par le densovirus. ©️ Laura Anderson/AP/SIPA

Selon ces experts, c'est un densovirus (famille des Parvoviridae) qui serait responsable de l'épidémie mortelle et de grande ampleur qui a frappé une vingtaine d'espèces d'étoiles de mer sur la côte ouest d'Amérique du Nord, en 2013. En quelques jours, l'infection virale provoque l'apparition de lésions blanches sur le corps de l'échinoderme. Ensuite les bras tombent et l'étoile de mer se décompose, jusqu'à finir en bouillie.

Il a fallu un travail de longue haleine pour identifier ce fléau marin. Une goutte d'eau de mer peut en effet contenir jusqu'à 10 millions de virus, d'après Ian Hewson de l'université de Cornwell, auteur de cette étude. Celle-ci a consisté notamment à analyser et comparer les prélèvements de tissus d'étoiles de mer saines et malades.

Les scientifiques ont séquencé l'ADN des virus qu'ils ont pu trouver sur des animaux malades et d'autres en bonne santé (quoique porteurs, justement, d'infections virales). Après des comparaisons avec des virus déjà connus, les chercheurs ont pu identifier un coupable éventuel : un densovirus.

C'est par une série de tests que l'équipe de chercheurs a pu confirmer que le virus suspect est bien le coupable. Le densovirus a donc été inoculé à des étoiles de mer saines. Celles-ci sont mortes au bout de 14 jours environ. Avec les mêmes symptômes que les échinodermes frappés par l'épidémie.

Au cours de leurs investigations, les experts ont constaté que ce virus est présent dans les eaux du Pacifique et parmi les étoiles de mer depuis des décennies. Le densovirus a même été détecté dans les spécimens d'échinodermes d'un musée datant des années 1940. Ce que les chercheurs ne savent pas encore c'est pourquoi ce virus est devenu un tueur en série d'étoiles de mer.

À l'avenir, les scientifiques vont s'attacher à étudier les effets du réchauffement et de l'acidification des océans sur les étoiles de mer. Ces phénomènes pourraient les avoir rendues plus sensibles aux infections virales. Ce qui aurait favorisé l'apparition de l'épidémie causée par le densovirus.


Sciences et avenir 19/11/2014

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Un fort déclin touche les étoiles de mer dans l'Etat de Washington : elles dépérissent en quelques jours, leurs bras se recroquevillant soudainement pour ensuite se détacher du corps.

Depuis quelques temps, l'étoile de mer se fait rare dans le parc national olympique de l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis). Ces dernières années, des millions de ces animaux ont vu leurs bras se recroqueviller soudainement puis se détacher de leur corps. Il ne leur faut que quelques jours pour dépérir

 Des étoiles de mer (Pisaster ochraceus), le 5 août 2015, dans le parc national Olympique, à côté de Seattle, dans l'État de Washington (c) Afp

"On ne peut pas parler d'autre chose que d'une catastrophe", déclare Drew Harvell, biologiste de l'université américaine de Cornell. C'est l'un des pires épisodes de maladie marine jamais signalé, selon elle. "C'est impressionnant, vraiment, des millions d'étoiles de mer sont mortes", déplore la biologiste. De leur côté, les scientifiques s'activent pour comprendre la disparition d'au moins 95% de la population de cet échinoderme. L'an dernier, une équipe de chercheurs a identifié des éléments prêtant l'hypothèse d'un densovirus, également désigné sous le terme de "syndrome du dépérissement de l'étoile de mer" (en anglais sea-star associated densovirus, SSaDV).

