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Le retour des mines en France ?

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MINES – Un troisième permis d'exploration a été accordé en France métropolitaine en moins d'un an...

Un dossier enterré, les mines? Pendant plus de vingt ans, les sous-sols de l’Hexagone ont été laissés à l’abandon. Mais la trêve est terminée. Mardi, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a accordé un permis d’exploration à Variscan Mines. Qui va donc partir à la recherche d’or et d’argent dans le Maine-et-Loire.



 France 3 Limousin 26/11/2013


Ce n’est pas une première. En juin, cette même société avait décroché un autre permis, cette fois-ci pour explorer les sous-sols de la Sarthe et de la Mayenne. Et cinq mois plus tard, une autre entreprise, Cominor, obtenait quant à elle le droit d’aller fouiller une partie de la Creuse. En moins d’un an, trois permis d’exploration ont donc été accordés et le rythme devrait s’accélérer: une dizaine de demandes d’autorisation sont déjà dans les tuyaux.

Mais pourquoi les entreprises s’intéressent-elles soudainement aux sous-sols français? «Parce que les pays émergents ont de plus en plus besoin de métaux. Cette demande croissante fait grimper les prix, notamment de l’or et du cuivre», répond Thomas Porcher, économiste spécialisé dans les matières premières. «Du coup, l’extraction, même de petites quantités, devient rentable et cela explique la volonté des entreprises de forer en France». 

D’autant plus que certains métaux, très demandés à travers le monde, pourraient bientôt manquer aux industriels européens… Alors qu’ils sont présents dans les sous-sols du vieux continent, mais sans être pour l’heure suffisamment exploités. C’est le cas de l’antimoine, que l’on retrouve dans les lubrifiants, les pigments ou encore les catalyseurs.

Mais aussi de nombreux autres «métaux mineurs» et de «terres rares», indispensables à de multiples équipements (rails, fuselage des avions, etc.) et produits de haute technologie (panneaux photovoltaïques, écrans plats, téléphones mobiles, etc.). Dans un rapport publié en juillet, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective recommandait ainsi à la France d’aller chercher ces ressources minières présentes sur son territoire.

Pour l’instant, les permis accordés par Bercy se limitent à une simple exploration. Pendant trois à cinq ans, les entreprises se contenteront donc de rechercher les métaux, sans pouvoir les exploiter. Sachant que ces sociétés vont investir de 3 à 12 millions d’euros dans ces opérations, il y a de fortes chances qu’elles obtiennent par la suite des permis d’exploitation.

D’autant plus qu’elles ont le soutien du gouvernement. Arnaud Montebourg ne le cache pas, il veut que la France «redevienne une terre de mines», ce qui ouvrira «d’importantes perspectives de croissance pour les territoires». Et peut-être pour les finances de la nation. Car l’Etat français reste le propriétaire des richesses trouvées dans son sous-sol. Si le code minier devrait bientôt être réformé, il ne changera pas ce principe. Autrement dit, l’exploitation des mines sera forcément synonyme de rentrées d’argent pour les caisses publiques.

Arnaud Montebourg met également en avant les futures créations d’emplois. Les estimations évoquent 100 à 300 postes par mine. Mais ne rêvons pas: «Les mines ne permettront pas à la France de sortir de la crise. Les technologies d’extraction ont évolué, il peut être économiquement pertinent d’exploiter à nouveau certains endroits, mais nous connaissons déjà assez bien le sous-sol français. Nous n’allons pas soudainement découvrir des ressources majeures et insoupçonnées en cuivre ou en or», prévient Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'université Paris Dauphine.  


20 minutes 12/10/2014

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Montebourg travaille toujours à la création d'une compagnie nationale des mines...

PARIS - Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a indiqué mercredi qu'il était toujours en train de travailler sur une compagnie nationale des mines, chargée de relancer l'activité minière en France.

La France a disparu dans le domaine minier, laissant la place à des majors internationales, a souligné Arnaud Montebourg sur Europe 1, assurant que beaucoup d'Etats, y compris en Afrique et en Asie, nous demandent le retour de la France.

Donc nous sommes en train de travailler sur une compagnie nationale des mines qui nous permettra d'exploiter nos propres ressources naturelles, respectueusement de l'environnement, respectueusement aussi de l'éthique et de la déontologie, a déclaré le ministre, par ailleurs favorable à l'exploitation du gaz de schiste si le problème de la pollution est réglé.

La création d'une compagnie nationale des mines nous permettra de sécuriser nos approvisionnements, de maîtriser les prix, a affirmé Arnaud Montebourg, qui a salué le retour de l'Etat, dans la résistance économique et dans la planification industrielle.


 verenice619 25/7/2013


Le projet de nouveau code minier, lancé en octobre 2012, lui a été remis en décembre dernier ainsi qu'au ministre de l'Ecologie et de l'Energie Philippe Martin.

Il doit être normalement examiné par les parlementaires au printemps mais au vu de la lourdeur du texte, qui compte plus de 700 articles, et de l'agenda chargé du Parlement, le gouvernement pourrait faire adopter la réforme entière par ordonnance.

Le texte a pour ambition d'accroître la transparence dans l'octroi des permis, de mieux prendre en compte l'environnement et de revoir la fiscalité en matière d'exploitation.

