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Fonte des glaces de l’Arctique : la surprenante adaptation du mergule nain

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A cause du réchauffement planétaire en cours, les glaces de l’océan Arctique fondent à vue d’œil... Leur disparition induira-t-elle fatalement l’extinction des animaux qui en dépendent pour leur alimentation, comme le craignent de nombreux scientifiques ? 

Pas forcément, indique une étude menée par des chercheurs du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive et du laboratoire LIttoral environnement et sociétés, et réalisée sur l’oiseau de mer mergule nain (Alle alle) vivant dans l’Archipel François-Joseph, à l'extrême nord de la Russie. Publiés en ligne le lundi 12 janvier dans la revue Global Change Biology, ces travaux montrent en effet, qu’en l’absence de glace de mer le mergule nain est capable d’une surprenante adaptation, lui permettant de s’alimenter ailleurs.

 Oiseau de mer le plus abondant dans l’Arctique, le mergule nain est un « bioindicateur » de choix pour les scientifiques qui étudient les impacts de la fonte des glaces de mer sur les animaux de cette région. (Photo  Michael Haferkamp CC BY-SA 3.0)

Cet oiseau se nourrit notamment de petits crustacés appelés copépodes présents dans le zooplancton (ensemble de minuscules animaux en suspension dans l’eau). Or la glace de mer favorise les copépodes gras, de grande taille, nécessaires à l’alimentation des mergules. D’où le postulat que la fonte de ces glaces dans l’Arctique pourrait nuire à la survie de cet oiseau.

Afin d’étudier cette thèse, les écologues David Grémillet et Jérôme Fort, soutenus par l’Institut Polaire Français, se sont rendus dans l’Archipel François-Joseph pendant l’été 2013, lors d’une expédition de la National Geographic Society.

Sur place, ils ont constaté que le mergule nain a su s’adapter de façon inattendue au recul de la glace de mer et des glaciers côtiers. Alors que d’habitude, il se nourrit en bordure des glaces de mer à plus de 70 km au large, désormais il pêche du zooplancton à seulement quelques kilomètres de son site de reproduction à terre dans la zone de contact entre les eaux océaniques salées et les eaux douces relarguées par la fonte des glaciers. A cette interface, la très grande différence de salinité tue le zooplancton marin côtier, faisant de lui une proie facile.

« Mais attention, tempère David Grémillet,cette 'solution' trouvée par les mergules n'est que temporaire : lorsque les glaciers auront fini de fondre, les oiseaux perdront à nouveau leurs zones de nourrissage… »

Quoi qu’il en soit, cette étude révèle que les changements au niveau de la cryosphère de l'Arctique peuvent avoir des conséquences écologiques plus complexes que celles prédites par les modélisations.

Source : Arctic warming : nonlinear impacts of sea-ice and glacier melt on seabird foraging par David Gremillet, Jérôme Fort, Francoise Amelineau, Elena Zakharova, Tangi Le Bot, Enric Sala  And Maria Gavrilo publié dans Global Change Biology le 12 janvier 2015. DOI: 10.1111/gcb.12811


CNRS 19/1/2015

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