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Exploitation des microalgues: l'avance prometteuse de Fermentalg

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Libourne (France) (AFP) - Chimie verte, biocarburants, santé, alimentation: les microalgues sont considérées comme extrêmement prometteuses, mais encore faut-il réussir à les cultiver et les exploiter, secteur dans lequel une PME de Libourne (Gironde), Fermentalg, a pris une longueur d'avance.

 Le laboratoire Fermentalg, specialisé dans l'exploitation des microalgues à Libourne, le 24 juillet 2014 (c) Afp

De l'extérieur, les locaux semblent modestes, nichés au fond d'une impasse dans le centre de Libourne. A l'intérieur, plusieurs laboratoires où s'affairent des techniciens en blouse blanche, derrière des microscopes ou des fermenteurs. L'objet de toute leur attention: des centaines de microalgues, invisibles à l'oeil nu (1 à 10 microns), mais qui suscitent un intérêt économique croissant.

Car ces micro-organismes à l'origine de la vie végétale et animale, présents en mer et dans l'environnement terrestre, produisent, à hauts rendements, non seulement des huiles transformables en carburants, mais aussi une grande variété de molécules riches en substances biochimiques.

Lorsqu'il crée son entreprise en 2009, Pierre Calleja, biologiste de 52 ans, a déjà roulé sa bosse dans l'aquaculture marine, en pleine expansion dans les années 1980. Avec une question lancinante: comment produire ces fameuses microalgues à la base de la chaîne alimentaire des poissons?

15 ans plus tard et la "passion" toujours intacte, l'entrepreneur se réjouit d'avoir commencé à trouver des réponses. Lancée en 2009 avec cinq employés, Fermentalg a mis au point, en moins de cinq ans, plusieurs procédés permettant d'isoler les souches des algues pour les faire croître, et surtout en récupérer les "molécules d'intérêt" telles que des omégas 3, des colorants, des antioxydants, des hydrocarbures...

Le secret de Fermentalg: "la Mixotrophie", une technologie de croissance sous lumière intermittente qui permet d'activer tant la partie animale que la partie végétale de ces "êtres hybrides" que sont les microalgues. Une technique qui a pour effet "d'augmenter la productivité" et permet d'extraire le maximum de molécules.

"Nous sommes leader mondial sur cette technologie de la mixotrophie", se réjouit Pierre Calleja, dont la PME, forte de plusieurs brevets, vient d'être introduite en Bourse sur le marché des entreprises innovantes. "J'ai ouvert un nouvel horizon et nous voilà assis sur des territoires immenses. Les microalgues sont de nouveaux espaces où chacun plante son drapeau", s'enthousiasme l'entrepreneur.

Car sur ce marché potentiellement gigantesque, la concurrence s'aiguise. Les microalgues sont considérées comme une alternative crédible à de nombreuses ressources aujourd'hui en tension, en particulier les protéines issues de la pêche ou le pétrole, et même l'occupation des sols. Les Etats-Unis, historiquement les plus optimistes au sujet du potentiel de cette nouvelle source d'énergie, multiplient les investissements.

"Les microalgues ont un avenir hallucinant", confirme Jean-Paul Cadoret, directeur d'un laboratoire de recherche sur les microalgues à l'Ifremer, qui conseille Fermentalg, mais aussi d'autres acteurs de la filière en France, estimée à une douzaine d'entreprises.

"Chaque acteur cherche des axes pour se différencier", explique le scientifique, soulignant, parallèlement à la démarche "prometteuse" de Fermentalg, les avancées du groupe de chimie verte Roquette (7.800 employés dans le monde), basé dans le nord de la France et qui produit de la farine de microalgues.

Avec 1.500 souches répertoriées, la PME girondine, qui devrait atteindre 100 salariés d'ici quelques mois, prévoit de produire 5.000 tonnes de biomasse de microalgues par an à partir de 2015. Prochain défi: nouer des partenariats industriels pour l'exploitation des molécules (protéines et lipides pour la nutrition humaine et animale, biopolymères et biolubrifiants pour la chimie verte, molécules actives pour la cosmétique et la pharmacie, etc.), avant une commercialisation par l'entreprise elle-même.

Longtemps regardé avec incrédulité par les banquiers, Pierre Calleja, qui a réussi en 2012 à faire rouler un véhicule de série avec un carburant partiellement obtenu à partir de microalgues, a levé 40 millions d'euros lors de l'entrée en Bourse de sa société en avril.

Cet admirateur du fondateur d'Apple, Steve Jobs, peut aussi compter sur le soutien de l'Etat, actionnaire à 25% de Fermentalg, via l'Ademe et la Banque publique d'investissement (BPI). Et souhaite que les microalgues soient mieux connues du grand public pour qu'on arrête de le prendre pour "un fou".

Sciences et avenir 24/7/2014

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