Les yeux, disait Platon, sont les fenêtres de l'âme. Convaincus qu'il donne un bilan général de l'état de santé, certains thérapeutes ont recours au diagnostic de l'iris.

Tout a commencé en Allemagne, voici plus de cent ans. Au détour d'une promenade, le jeune Ignaz Peczely ( né le 26 janvier 1826 à Egervâr) trouve une chouette à la patte cassée. Il ramène l'oiseau blessé à la maison pour le soigner. Une occasion pour lui d'observer que l'iris de sa protégée se modifie parallèlement à son état de santé! Cette découverte, dit la légende, fascina tellement Ignaz Peczely qu'il prit la décision de devenir médecin (ce qui l'a réalisé en devant médecin homéopathe) et de faire avancer la recherche dans le domaine du diagnostic de l'oeil. Il a posé les fondements de l'iridologie morderne en la structurant comme une discipline...

L’idée selon laquelle l’œil serait le reflet du corps est très ancienne et les Chaldéens pratiquaient déjà la « lecture des maladies dans les yeux » mille ans avant notre ère. Il est aussi question de taches dans les yeux en rapport avec l'impureté rituelle dans la Bible (Lévitique 21:20)

Voici 3000 ans, les Chinois tentaient déjà de repérer des maladies sur la base des changements qui se produisent dans la partie colorée de l'oeil. En Europe, les modifications que la maladie provoque dans la pupille sont connues depuis l'Antiquité. Grâce au savoir accumulé, le diagnostic des yeux ou de l'iris a beaucoup progressé au cours de ce siècle, certifie Friedemann Garvelmann, un iridologue qui occupe en même temps le poste de doyen à la NVS-Schule de Herisau (école argovienne placée sous le patronat de l'Association suisse des représentants de la médecine naturelle).

Tout changement de l'iris a sa signification
Quant à savoir ce qu'il faut déduire de ces modifications, les avis divergent même parmi les iridologues.
L'un d'eux a fait écrire à son sujet, dans un journal suisse, qu'on ne pouvait rien lui cacher :"Le diagnostic de l'iris révèle tout, non seulement de l'état de santé, mais aussi de la personnalité du patient." Pour Garvelmann, ces prétentions frôlent le charlatanisme. L'iris renseigne simplement sur les prédispositions génétiques et sur le comportement face aux stimuli. Chacun de nous réagit de façon très personnelle au chaud, au froid, à certains aliments ou à tel agent pathogène. Le diagnostic de l'iris donne des indices de cette sensibilité; il permet de déceler les prédispositions à un trouble particulier. "On peut y suivre l'évolution des maladies depuis leur origine et y trouver de précieuses indications pour une thérapie", explique Garvelmann.

Scepticisme académique
L'iridologue examine toujours les deux yeux. Pour ce faire, il utilise un stéréomicroscope semblable à ceux dont se servent les opticiens et les oculistes. Mais il est rare qu'il se base uniquement sur le diagnostic des yeux. Ceux qui recourent à cette méthode sont généralement des guérisseurs ou des représentants de la médecine naturelle qui maîtrisent encore d'autres disciplines. Ils cherchent d'ailleurs à resserrer les liens avec d'autres spécialistes du milieu médical.

L`iridologie est donc une technique de diagnostic centrée sur l`œil. L'observation minutieuse de l`iris renseigne le thérapeute sur l`état de santé du patient et est souvent le premier pas vers la médecine complémentaire.
Cette "science" permettrait de situer l`origine des troubles du patient. Ensuite vient le choix de la méthode thérapeutique la mieux adaptée. Un naturopathe n`est pas habilité à poser un diagnostic ; cependant, l`iridologie est une méthode largement répandue chez eux.

Selon les informations recueillies, on part du principe que les cellules de la surface de l`iris correspondent aux divers organes. Lorsqu`un organe tombe malade, cela devient visible sur la partie correspondante de l`iris. La partie gauche du corps est représentée sur l`iris gauche et la partie droite sur l`iris droit. Von Peczely publia ses conclusions sur le rapport entre les maladies et les signes distinctifs spécifiques de l`iris en 1881. Ses descriptions furent reprises et développées par des spécialistes et des amateurs. Aujourd`hui, l`iridologie est principalement pratiquée par des naturopathes.

