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BelleMuezza

Pollution sonore et espèces invasives

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L'augmentation de la pollution sonore dans les ports peut contribuer à la propagation mondiale d'espèces nuisibles.

Les navires contribuent aux transferts d'espèces invasives qui peuvent avoir de graves conséquences pour les écosystèmes. Ce phénomène bien connu est appelé biofouling ou bio-encrassement. Des chercheurs australiens et néo-zélandais qui l'ont étudié montrent que le bruit que font les navires facilite la fixation de certaines espèces sur leurs coques.

 Les bateaux qui traversent les océans transportent des espèces invasives sur leurs coques. (©️HALARY/SIPA)

La possibilité que le bruit sous-marin, causé par les navires, puisse favoriser le bio-encrassement a été étudiée avec des ascidies Ciona intestinalis. Ces ciones se retrouvent dans toutes les mers du monde jusqu'à 50 mètres de profondeur. Leur corps ressemble à un tube long de dix à quinze centimètres terminé par un liserai jaune.

En relevant la distribution des ciones sur les coques de nombreux navires, les scientifiques ont remarqué que les différences de répartition spatiale sont corrélées avec la puissance du bruit émis par les moteurs des bateaux. Sur les zones les plus bruyantes de la coque, près des hélices et des moteurs, il y a nettement plus d'ascidies. Cette corrélation a été confirmée dans des expériences de laboratoire où des larves de C. intestinalis ont montré plus de facilité à se fixer sur un substrat et à se métamorphoser quand elles étaient exposées au son (et donc aux vibrations) des moteurs qui se diffuse sous l'eau. (Photo Ciona intestinalis adultes en bouquet. Perezoso CC BY-SA 3.0)

D'autres investigations ont également relevé que le taux de survie des larves d'ascidies était plus élevé sur les substrats exposés au bruit des bateaux. Cette étude, publiée dans la revue Biofouling, est la première à constater une réponse à un signal auditif chez ces animaux. Les scientifiques expliquent ce phénomène par le fait que les fréquences sonores produites par les bateaux sont proches de celles qu'on peut entendre sur les récifs organiques. Les ascidies seraient donc flouées par la pollution sonore des navires et "identifient" la coque du bateau à un récif sur lequel se fixer.

Il reste à comprendre la façon dont les ascidies captent les vibrations des moteurs et si ce phénomène se retrouve chez d'autres espèces invasives. Et à quel point il influe sur la translocation d'espèces marines non-indigènes.

Sciences et avenir 8/7/2014

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