Ce virus, appartenant à la famille des Parvoviridae (virus à ADN), est déjà connu des scientifiques pour provoquer des lésions chez les étoiles de mer. D'abord localisées, elles se répandent rapidement sur l'animal, allant jusqu'à détruire son système vasculaire et l'empêchant ainsi de maintenir son équilibre hydrostatique. Le virus se trouve sur la côte Pacifique, entre la Californie et l'Alaska, en passant par la province de Colombie-britannique au Canada

La nouveauté ici est que le réchauffement des eaux de l'océan a pu faciliter sa propagation et sa virulence. "Nous pensons que l'ampleur (du phénomène) dans nos eaux est due à la température : nous savons qu'avec des températures plus élevées, les étoiles de mer meurent plus rapidement", souligne Mme Harvell. "Les océans ont été anormalement chauds ces deux dernières années (...), c'est vraiment le principal point à prendre en compte", selon elle. Les scientifiques tentent de comprendre si la hausse de température affecte l'étoile de mer en l'affaiblissant, si elle rend le virus plus virulent, si elle change l'écosystème ou tout cela à la fois.

Comprendre le phénomène est un véritable défi pour les chercheurs. Ces derniers doivent collecter une énorme quantité de données, puisque les étoiles de mer peuplent des milliers de kilomètres de côtes. Pour ne rien arranger, l'argent manque pour effectuer un décompte précis, et prendre en compte tous les paramètres. Mais les chercheurs persévèrent : ils surveillent l'évolution du nombre d'étoiles de mer dans plusieurs sites, relèvent la température et la composition chimique de l'eau et recrutent même des "scientifiques citoyens" pour traquer ces animaux et communiquer leur état de santé (ces scientifiques citoyens sont des amateurs volontaires ou spécialistes à la retraite effectuant bénévolement des observations de travail). Néanmoins, "il reste assez difficile de récolter les données dont nous avons besoin à grande échelle", explique Melissa Miner, de l'université de Californie à Santa Cruz, qui est l'une des responsables de la collecte. "Je dois préciser que nous ne comprenons pas du tout ce qui cause cette maladie", souligne-t-elle.

Aucune industrie n'a tiré le signal d'alarme concernant cette maladie, comme elle n'affecte aucun animal comestible. Pourtant, "nous devons nous inquiéter de la santé de nos océans. Nous pourrions en être beaucoup plus loin (dans les recherches) s'il y avait assez d'argent à disposition", affirme Mme Harvell. Pour Denny Heck, membre de la Chambre des représentants pour l'Etat de Washington, particulièrement touché par la forte mortalité des étoiles de mer, le combat est législatif. M. Heck tente d'élaborer un cadre permettant d'établir l'urgence de la situation liée à cette maladie marine. Cela ouvrirait la voie à des financements pour la recherche. Pour l'instant, "lorsqu'une maladie telle que celle-ci sévit sous l'eau, nous n'avons aucune procédure pour y mettre fin", relève-t-il.

Dans sa lutte, ce parlementaire américain a trouvé des alliés sur toutes les côtes des Etats-Unis et au sein de tous les partis politiques car cette épidémie pourrait affecter l'industrie de la pêche et détruire des économies locales. "La réponse que nous ont donnée ceux qui, dans ce pays, se soucient d'un environnement marin propre et durable est encourageante", dit-il. De son côté, Mme Miner espère que l'étoile de mer, si "charismatique", suffira pour attirer l'attention sur ses déboires. L'étoile de mer, "espèce intertidale" (qui vit sur l'espace côtier qui se découvre à marée basse, NDLR), "connecte les gens à l'océan", juge-t-elle.



Sciences et avenir 22/9/2015

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Forks (United States) - A marée basse dans le parc national Olympique de l'Etat de Washington (nord-ouest des Etats-Unis), le passe-temps favori consiste à sauter de rocher en rocher pour observer la vie marine dans les flaques. Mais depuis quelque temps, l'étoile de mer s'y fait rare.

On ne peut pas parler d'autre chose que d'une catastrophe
, juge Drew Harvell, biologiste de l'université américaine de Cornell, évoquant l'un des pires épisodes de maladie marine jamais signalé. C'est impressionnant, vraiment, des millions d'étoiles de mer sont mortes, déplore-t-elle.




Ces dernières années, des millions de ces animaux aux reflets arc-en-ciel ont vu leurs bras se recroqueviller soudainement puis se détacher de leur corps, un dépérissement qui survient en seulement quelques joursLes scientifiques s'activent pour trouver la raison de la disparition en certains endroits d'au moins 95% de la population de ce prédateur crucial.