Technique
Pour un diagnostic exact, l'iris est réparti en zones formées par 60 rayons découpés comme ceux d`une montre, allant de la pupille au bord extérieur de l`iris. On mesure les degrés en « minutes » ; par exemple, le foie se trouve dans l`iris droit, entre la 36e et la 40e minute. En délimitant l`iris plus précisément au moyen de cercles extérieurs (au bord de l`iris) et intérieurs (près de la pupille), on obtient de petites zones sur les tranches des minutes. Chaque organe correspond à une zone ; certains organes couvrent plusieurs zones.

Pour le diagnostic de l`iris, on utilise un microscope. Celui-ci est construit de façon à ce que l`examinateur et son client soient assis face à face et se regardent dans les yeux. L`iris est fortement éclairé et agrandi. Il est examiné en fonction de divers facteurs ou phénomènes, dont :

- lignes en forme de rayons
- taches foncées ou noires
- taches blanches
- taches de différentes couleurs

En iridologie, les « nuages » blancs ou jaunes indiquent une inflammation et les taches foncées ou noires sont des signes de dysfonction d`un organe. Les taches de couleur sont interprétées selon divers critères.

Précautions
L'examen de l'iris, pratiqué correctement, n'a aucune incidence négative sur l'œil. Tout thérapeute responsable connaît les limites de l'iridologie. Elle peut donner des indications sur certains troubles et leurs causes. Cependant, il est indiqué de contrôler ces indications.

Selon la gravité du ou des troubles relevés, il convient de faire appel à la médecine conventionnelle pour éventuellement confirmer le diagnostic... C'est en principe ce que conseille les iridologues sérieux.

En France, le Docteur Léon Vannier, s'intéresse dès 1915 à l'iridologie et publie en 1923 son premier ouvrage : Le diagnostic des maladies par les yeux. L'iridologie moderne doit aussi beaucoup au Docteur Léon Walter (Diagnostic des maladies par la vue - 1925), au Docteur Fortier-Bernoville (Introduction à l'iridologie scientifique) et au Docteur H. Benoit (De l'irido-diagnostic). L'iridologie se cherche encore et la nuance entre dépistage et diagnostic n'apparaît pas dans ces titres. D'autres grandes avancées dans ce domaine sont imputées à des praticiens tels que Gaston Verdier et Gilbert Jausas, vers 1930. Jausas publie deux ouvrages « Traité pratique d’Iridologie médicale » et « Iridologie rénovée» chez Maloine.

La première école d'iridologie est créée en France en 1950 sous l'égide de Gaston Verdier puis la Société d’iridologie en 1956. L'iridologie sort du monde médical classique et est enseignée partout en France sous forme de séminaires pour tous publics.

Dans les années 1950, aux États-Unis, le docteur Bernard Jensen développe l'iridologie et son enseignement sur le plan mondial. Il est l'auteur de The Science and Practice of Iridology. Citons en France des auteurs plus récents : le docteur René Bourdiol auteur en 1975 du Traité d'irido-diagnostic, ou encore André Roux (élève de Verdier), avec son livre sorti en 1986, destiné à un large public, l'Introduction à l'Iridologie. La floraison des écoles actuelles montre l'attrait que cette méthode exerce sur le public. Le nombre d'entrées du mot « iridologie » sur Internet amenant vers des sites d'écoles en témoigne. Cependant, elle est considérée comme une pseudo-science par plusieurs médecins. Les recherches contrôlées de l'iridologie n'ont montré que des résultats entièrement négatifs. Tous les tests rigoureux en double aveugle n'ont trouvé aucun résultat statistiquement significatif à ses propositions.

Cette pratique ne semble pas adaptée au monde animal. En effet, d'après le Docteur Bourdiol, l'iris animal diffère de l’humain et sa nature ne permet pas la projection réflexe.

Source : VitaclicWikipédia Jean Marc Brugnoli