Il prévoit en particulier, afin d'encourager le dialogue sur les thématiques minières, la création d'un Haut conseil des mines, dont la composition reste toutefois à déterminer.

Romandie 19/2/2014

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Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé vendredi la création dans les prochains mois d'une compagnie minière publique, dont le but sera principalement de garantir "l'indépendance" de l'approvisionnement en matières premières de la France. 

"Le renouveau minier en France est en route", a lancé le ministre à l'occasion d'une visite des carrières souterraines de gypse de Montmorency, dans le Val-d'Oise (95), exploitées par le groupe français Saint-Gobain et la société belge Siniat, qui a repris les activités plâtre du cimentier français Lafarge.


 Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, lance une compagnie minière publique. ©️ Patrick Stollarz / AFP


Arnaud Montebourg a présenté à cette occasion la Compagnie nationale des mines de France (CMF), qui verra le jour dans les prochains mois et qui sera dotée de "200 à 400 millions d'euros dans les cinq à sept ans". Il s'agit avant tout d'une société d'exploration publique minière, dont les coactionnaires seront l'Agence de participation de l'État (APE) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM, organisme rattaché au gouvernement), ont indiqué des sources au ministère du Redressement productif.

L'exploitation minière, qui demande des investissements plus considérables, se fera via des "prises de participation dans des sociétés" actives dans ce secteur, ont ajouté ces sources. La CMF aura pour mission de faire de la prospection dans les sous-sols français, y compris les territoires d'outre-mer. "Notre première décision concernera d'ailleurs la Guyane. Je m'y rendrai dans les mois qui viennent pour discuter avec les élus (...) de l'exploitation de l'or", a-t-il indiqué.

La nouvelle société devra également se développer hors de France, via des filiales, pour répondre aux requêtes "d'États africains qui nous ont demandé de nous porter candidat à l'exploitation d'un certain nombre de ressources minières", a expliqué Arnaud Montebourg. "Il nous semble normal que les gouvernements qui sont souvent exclus de l'exploitation des mines dans leur propre territoire puissent être associés à une compagnie minière française", a expliqué Arnaud Montebourg. "Il faut nous mettre d'accord avec ces gouvernements sur la répartition des revenus et que nous associons d'autres opérateurs, peut-être miniers ou peut-être pas", a-t-il ajouté.


Le point 21/2/2014

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Le permis "de Villeranges" porte sur la recherche de matériaux souterrains sur sept communes creusoises. Il s'étend sur plus de quarante-sept kilomètres carrés.

La mobilisation du collectif de vigilance sur les projets miniers ne faiblit pas. Alors que les premières investigations de recherche d'or pourraient commencer dans quelques jours, une centaine de personnes s'est réunie une nouvelle fois ce matin pour montrer que l'été n'a pas entamé leur détermination à faire annuler ce projet lancé en novembre 2013.

©️ France 3 Limousin

Arnaud Montebourg, alors Ministre du Redressement Productif, avait donné son accord pour un permis d'exploration dans la région de Lussat. C'est la société Cominor, filiale du groupe canadien La Mancha Resources Inc., qui est chargé de rechercher pendant trois ans des mines d’or, de cuivre, d’argent, d’antimoine, de zinc, d’étain, de tungstène...

Les habitants y voient un projet dangereux pour la santé et craignent que ces recherches ne perturbent la tranquillité de la zone, en plus de la polluer. De plus, il n'y aurait pas de bénéfice économique pour la région, la population ne saurait profiter de quelconque façon à cette opération.

FR3 LIMOUSIN 27AUG2014

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En toute discrétion, loin de ses détracteurs, la société minière Cominor a effectué hier matin les premiers prélèvements de surface à Lussat pour savoir si la terre contient des traces d'or.

Ces premières prospections n'ont rien de spectaculaire. Un géochimiste et un géologue équipés d'une pelle, d'une pioche et d'instruments de mesure ont effectué les sondages.

Il faudra ensuite analyser les échantillons de terre collectés pour savoir s'ils contiennent des particules d'or. D'autres spécialistes seront à l'oeuvre dès la semaine prochaine.

France 3 Limousin 26/11/2013



FR3 Limousin 11/9/2014

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Paris - La question d'une transparence financière accrue des compagnies pétrolières, minières ou forestières a donné lieu jeudi à un bras de fer dans la majorité à l'Assemblée, où le gouvernement a fait une concession mais pas à la hauteur des attentes d'une partie de la gauche.

Jusqu'alors apaisés, les débats sur la transposition, par ordonnances, d'une série de directives européennes économiques et financières se sont tendus autour de l'obligation pour les entreprises extractives et forestières de publier des informations détaillées sur les sommes versées aux autorités des pays où elles sont actives, pays par pays, projet par projet.

Pour renforcer la transparence et lutter contre la corruption, la directive prévoit que les sommes excédant 100.000 euros par an, versées à une autorité publique locale, régionale ou nationale, devront être déclarées.

Dans le sillage d'une plateforme d'associations et d'ONG, des députés de plusieurs groupes de gauche, comme Yann Galut (PS), Eric Alauzet (écologiste) ou Nicolas Sansu (Front de Gauche) ont obtenu du gouvernement que ces données soient gratuites, accessibles au public et lisibles. L'UDI Charles de Courson avait déposé un amendement similaire.

L'UMP Marie-Christine Dalloz s'est élevée contre un excès de transparence (qui) ne sera pas une chance pour nos entreprises.

