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France : Les vautours sont de retour

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Meyrueis (France) (AFP) - En Lozère, les vautours sont de retour. Disparus dans les années 50, victimes de poison ou de tirs, ils sont aujourd'hui plus de 800 à planer au-dessus des grandioses gorges sauvages des Grands Causses.

Trente-trois ans après le lancement d'une opération de réintroduction, une "référence mondiale", selon Yvan Tariel, directeur de la mission rapace de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), ces oiseaux à l'envergure allant jusqu'à 2,90 m sont devenus une valeur ajoutée touristique de la région. Une des rares régions de France, avec les Pyrénées, où il est possible pour le public d'admirer ensemble les quatre espèces de vautours vivant en Europe.

Aujourd'hui dans les Grands Causses, on recense :

 - 400 couples de Vautours fauves (Gyps fulvus) Photo Thermos CC BY-SA 2.5,

 - 20 couples de Vautours moines (Aegypius monachus) Photo Osado CC BY-SA 3.0,

 - 2 couples revenus tout seuls de Percnoptères (Neophron percnopterus), sur les 80 vivant dans l'Hexagone, Photo Kousik Nandy CC BY-SA 3.0,

 - et enfin 2 de Gypaètes barbus (Gypaetus barbatus), dont la réintroduction a débuté en 2012 à raison de deux oiseaux par an. Photo Richard Bartz CC BY-SA 2.5

"Un vautour est un charognard. Et chacun a son utilité:

- Le fauve et sa collerette bavoir mange la chair molle,
- le moine se nourrit de la chair dure,
- le percnoptère avec son bec long et fin curette ce qu'il reste,
- enfin le gypaète se repaît des os",

détaille Constant Bagnolini, ornithologue et guide de la Maison des vautours qui accueille 30.000 visiteurs par an.

L'idée de réintroduire l’équarrisseur bénévole de la nature remonte aux années 1970, 20 ans après la disparition entre Lozère et Aveyron de ces rapaces, victimes de poison pour les renards et les loups ou de tirs pour la gloire et le sport.

Des passionnés naturalistes, aidés par la LPO, avaient alors installé des volières dans le Parc national des Cévennes, où elles servent encore d'infirmerie. A l'intérieur, les spécialistes, pour créer une colonie, avaient placé quatre à cinq jeunes vautours ponctionnés dans des nids pyrénéens, mais aussi quelques rapaces en provenance de zoos et enfin quelques oiseaux malades, fatigués ou blessés qui devaient être soignés.

Un premier lâcher de vautours fauves est tenté en 1975. Échec. Trois s'envolent peut-être vers l'Espagne d'où ils étaient originaires, un s'électrocute et le troisième est abattu par un chasseur qui l'a confondu avec un faisan.

La deuxième tentative, le 15 décembre 1981, est la bonne. Cinquante oiseaux, des couples de vautours fauves, sont lâchés. En 1986, 25 autres couples suivent.

"En mai 1982, on a eu la première naissance: Bouldras (vautour en occitan)", se souvient M. Bagnolini, précisant qu'il faut quatre ans pour que l'animal devienne adulte. Jusqu'à cet âge, notamment lorsqu'il est tout petit, il peut être la proie des corbeaux. Comme l'un des derniers nés, qu'il a surnommé Bayard parce qu'il "a résisté à toutes les attaques".

Pour faciliter l'implantation de ces rapaces, une dérogation à la loi a été mise en place dans les Causses et départements voisins. Elle offre aux éleveurs la possibilité de laisser les carcasses de leurs animaux dans des "placettes d'alimentation" avec en contrepartie un dégrèvement de 40% de la taxe d’équarrissage.

Il y en a ainsi 70 dans le secteur et certaines sont équipées de caméras. C'est là que la LPO dépose des carcasses. "Cela permet un contrôle scientifique et le baguage", explique M. Tariel, se félicitant de l'unanimité dans les Causses autour de ce rapace qui "peut parcourir jusqu'à 100 kilomètres pour se nourrir et peut apercevoir un cadavre de 30 cm à 3,5 kilomètres de distance".

Pourtant dans d'autres régions, il reste du travail pour améliorer l'image populaire de ce rapace toujours assimilé à la mort et à l'avidité, comme dans l'Ariège où des éleveurs accusent des vautours fauves d'avoir tué du bétail vivant et en bonne santé.

"Je lis parfois que des vautours ont attaqué. C'est faux", déplore Gilles Vergely, propriétaire de la Maison des vautours. Et de souligner avec force: "C'est un charognard, pas un prédateur".

Sciences et Avenir 2/8/2014

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Aste-Béon (France) (AFP) - La bilan de l'expérimentation d'une placette d'équarrissage naturel à Aste-Béon (Pyrénées-Atlantiques) visant à améliorer la cohabitation entre brebis et rapaces, dont le vautour fauve, a été qualifié jeudi "d'excellent" par la préfecture.


Nécrophage, le vautour fauve assure l'élimination naturelle des cadavres, un maillon indispensable de l'équilibre écologique du massif pyrénéen et de l'économie agro-pastorale en estive. Il bénéficie depuis 1976 d'une protection stricte aux niveaux national et européen.

 Un vautour noir en forêt de Rambouillet le 31 juillet 2013, à 50 km de Paris (c) Afp

Mais la fermeture des charniers à ciel ouvert, suite à un règlement communautaire pour éradiquer la vache folle dans les années 2000, a eu pour conséquence d'accroître la présence des vautours sur le piémont pyrénéen où la cohabitation entre le rapace et les brebis est devenue difficile, en particulier à proximité des exploitations agricoles.

Après un an d'expérimentation, le sous-préfet, Samuel Bouju, a jugé "excellent" le bilan de cette expérience: "Cette placette d’équarrissage n'a rien à voir avec un charnier, car il y a un suivi sanitaire. Elle est limitée en volume ce qui évite l'accoutumance chez le vautour fauve", a-t-il expliqué, devant une quinzaine d'éleveurs bénéficiant de l’infrastructure et qui ont fait part de leur satisfaction.

En 2013, 4.500 kg de carcasses d'ovins et de bovins ont été déposés dans la placette, ce qui correspond à 8 % des besoins de la colonie de vautours fauves qui compte 130 couples reproducteurs dans la vallée d'Ossau et 830 dans les Pyrénées-Atlantiques.

Un plan départemental, dont l'entrée en vigueur est prévue fin 2014, vise à mettre en place un réseau de placettes en concertation avec les éleveurs et des associations comme la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

Cette dernière a annoncé avoir déposer plainte contre X... auprès du Tribunal de grande instance de Pau, le 11 août, pour destruction d'une espèce protégée, après qu'un vautour percnoptère (une autre sorte de vautour) a été retrouvé mort le 28 juin par un agriculteur sur la commune d'Arthez d'Asson (Pyrénées-Atlantiques).

L'autopsie puis les analyses toxicologiques pratiquées sur le volatile ont révélé qu'il avait ingéré un insecticide interdit d'utilisation en France depuis décembre 2008. La LPO n'a pas souhaité mentionner le nom du produit.

Selon la LPO, cette même substance avait déjà été utilisée en 2009 et 2012 dans l'Aude, sous forme d'appâts empoisonnés, provoquant la mort de deux vautours percnoptères, huit vautours fauves et un milan royal.

Le Vautour percnoptère (neophron percnopterus) est une espèce considérée "en danger" sur la dernière liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature France (UICN), rappelle la LPO.

Sciences et avenir 21/8/2014

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