L'an dernier, une équipe de chercheurs a indiqué avoir trouvé des éléments très probants faisant penser à un densovirus, ou syndrome du dépérissement de l'étoile de mer. Ce virus, présent sur la côte Pacifique depuis la Californie jusqu'à l'Alaska en passant par la province de Colombie-britannique au Canada, n'est pas un nouveau venu mais les chercheurs estiment que le réchauffement des eaux de l'océan a pu faciliter sa propagation et sa virulenceNous pensons que l'ampleur (du phénomène) dans nos eaux est due à la température: nous savons qu'avec des températures plus élevées, les étoiles de mer meurent plus rapidement, souligne Mme Harvell.

Les océans ont été anormalement chauds ces deux dernières années (...), c'est vraiment le principal point à prendre en compte, selon elle.




Dans le détail, les scientifiques tentent de comprendre si la hausse de température affecte l'étoile de la mer en l'affaiblissant, si elle rend le virus plus virulent, si elle change l'écosystème ou tout cela à la fois.

Leur défi consiste à collecter l'énorme quantité de données nécessaires pour comprendre le phénomène. Les étoiles de mer peuplent en effet des milliers de kilomètres de côtes. Or l'argent manque pour effectuer un décompte précis et prendre en compte tous les paramètres.

Mais les chercheurs s'accrochent. Ils surveillent l'évolution du nombre d'étoiles de mer dans certains endroits, relèvent la température et la composition chimique de l'eau et recrutent des scientifiques citoyens pour traquer les étoiles et communiquer leur état de santé. Il est assez difficile de récolter les données dont nous avons besoin à grande échelle, explique Melissa Miner, de l'université de Californie à Santa Cruz, qui est l'une des responsables de la collecte. Je dois préciser que nous ne comprenons pas du tout ce qui cause cette maladie, souligne-t-elle.

Problème: les financements sont insuffisants. Aucune industrie n'a tiré le signal d'alarme concernant cette maladie qui n'affecte aucun animal comestible. Loin des yeux, loin du coeur, regrette Mme Harvell.




Pourtant, nous devons nous inquiéter de la santé de nos océans. Nous pourrions en être beaucoup plus loin (dans les recherches) s'il y avait assez d'argent à disposition, affirme-t-elle.

Pour Denny Heck, membre de la Chambre des représentants pour l'Etat de Washington, particulièrement touché par la forte mortalité des étoiles de mer, le combat est législatif: M. Heck tente d'élaborer un cadre permettant d'établir l'urgence de la situation liée à cette maladie marine. Ce qui ouvrirait la voie à des financements pour la recherche. Pour l'instant, lorsqu'une maladie telle que celle-ci sévit sous l'eau, nous n'avons aucune procédure pour y mettre fin, relève-t-il.

Dans son combat, ce parlementaire américain a trouvé des alliés sur toutes les côtes des Etats-Unis et au sein de tous les partis politiques car cette épidémie pourrait affecter l'industrie de la pêche et détruire des économies locales. La réponse que nous ont donnée ceux qui, dans ce pays, se soucient d'un environnement marin propre et durable est encourageante, dit-il. Mais il n'est pas pour autant optimiste sur les chances de voir le Congrès dans la capitale Washington, dominé par les républicains, valider son projet.

Localement les effets du réchauffement sont bien réels. Nos saumons meurent en raison de l'élévation de la température de l'eau, les neiges du Mont Rainier disparaissent, les eaux sont davantage polluées, et les étés plus chauds et plus secs provoquent des incendies de forêt ravageurs. Mais quand je vais à Washington, ces inquiétudes semblent absentes parmi le Congrès à majorité républicaine, déplore-t-il.

De son côté, Mme Miner espère que l'étoile de mer aux couleurs chatoyantes, si charismatique, suffira pour attirer l'attention sur ses déboires. L'étoile de mer, espèce intertidale (qui vit sur l'espace côtier qui se découvre à marée basse, NDLR), connecte les gens à l'océan, juge-t-elle. C'est une sorte de mascotte de l'estran.



Romandie 6/12/2015

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