L'Assemblée a aussi adopté un amendement du gouvernement prévoyant une amende de 3.750 euros et surtout une peine complémentaire de publicité ou d'affichage de la sanction en cas de manquement des entreprises en matière de transparence sur leurs activités extractives. La publication d'informations partielles ou erronées sera aussi sanctionnée, en vertu d'un amendement écologiste.

La tension est encore montée à gauche avec l'offensive d'une partie des socialistes, soutenus par les écologistes, pour étendre l'obligation de reporting à tous les territoires où les entreprises ont des implantations, pour éviter des transferts de bénéfices vers des paradis fiscaux. Le rapporteur Christophe Caresche (PS) a objecté que la directive concernait la corruption, pas l'évasion fiscale.

Cette fin de non-recevoir a irrité Karine Berger (PS), qui a demandé notamment si Total International Limited, l'affréteur de l'Erika situé aux Bermudes, verra ses comptes publiés si cet amendement est rejeté.

Christophe Caresche a mis en garde ses collègues contre des manipulations éventuelles après avoir laissé entendre que certaines ONG comme ONE, fondée par le chanteur Bono, n'étaient pas transparentes sur leurs financements. Une mise en cause jugée déplacée par plusieurs élus socialistes, comme Dominique Potier.

Sur le fond, le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, s'est déclaré défavorable aux amendements en cause, au motif qu'il serait un peu hasardeux d'aller plus loin que prévu. Une fois les amendements rejetés, Karine Berger a regretté que la France fasse une pause après avoir été pionnière sur la transparence bancaire.

Des amendements PS et EELV sur la publication des contrats d'exploitation des ressources naturelles ont été retirés devant l'opposition du gouvernement et du rapporteur au nom d'une distorsion de concurrence avec des pays ne la prévoyant pas.

Romandie 18/9/2014

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Salsigne, dans l’Aude, fut la principale mine d’or de France et la première mine d’arsenic du monde. Un siècle d’exploitation intense qui a bouleversé les paysages et affecté la santé des ouvriers et des habitants. Aujourd’hui, malgré la mise en sécurité réalisée par l’État, la pollution est toujours présente. Il y en aurait même pour plusieurs milliers d’années. Une histoire minière qui n’est peut être pas révolue : les dernières richesses du sous-sol attirent la convoitise de nouveaux industriels.




Des collines escarpées, des châteaux cathares, des bois et des vignes, une rivière qui s’écoule dans la vallée : un paysage presque idyllique, situé à quelques kilomètres au nord de Carcassonne, dans l’Aude. A première vue, dans cette partie de la Montagne noire, on ne remarque pas l’ancien chevalement qui servait autrefois à transporter les mineurs vers les galeries. Encore moins que les immenses collines qui nous entourent sont en fait artificielles. On n’imagine pas non plus que se cachent, sous les arbustes qui les recouvrent, des milliers de tonnes de résidus de la mine qui contiennent des particules d’arsenic et d’autres produits chimiques.

 Le passé de Salsigne est tapi dans son sous-sol, sous ses collines, au bord de la rivière qui serpente la vallée. La région a longtemps été un gigantesque terrain de jeux pour les entreprises minières. On y a extrait de l’or, de l’arsenic, du plomb. Salsigne fut la première mine d’or d’Europe occidentale et la dernière mine d’or de France. C’était un autre monde, achevé en 2004. Il ne reste aujourd’hui qu’une ou deux cheminées, des trous béants, une mémoire commune… et un cimetière de déchets polluants.

Car on ne referme pas un siècle d’exploitation minière en claquant des doigts. Ici, la pollution est omniprésente : sous terre, dans l’air et dans l’eau. En cause : les produits chimiques utilisés pour transformer le minerai, et l’arsenic, présents sous la forme de poussières, très fines, dans le sous-sol. Des poussières à travers lesquelles les eaux ruissellent avant de se jeter dans l’Orbiel, une rivière affluente de l’Aude, un fleuve qui coule jusqu’à la Méditerranée.

 D’où vient l’arsenic ? Du sous-sol de la région, où il est présent naturellement aux côtés d’autres minerais, dont de l’or. Mais c’est à cause de l’extraction de milliers de tonnes de roches de la montagne, et de son concassage, que l’arsenic s’est répandu partout dans la vallée. C’est ce qu’on appelle ici l’effet cafetière : « Sous la forme naturelle, l’arsenic est concentré dans des gros blocs de pierres, donc son impact sur l’environnement est faible », explique François Espuche, le président de l’association de défense de l’environnement Gratte-Papiers. « Mais en le concassant et en le réduisant en poussières, les surfaces qui sont en contact avec l’eau sont démultipliées. » De ruisseaux en rivières, l’arsenic se diffuse dans toute la vallée. Jusqu’à atteindre des niveaux extrêmement dangereux. Une menace qui n’est pas toujours visible.

 Parfois, la pollution saute aux yeux, quand l’eau d’un ruisseau prend une couleur étrange, comme en janvier 2013. « Sur 300 à 500 mètres, l’eau était orange », se rappelle François Espuche.

