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INRA: Un poulet à cou nu entre nature et OGM

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Leur cou déplumé leur donne un air souffreteux. Et pourtant, c’est bien cet aspect peu reluisant que l’Inra cherche à donner à ces poulets, la peau nue leur permettant  d’évacuer la chaleur.

Car le réchauffement climatique à l’œuvre atteint aussi les volailles. Par conséquent, les coups de chaleur vécus aussi bien dans les élevages industriels que dans les parcours en plein air des poulets labellisés provoquent un déficit de croissance, voire des mortalités élevées.

 L’Inra présente sur son stand du Salon de l’agriculture des poulets déplumés qui résistent mieux à la chaleur. Inra

«Par ailleurs, souligne Anne Collin, chercheure à l’Unité de recherches avicoles de l’Inra à Tours, les sélectionneurs français distribuent leurs œufs à couver et poussins dans toutes les régions du monde et doivent donc fournir des variétés tolérant la chaleur». Un enjeu d’autant plus fort que les 2/3 des 104,5 millions de tonnes de poulets produits dans le monde (chiffre 2012) sont élevés dans des pays chauds.

Un premier moyen de contrer la hausse des températures, est d’augmenter la température et l’humidité relative lors de la période d’incubation des œufs. Cette hausse de température permet de modifier l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme musculaire. L’Inra vient ainsi de prouver qu’on obtient des poulets dont la température interne est légèrement inférieure à la normale de 41 à 42°C. Ces individus sont donc plus résistants à la chaleur.

Mais c’est la sélection génétique qui apparaît la plus efficace. A l’état naturel, il existe des poules déplumées sur le cou ou au ramage frisé, caractéristique qui leur permet d’évacuer plus facilement la chaleur: «nous avons donc sélectionné spécifiquement dans l’ADN le gène portant l’expression «cou nu» ou le gène «frisé» qui donne à l’animal les moyens d’évacuer plus facilement la chaleur » poursuit Anne Collin.

 En Israël, l’équipe de  Avigdor Cahaner de l’Université hébraïque de Jérusalem a même poussé l’expérience plus loin en obtenant des poulets entièrement nus, également obtenus par sélection génétique. Selon leurs promoteurs, ces oiseaux sont plus résistants à l’ascite, maladie cardiaque courante  chez le poulet de chair, et ils grossissent plus vite et mieux. Cette sélection génétique s’applique en tout cas aussi bien aux animaux élevés en couvoirs que ceux de plein air.

Pour améliorer encore la sélection, les chercheurs utilisent des caméras thermiques qui dénoncent les poules les plus aptes à dissiper la chaleur. La crête et les pattes des poules sont en effet des parties du corps qui sont de bons indicateurs de cette qualité. Ainsi, plus la crête est chaude, plus l’animal a de capacité à se rafraîchir. Pour le mesurer, les caméras en infra-rouge sont de très bons outils qui viennent d’entrer dans les laboratoires de l’Inra.

Sciences et avenir 27/2/2014

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