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Admin-lane

L’homme est-il responsable des meurtres entre chimpanzés ?

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Est-ce sous l’influence de l’homme que les chimpanzés s’entretuent, ou bien est-ce dans leur nature ? Après des décennies d’observation, les éthologues ont tranché.

Sommes-nous coupables de complicité de crime chez les singes ? D’aucuns supposent depuis longtemps que c’est en effet au contact de l’homme que les singes se sont pervertis.

 Belliqueux, le chimpanzé est capable de tuer ses congénères. ©️Biosphoto / Minden Pictures / Suzi Eszterhas / AFP

En lui enseignant la violence, lorsqu’il le chasse ou le prive de ses ressources via la déforestation, l’homme pousserait le chimpanzé au crime. Mais selon l’autre théorie des scientifiques, le chimpanzé serait au contraire "naturellement" devenu meurtrier, sans qu’il ne soit besoin que l’homme, avec qui il a plus de 99% de son patrimoine génétique en commun, lui ait montré la voie. Une théorie évolutionniste d’après laquelle le meurtre permettrait d’accroître son territoire, ainsi que son accès à la nourriture et à la reproduction.

Après des années de suspens, le couperet est tombé : l’homme n’est pas responsable des meurtres simiesques. C’est ce qui ressort d’une étude internationale parue dans la revue Nature le 17 septembre dernier (en anglais). Les chercheurs ont analysé les résultats de plus de cinq décennies d’observations, réalisées auprès de quinze groupes de chimpanzés communs (Pan troglodytes) et de quatre communautés de bonobos, appelés aussi chimpanzés nains (Pan paniscus). Tous ces singes vivaient dans des zones géographiques très éloignées les unes des autres, allant du Sénégal à l’Ouganda. La promiscuité avec l’homme y était également très variée.

Chez les chimpanzés communs, le meurtre s’est révélé être un acte coutumier : 152 ont été relevés (58 observés, 41 déduits d’après les blessures des victimes, 53 suspectés suite à des disparitions) dans quinze des dix-huit communautés. En revanche, les bonobos n’y ont pas (ou presque pas) recours ; un seul cas de disparition suspecte a été mentionné. "Nous avons constaté que les mâles étaient plus fréquemment les agresseurs et les victimes et que la plupart des meurtres survenaient dans des attaques intercommunautaires", relatent les chercheurs. En somme, il ne s’agit pas de duels singuliers, mais plutôt de règlements de compte entre deux communautés qui se disputent un territoire. Quand un groupe de chimpanzés tombe sur un individu d’un groupe voisin venu chercher de la nourriture jusque sur leur territoire… il ne l’épargne pas.

Du côté des bonobos, en revanche, pas de surprise, ceux-ci étant réputés pour régler leurs conflits pacifiquement par… des pratiques sexuelles.

Sciences et avenir 17/9/2014

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