En amont se situe le site de stockage de Montredon : 600 000 tonnes de déchets, dont 90 000 d’arsenic. Les associations convoquent la presse, interpellent la gendarmerie qui appelle l’Onema, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques. Des prélèvements sont effectués. Dans la presse locale, le Préfet de l’Aude, Eric Freysselinard, ancien directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, s’empresse d’apaiser les inquiétudes : « Il s’agit d’une oxydation naturelle qui n’a rien à voir avec Salsigne. »

Ses preuves ? Les résultats d’analyses demandées au BRGM, ancien exploitant de la mine, chargé par l’Etat de « réhabiliter » la mine : 30 à 45 microgrammes par litre d’eau. C’est supérieur au seuil de potabilité fixé à 10 microgrammes.... Il n’y a pas de quoi s’affoler. 

Sauf que dans les semaines qui suivent, deux analyses vont être révélées :

- L’une, réalisée par le journal Le Midi libre, indique 1526 microgrammes d’arsenic par litre d’eau

- L’autre embarrasse l’Onema : elle indique 4469 microgrammes ! Soit 450 fois la norme de potabilité fixée par l’OMS ! « On est face à des concentrations très toxiques », note alors le toxicochimiste André Picot, au Canard Enchainé. 

Le Préfet de l’Aude est muté à la direction des stages de l’ENA, à Strasbourg. Pourquoi a-t-il tenté de dissimuler cette pollution manifeste ? Pour couvrir l’État, chargé de la réhabilitation du site ? Pour éviter d’avoir à payer les quelques milliers d’euros nécessaires à la dilution de cette pollution ? « L’État n’a étudié aucune solution, raconte Guy Augé, président de l’Association des riverains de Salsigne. Les populations sont livrées à elles-mêmes : c’est à elles de proposer des solutions. »

La pollution de la région de Salsigne n’est pourtant pas nouvelle. Chaque année, depuis 1997, le préfet de l’Aude reconduit le même arrêté :



Ne pas consommer ses légumes, ni utiliser les eaux pluviales ou celles des rivières pour arroser son jardin. Ne pas se baigner dans la rivière et faire attention à la poussière, surtout pour les enfants. Autant de recommandations que connaissent les habitants de la région. « Les gens savent ce qu’il faut faire », raconte Guy Augé. L’eau du robinet, elle, est potable : elle vient des hauteurs de la Montagne noire, à 7km de Salsigne, dans une zone qui n’est pas touchée par la pollution. Un réseau construit en 1930 qui a fait de Salsigne la première commune de la région à être équipée en eau courante.

Malgré les mesures mises en place, la population locale est la première intoxiquée par cet environnement pollué. En janvier 2006, c’est La dépêche, un des trois journaux locaux, qui révèle tout haut ce qui se tait depuis des années.



Les chiffres sont éloquents : les scientifiques constatent plus de 11% de mortalité par cancer, tout type de cancer confondu. Et pour certains cancers, par exemple des poumons ou de l’estomac, cette prévalence est multipliée par deux ou trois. L’arsenic, le cadmium, le chrome et le nickel sont pointés du doigt. Au total, plus de 10 000 personnes seraient concernées. En premier lieu : les anciens mineurs et leur famille.

120 ans d’exploitation minière. Sous-terre et à ciel ouvert. Des milliers de tonnes de roches déplacées, concassées, traitées avec des produits chimiques, afin d’y extraire les précieux minerais. La principale mine d’or française fut aussi le premier producteur mondial d’arsenic, utilisé pour la fabrication du verre, mais aussi pour les gaz de combat, expérimentés sur divers champs de bataille de la planète.

 « J’aurais préféré ne pas toucher à cet argent là », dit aujourd’hui Robert Montané, un ancien mineur et délégué du personnel. « Quand j’ai été embauché, en 1975, on avait beaucoup d’avantages, raconte-t-il. Le boulot était varié. Entre ouvriers, il y avait beaucoup de solidarité, notamment face aux risques du métier. »

 Cette ambiance et cette solidarité, on la retrouve dans les témoignages recueillis par Claude Gironis. Son père était mineur, sa mère secrétaire de l’entreprise. Il a rassemblé dans un livre les histoires et les photos des habitants d’un lieu-dit, celui de la Combe du Saut. 150 personnes vivaient ici, à côté de l’usine où les minerais étaient transformés. Au fil des images récoltées par cet ancien policier, on découvre la vie qui animait le lieu aujourd’hui désert. Les kermesses, les fêtes, les carnavals. Une certaine mixité sociale avec les populations immigrées, d’Afrique du nord, d’Espagne, d’Italie, de Pologne. Les sourires des femmes. Et les mineurs qui posent fièrement. « Tout ce petit monde était heureux malgré la dureté de la tâche », explique aujourd’hui Claude Gironis.

Les habitants ont un travail. Ils sont bien payés. Avant, ils cultivaient la terre. Avec l’industrie minière, ils voient leur pouvoir d’achat augmenter. A la Combe du Saut, ils ont des WC et de l’électricité. De quoi presque oublier les fumées des deux imposantes cheminées, leur odeur, et les pellicules de poussières blanches qui se déposent régulièrement sur les habitations. Au quotidien, à la mine et dans l’usine, les ouvriers inhalent les produits chimiques. En lavant leurs vêtements, leurs femmes sont aussi en première ligne. Les enfants jouent dans les montagnes d’arsenic, comme si c’était du sable. Très tôt, les risques sont connus, d’abord des autorités. En 1932, la préfecture de l’Aude et le Ministre du commerce et de l’industrie écrivaient déjà : « Salsigne représente 800 ouvriers, soit environ 3000 personnes. Si l’usine cause des dégâts, elle n’est pas sans influer sur la prospérité de la région pour le plus grand bien du commerce local. »

L’emploi, la prospérité économique, plutôt que l’environnement et la santé des habitants. Cette priorité sera mise en avant tout au long du 20ème siècle à Salsigne. A la fin des années 1970, les maladies professionnelles des mineurs de la région, principalement des « cancers bronchiques primitifs », sont reconnues sous l’impulsion du toxicologue Henri Pézerat (qui s’occupera également du scandale de l’amiante). Mais alors que les mineurs meurent, le silence est de mise, chez les employés, les syndicats, les entreprises. Il faut conserver l’emploi. Coûte que coûte.

 Serimage Films 11/11/2007


Pendant plus d’un siècle, les entreprises privées se sont succédées pour exploiter les richesses du sous-sol de Salsigne. Mais c’est l’État français, qui assure et finance le chantier de la mise en sécurité du site, d’abord avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), puis avec le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), dont la filiale Coframines était le principal actionnaire de la mine en 1980. Coût total déjà engagé dans ces travaux de réparation : 125 millions d’euros. Une somme à laquelle ne contribuent pas les entreprises privées qui ont pourtant exploité le site. « Les fonctionnaires de la DRIRE (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement, dont les missions ont été reprises en 2010 par la DREAL et la DIRECCTE) ont surtout protégé les industriels », dénonce Guy Augé, de l’Association des riverains de Salsigne.

 Dans un document « strictement confidentiel » signé en 2001 entre le préfet de l’Aude et la société MOS, on apprend que l’État français assumera en grande partie la dépollution du site exploité par l’entreprise australienne. Pourtant, l’entreprise avait l’obligation de provisionner les coûts de dépollution du site. Mieux, l’État l’assistera financièrement pour les cotisations et les retraites de ses employés.

Pourquoi l’État a-t-il favorisé l’entreprise australienne exploitante de la mine de Salsigne ? En 2001, l’industriel australien menace alors de mettre la clé sous la porte. « Le souci majeur de l’État était de maintenir l’emploi jusqu’au dernier moment », déclare l’inspecteur général des mines, François Barthélémy, alors en charge du dossier au ministère, au magazine Envoyé spécial, en 2013. En un siècle, les priorités n’ont pas changé : comme en 1932, l’emploi plutôt que l’environnement et la santé des habitants.

Aujourd’hui, la nature reprend peu à peu ses droits après plus d’un siècle de bouleversements. Difficile de savoir si les collines qui nous entourent sont naturelles ou artificielles. La végétation repart. Pourtant, à quelques mètres sous terre, les produits chimiques n’ont pas disparu. Les pancartes indiquant que le site est dangereux ou privé sont très discrètes. Les eaux s’écoulent dans des rigoles, qui doivent être contrôlées par le BRGM. Mais le cabanon qui sert à la réalisation des mesures a été pillé. Le système électronique chargé de mesurer les taux de produits chimiques dans l’eau n’est plus fonctionnel. « Après l’inauguration, on a laissé tous ces dispositifs tomber en ruine », dénonce un observateur de l’histoire de Salsigne.

 Avec un budget restreint, l’État doit arbitrer entre plusieurs priorités. Doit-il continuer à dépenser des sommes astronomiques dans la dépollution de Salsigne ? Ou les employer ailleurs ? Le BRGM, en charge de la dépollution du site, n’a pas souhaité répondre à nos questions ni nous faire visiter l’usine de traitement des déchets de la Combe du Saut. Les aménagements réalisés par l’État sont-ils suffisants pour assurer la sécurité des riverains ? Les terrains artificiels résisteront-ils à de fortes pluies, comme celles que le Sud-est de la France subit désormais régulièrement ? En 2009, d’importantes précipitations ont déjà provoqué l’affaissement d’une digue d’un bassin de décantation rempli de déchets ultimes.

Ce qui est certain, c’est que la pollution est loin de disparaître. « Chaque année, sept tonnes d’arsenic sont rejetées dans l’Orbiel, un affluent de l’Aude, qui se jette ensuite dans la Méditerranée », alerte François Espuche. Selon des estimations du BRGM et des universitaires, suite à un siècle d’exploitation intense, la région en a pour au moins 10 000 ans de pollution !

Autre défi posé par la mise en sécurité : la mémoire des lieux. « Dans 100 ans, certains viendront faire du moto-cross ou du quad sur les collines. Ils ne sauront pas qu’ils remuent les poussières », prévient l’ancien mineur Robert Montané. Les touristes qui se promènent ignorent souvent que le chemin qu’ils empruntent les mène à un ancien site où des déchets toxiques sont entreposés. Et rares sont les panneaux qui les préviennent des dangers qu’ils encourent.

 La plaie de la région de Salsigne est donc loin d’être refermée. « J’en ai assez de porter le drapeau », a déclaré l’ancien mineur Robert Montané, en 2013, lors d’un colloque organisé autour de la mine. « Le drapeau, il le porte lors des enterrements de ses anciens camarades touchés par le cancer », explique un participant. Puisque les cancers peuvent survenir de nombreuses années après l’exposition aux produits chimiques, ces victimes risquent d’être encore nombreuses. Pourtant, l’exploitation minière pourrait reprendre...

 A quelques minutes en voiture de Salsigne, le barrage du Linnon permet de retenir les eaux qui s’écoulent de la montagne. Officiellement, ce réservoir sert à combattre les incendies de forêt. Officieusement, il permettrait de retenir la pollution. De temps en temps, des pêcheurs viennent ici. « Les truites sont lâchées le vendredi. Le mercredi suivant, celles qui ne sont pas pêchées sont mortes, elles flottent sur le dos », raconte un habitué du lieu. En cette fin octobre, le réservoir est au plus bas. Sur les parois, une importante couche blanche : de l’arsenic. Quelques mètres plus haut, on aperçoit entre les arbres l’ancienne mine de la Loubatière.

C’est ici qu’aimeraient s’implanter deux entrepreneurs, Olivier Bernard et Sébastien d’Arrigo, associés dans l’entreprise Or&Vintage, spécialisée dans le négoce de métaux précieux. Environ 30 tonnes d’or et des terres rares seraient enfouies ici. La durée d’exploitation est estimée à 30 ans. Avec un prix de vente d’environ 30 000 euros le kilo d’or, les industriels espèrent bien convaincre plusieurs investisseurs de les rejoindre dans l’aventure, notamment de la City, à Londres. Mais cette fois, bien entendu, le procédé serait éco-responsable. La « chloruration » remplacerait la « cyanuration ». Les industriels évoquent même un dérivé de l’amidon de maïs, ayant les mêmes fonctions que le cyanure, mais sans ses inconvénients. « Il est possible aujourd’hui d’avoir une activité industrielle sans impacter l’écologie, sans omettre nos obligations citoyennes », ont déclaré les deux associés au journal La Dépêche, en avril dernier.

 En ces temps de chômage durable, l’argument de l’emploi ne manquera pas d’être mis en avant dans une région sinistrée économiquement. L’extraordinaire demande mondiale en minerais et la volonté affichée par les autorités françaises, notamment l’ancien ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, de redévelopper le secteur minier, pourraient relancer la fièvre de l’or dans les sous-sols de la Montagne noire. Comme un éternel recommencement de l’histoire qui semble se moquer des leçons du passé.


BASTA 7/1/2015 (texte et images et photos de Simon Gouin)

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Une société privée a obtenu un permis pour rechercher de l'or autour de Saint-Pierre-Montlimart, un village des Mauges, où le précieux métal a été exploité de 1905 à 1952.

Ils sont trois, en gilet rouge, dans un champ de fleurs de lin. Le premier, GPS en main, plante un petit repère en plastique orange tous les 10 mètres, sur deux lignes de 150 mètres de long. Armé d'une foreuse à essence, le deuxième creuse consciencieusement un trou de 60 cm de profondeur et de 8 cm de diamètre sous chaque repère. Le troisième prélève, dans chaque trou, un échantillon de terre qu'il glisse dans un sac plastique étiqueté. Couleur, composition, métaux... Chaque prélèvement est décrit avec soin dans un petit carnet.

 Les géologues de Variscan, Jérôme Gouin (à gauche) et Maxime Picault (à droite), le 15 avril 2015 à Montrevault (Maine-et-Loire). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

Intriguées, les vaches de la Rouillère observent attentivement ces coups d'épingle dans le sol de ce pré qui surplombe le village de Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire), coincé entre Angers, Nantes et Cholet. "Là, on cherche à récupérer l'horizon B. Cela correspond au début de la décomposition des roches du dessous", explique Jérôme Gouin, 33 ans, en essuyant la sueur qui perle sur son front, en cette chaude matinée d'avril. Derrière ce jargon mystérieux et ce travail de fourmi se cache un métier légendaire : Jérôme Gouin, Guillaume Raoult et Maxime Picault sont des chercheurs d'or ! Géologues, ils sont employés par la filiale française de la société minière australienne Variscan.

S'ils sont ici, c'est grâce à Arnaud Montebourg. En février 2014, le ministre du Redressement productif a accordé un permis exclusif de recherche minier à leur entreprise, sur une zone qui regroupe 33 communes autour de Saint-Pierre-Montlimart. Valable cinq ans, ce permis "or et argent" est le second accordé en France métropolitaine depuis vingt ans. Il n'autorise pas Variscan à ouvrir une mine, mais simplement à évaluer les ressources minières du sous-sol. "C’est un peu comme un diagnostic de médecin avant une opération", compare Michel Bonnemaison, le directeur général de la société. Un éventuel permis d'exploitation ne sera accordé que dans un second temps.



Ce n'est pas un hasard si cette société, fondée à Orléans (Loiret) par d'anciens du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), a choisi ce petit village de 3 400 habitants. Dans ce coin des Mauges, on creuse le sol à la recherche de l'or depuis l'époque gallo-romaine, en 205 après Jésus-Christ ! De 1905 à 1952, la société des mines de la Bellière y a même extrait 10,4 tonnes de métal précieux, avant de faire faillite. "Ici, comme pour les autres permis obtenus en France [Merléac dans les Côtes d'Armor, et Tennie dans la Sarthe], nous nous sommes concentrés sur d'anciens gisements pour minimiser les risques d'échec, justifie Jérôme Gouin. On sait qu’il reste potentiellement quelque chose. Notre travail est d’évaluer si cela peut aboutir à une mine."

A l'œuvre depuis mai 2014, l'équipe de Variscan reste discrète sur le fruit de ses recherches. "Les premiers résultats sont intéressants, mais ils demandent à être confirmés", élude Jérôme Gouin. Le rapport d'activité 2014 constate en effet "la présence de grains d'or visibles" dans les quartz prélevés à Saint-Pierre-Montlimart. De premiers sondages carottés, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, sont prévus cet été pour affiner ces premières observations.

 Guillaume Raoult, géologue chez Variscan, examine à la loupe un morceau de roche prélevé dans le bois de la Rouillère, le 15 avril 2015 à Montrevault (Maine-et-Loire). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

En attendant, l'entreprise fait tout pour mettre la population locale de son côté. Tous les propriétaires sont prévenus avant les prélèvements, et les trous sont rebouchés avec soin pour éviter que les vaches ne se cassent une patte. Sans doute échaudée par ses difficultés dans la Sarthe, où les habitants refusent toute exploration, Variscan s'est offert les services du Centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) Loire Anjou. Chargé d'organiser le débat pour 3 000 euros par an, cette association, dont le budget annuel est de 800 000 euros, a encadré plusieurs rencontres avec les élus, et deux réunions publiques. La première s'est tenue en septembre 2013, avant même l'obtention du permis. "Ils ont le droit d'y aller comme des bourrins, mais ils ne veulent pas", résume Olivier Gabory, 49 ans, responsable du CPIE.

 Une photo de grains d'or à Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire) extraite du rapport 2014 de Variscan. (VARISCAN MINES)

Pour le moment, cette stratégie fonctionne. Le seul opposant présent à la première réunion publique vient d'une commune qui n'est pas concernée par le permis. La centaine d'emplois maximum évoquée par Variscan séduit les élus. Les habitants du coin, eux, sont partagés entre indifférence et enthousiasme. "Ce projet m'indiffère", avoue Jean-Marc, l'agriculteur propriétaire du champ où travaillent les géologues de Variscan. "Si je suis exproprié, tant pis, que voulez-vous y faire ? " glisse-t-il, avant d'inviter les "cosmonautes" de Variscan à prendre l'apéro. Autour d'un verre de rouge, Gérard, son voisin, encourage les trois géologues. "J'espère que vous allez enrichir le pays, lance cet ancien foreur-artificier. Les berlingots d'or que vous allez sortir, ça nous rapportera toujours plus que l'agriculture".

Aux premières loges de la mésaventure sarthoise, Maxime Picault estime que le passé minier du village explique en partie ce bon accueil. "Ici, la seule mine qu'ils ont vue dans leur vie, ce n'était pas dans un James Bond !" sourit le jeune homme de 26 ans. "La mine nous a profondément marqués localement, reconnaît le maire, Serge Piou. C'était le début de l'industrialisation de Saint-Pierre". "La population a une vraie envie que l’histoire de l’or se poursuive", assure Olivier Gabory.

 Les géologues de Variscan, Jérôme Gouin (à gauche) et Maxime Picault (à droite), examinent un prélèvement de sol, le 15 avril 2015 à Montrevault (Maine-et-Loire). (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

S'il ne reste plus grand-chose de la mine de la Bellière, dont le site est occupé par le fabricant de chaussures Eram, le passé minier est bien présent. Il y a ces aurières gallo-romaines, qui creusent de grands fossés dans le paysage. Ce restaurant, Le Mine d'or, au 2 rue des Mines d'or. Ou encore ce bois, inconstructible à cause des galeries, et qui coupe le bourg en deux.

 Vue aérienne de l'ancienne mine d'or de Saint-Pierre-Montlimart, à une date inconnue. (DR)

Mais l'histoire minière de Saint-Pierre-Montlimart reste surtout ancrée dans les mémoires. Né en 1931, Joseph Brevet a écrit un livre, Une mine d'or en Anjou, paru en 2003. Cet historien amateur garde un souvenir précis "des vieux mineurs assis sur leur banc devant le pas de leur porte", qui "toussaient et crachaient à cause de la silicose". Il se souvient aussi du "bruit des pilons broyeurs, qu'on entendait jusqu'à dix kilomètres à la ronde", de la "poussière d'un tas de sables extraits de la mine qu'on appelait le Mont blanc", et des 30 cafés installés dans la rue du Petit-Montrevault pour étancher la soif des mineurs venus d'un peu partout en Europe.



A Saint-Pierre-Montlimart, l'or n'appartient pas seulement au passé. Raphaël Rethoré, 73 ans, professeur de biologie à la retraite, est l'un des orpailleurs amateurs du village. Armé d'un tamis et d'une batée, il pratique de temps en temps l'orpaillage dans les cours d'eau de la commune. "On ramasse la terre au fond avec la pelle, on la passe au tamis, et ensuite, avec un mouvement rotatif, on procède à la séparation. S'il y a de l'or, il reste au fond, explique-t-il, les deux pieds dans le ruisseau. Cette technique n'a pas changé depuis le temps de la ruée vers l'or aux Etats-Unis !" Ses sorties ne sont pas toujours couronnées de succès, mais il nous assure, photo à l'appui, que l'un de ses amis a trouvé, une fois, une pépite d'un demi-centimètre.

 L'historien amateur Joseph Brevet devant le site de l'ancienne mine d'or de Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire), aujourd'hui occupé par l'entreprise Eram, le 16 avril 2015. (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

Il subsiste malgré tout quelques réticences. Très intéressé par les résultats de la phase d'exploration, Raphaël Rethoré doute cependant du modèle de mine propre, entièrement souterraine avec une faible emprise à la surface, vendu par Variscan. "Au pied de l'ancienne mine, il y a un ruisseau où toute vie animale et végétale avait disparu pendant des années. L'or, c'est beau, mais il faut pour l'extraire des produits pas très attirants : mercure, cyanure, acide sulfurique", rappelle-t-il.

Chez Variscan, Guillaume Raoult réplique qu'il faut "s'intéresser aux mines d'aujourd'hui, pas à celles d'il y a cinquante ans". "Regardez la téléphonie, il y a trente ans, on composait le numéro avec une petite roulette... Les techniques minières ont évolué de la même manière", développe le géologue. "C’est sans doute vrai, mais est-ce qu’on a vraiment résolu les problèmes de pollution ? J’ai des doutes", rétorque Raphaël Rethoré.

Ce n'est pas la seule inconnue du projet. Si la mine ouvre, elle ne sera pas exploitée par la petite entreprise orléanaise de huit salariés. La maison mère, basée en Australie, est une entreprise junior : elle cherche des filons pour les revendre à une major, qui se chargera de l'exploitation. Dans les Mauges, une grande multinationale canadienne ou australienne pourrait donc succéder aux sympathiques géologues orléanais, et s'affranchir des engagements pris par ces derniers.

 Le maire de Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire), Serge Piou, devant une photo de la ville, le 15 avril 2015. Le bois juste au-dessus de sa main correspond à la zone inconstructible à cause des galeries de l'ancienne mine. (THOMAS BAIETTO / FRANCETV INFO)

A la CPIE, Olivier Gabory aimerait profiter des années de recherche pour écrire avec la population des Mauges "un livre blanc" à l'attention de la prochaine entreprise, pour qu'elle tienne compte des exigences et des craintes des riverains. "L'or, c'est deux mille ans d'histoire ici, cela nous appartient", martèle-t-il. Le maire, qui espère que l'entreprise retenue aura "la même démarche que Variscan", avertit : "Il ne faudra pas qu'on nous tourne le dos".

Surtout, le projet peut s'arrêter du jour au lendemain. Fin 2015, l'entreprise saura si elle peut continuer ses recherches, ou si elle doit les abandonner. "S'il n'y a pas de suite, ce sera une déception, reconnaît le maire, Serge Piou. Mais, au moins, nous saurons si le minerai sous nos pieds est valable ou pas. On sera allé jusqu'au bout."



Francetv info 25/4/2015

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La ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, ne souscrit pas aux déclarations du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, sur le projet aurifère de la société Colombus Gold à la Montagne d'or à Saint-Laurent. Une dissension entre ministres qui fait réagir en Guyane.

Guyane Premiere 31/8/2015


A Paris comme en Guyane, le projet  de la société minière Colombus Gold sur le site de la Montagne d'Or à 80 km de Saint-Laurent est loin de faire l'unanimité. Si le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron  s'y montre favorable y voyant un projet économique porteur pour la Guyane, ce n'est pas le cas de sa collègue de l'Environnement Ségolène Royal. Les échanges aigre doux  sur le sujet par medias interposés n'ont pas laissé indifférent David Riché, maire de Roura et président de l'association des maires de Guyane. Ce couac gouvernemental, selon lui, ne peut qu'influencer défavorablement, les investisseurs qui souhaiteraient venir en Guyane. Il compte écrire sur ce sujet au 1er ministre, Manuel Valls.

Harry Hodebourg, membre de l'association Maïouri Nature, ne croit pas aux arguments du Ministre Macron sur le potentiel d'emplois pour la Guyane (3000 selon l'exploitant minier) que pourrait générer ce site aurifère. Il parle de chantage à l'emploi. 

Reste à savoir si ce projet sera validé. L'enquête publique n'a pas encore été menée.


Guyane1ère 31/8/2015

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Environ 500 personnes se sont mobilisées ce matin pour manifester contre les projets de la société Variscan Mines. Celle-ci a obtenu, en septembre dernier, un permis de recherches sur la zone de Loc-Envel.



C'est le collectif Douar Didoull qui appelait à manifester contre les projets d'exploitation minière de la société australienne Variscan Mines, en Bretagne. Environ 500 personnes étaient rassemblées ce matin, à Guingamp (22).

Manifestation à Guingamp (22) contre les prospections minières en Côtes d'Armor.

En septembre dernier, Variscan Mines a obtenu un permis exclusif de recherche des sous-sols sur une zone couvrant 25 communes des Côtes d'Armor. Dans les années 70, la société Elf Aquitaine avait trouvé plusieurs filons dans la région. Et notamment du tungstène, un métal rare et très utilisé dans les industries spatiales et aéronautiques.

Pour Bernard Hamon, maire de Ploumagoar et opposé à l'exploitation des sous-sols, ce permis de recherches va à l'encontre des délibérations prises par les élus locaux.


FR3 Bretagne 24octobre.2015

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